Intrusions, attaques, agressions… l’école gagnée par la peur

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Au lendemain de l’assassinat de Dominique Bernard à Arras, Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, affirmait que l’école devait être « un sanctuaire ». Elle ne l’est pas, ni pour les professeurs, ni pour le personnel, ni pour les élèves. De plus en plus de faits divers ont lieu devant ou derrière les portes des établissements scolaires du territoire. Rien que la semaine dernière, une agression sexuelle à travers les grilles de l’école Jean-Moulin de Marignane (13), une agression au couteau devant le collège Paul-Éluard de Nanterre (92) et le passage à tabac de collégiens, à Nice (06) et à Marignane ont été recensés.

L’école en danger

Autour de l’école, la menace est réelle et grandissante, mais jusqu’à présent, le gouvernement n’apporte pas de véritables réponses. La nouvelle locataire de la rue de Grenelle, Amélie Oudéa-Castéra, empêtrée dans diverses polémiques, est aux abonnés absents. Face à l’urgence et afin d'éviter un nouveau drame, aux six coins de l’Hexagone, des initiatives sont prises pour assurer localement la sécurité de l’école.

À Marignane, le maire DVD, Éric Le Dissès, a proposé que les enseignants et le personnel des écoles de sa commune soient équipés de bombes lacrymogènes afin « qu’ils puissent se défendre et défendre les enfants » en cas d’attaque. Il souhaite également qu’ils portent des bracelets ou des colliers avec bouton d’alarme pour pouvoir alerter rapidement les services de sécurité s’ils sont en danger. Autre mairie active sur cette question de sécurité à l’école, celle de David Lisnard à Cannes (06). Depuis plusieurs années, des formations anti-intrusions sont organisées dans sa commune. Elles permettent aux instituteurs et animateurs d’apprendre à réagir en cas d’intrusion.

Des parents engagés

Dans ces deux villes du sud de la France, les élus prennent leurs responsabilités ; ce n’est pas toujours le cas. Dans certaines communes, faute de pouvoir compter sur ses représentants, la société civile doit organiser la défense de l’école. À Niort, un professeur de taekwondo propose aux proviseurs des lycées de la ville de se former aux techniques d’autodéfense « permettant de répondre à diverses situations, telle qu’une agression physique ou à l’arme blanche », comme le rapporte Niort Info. À Marseille, ce sont des parents d’élèves qui ont pris les choses en main. Suite à la découverte de couteaux cachés dans une jardinière d’une école publique du VIIIe arrondissement et à la présence d’individus rodant autour de l’établissement, certains parents, inquiets pour leurs enfants, ont réclamé une présence policière. Ne voyant rien arriver, ils se sont organisés. Une maman raconte à BV : « Avec d’autres parents, on a organisé une surveillance. On était deux ou trois à chaque créneau à faire des rondes dans le quartier en attendant qu'il y ait des patrouilles de police devant l’école. »

Des interventions aussi louables que déplorables. Aucun parent ne devrait avoir à jouer les agents de sécurité, les instituteurs devraient pouvoir enseigner sans avoir le doigt sur la gâchette d’un spray de défense ou sans être ceinture noire de taekwondo et les enfants ne devraient pas, dès le plus jeune âge, avoir à participer à un Plan particulier de mise en sûreté (PPMS) attentat-intrusion. Oui, mais l’école, à l’image de la France, n’est plus sûre, et tant que les gouvernants ne parviennent pas à (ou ne veulent pas ?) trouver les causes de cette insécurité grandissante, ces interventions seront nécessaires. Cela risque d’être long…

Vos commentaires

22 commentaires

  1. La police fait ce qu’on lui laisse faire. La justice, c’est vous qui voyez. J’ai vécu dans un pays où je ne sortais pas non armé. C’est un enfer. J’en veux beaucoup a ceux qui importent les ingrédients de cet enfer dans mon pays d’adoption.

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