Iran : la vidéosurveillance pour repérer les femmes non voilées

Le pouvoir islamique iranien serre la vis. Ce samedi 8 avril, la police du pays a annoncé qu’une technologie « intelligente » serait utilisée dans les lieux publics pour repérer les femmes qui violent le code vestimentaire imposé dans la République islamique. En effet, depuis la révolution islamique de 1979, les femmes ont l’obligation de se couvrir les cheveux en public. Il est également proscrit de porter des pantalons serrés ou troués, des couleurs vives ou des manteaux au-dessus du genou.

Le 1^er avril, le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejei, avait averti que toutes les personnes qui enlèveraient le voile seraient « punies ». Il n’aura pas fallu attendre longtemps la concrétisation. « La police prendra des mesures pour identifier les contrevenantes en utilisant des outils et des caméras intelligents dans les places et les voies publiques », indiquent les forces de l’ordre dans un communiqué. La gent féminine enfreignant la loi recevra un SMS lui indiquant son délit pour « les informer des conséquences judiciaires en cas de récidive ». Le port du hijab sera également de rigueur en voiture. Si ce n’est pas le cas, le propriétaire du véhicule s’expose à la saisie de son bien en cas de récidive.

HORRIFIÉ par l’absence de voile obligatoire sur la tête de cette jeune femme à l’intérieur d’un magasin de Machhad (nord-est de l’#Iran) jeudi 30 mars, ce client a renversé un pot de yaourt sur le crâne de la réfractaire et sur celui de sa mère, entraînant son expulsion des lieux pic.twitter.com/EE3gnkzGE1

— Armin Arefi (@arminarefi) April 1, 2023

En réalité, le régime iranien souhaite faire pression sur une partie de la population hostile aux lois imposant une tenue islamique. « La police ne tolérera aucun comportement individuel ou collectif, ni aucune action contraire à la loi », a prévenu la police, dans un communiqué, appelant les « citoyens à continuer à coopérer ». Ces mesures doivent être remises dans leur contexte. Celui d’une révolte qui fait rage depuis septembre dernier après la mort de Mahsa Amini. Cette jeune femme de 22 ans avait été arrêtée et détenue par la police des mœurs, en raison d’une tenue vestimentaire jugée « indécente ». Depuis, des manifestations se sont organisées dans tout le pays et des femmes sortent sans voile, créant des situations de conflit. La semaine dernière, une vidéo montrant un homme asperger de yaourt deux femmes qui ne portaient pas de voile a fait le tour d’Internet. Très rapidement, les autorités judiciaires iraniennes ont annoncé avoir ordonné l’arrestation des femmes et de leur agresseur. Face à ce phénomène de rébellion, les dirigeants iraniens se sentent impuissants. Leur seule solution est la surenchère autoritaire. Mais jusqu’où iront-ils ?

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