Israël, BHL et la guerre russo-ukrainienne
Vladimir Poutine, en bon président stratège russe, a jusqu’à maintenant contracté de bonnes relations diplomatiques avec l’État d’Israël, qui le lui rend bien. L’agression russe du 24 février a été condamnée très tardivement par le Premier ministre israélien Naftali Bennett qui a lancé, le samedi 5 mars, une médiation surprise dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine avec des visites à Moscou, puis Berlin, et s’est entretenu par téléphone avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il a souligné les liens solides qui unissent Israël à Moscou et à Kiev.
Naftali Bennett s’est rendu à cette date, au Kremlin, le jour de shabbat. Le Premier ministre israélien est un juif pratiquant, mais nécessité a fait loi de prendre l’avion ce jour-là. C’était même une obligation morale : Israël a de bonnes relations avec la Russie d’où proviennent 20 % des Israéliens, et d'encore meilleures avec l’Ukraine où subsiste une importante communauté juive. L’entretien de Bennett avec Poutine a duré trois heures.
Si Israël a condamné l’invasion à l’ONU, il refuse de se joindre aux sanctions contre la Russie. Bennett se garde bien de dénoncer l’offensive et laisse son ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, s’indigner à sa place. Il ne faut pas oublier qu’Israël, avec la bénédiction du grand frère américain, fait la guerre à l’Iran, en Syrie, et elle a besoin de l’accord tacite des Russes qui y sont présents. Le géopolitologue Alexandre del Valle a évoqué, ici même, les rapports étroits qui unissent Israël à la Russie poutinienne : « Il y a une réalité imparable, c’est qu’Israël a besoin de la Russie, qui n’est pas forcément un allié au sens géopolitique, mais il y a une coopération pragmatique entre les deux pays sur deux grands dossiers extrêmement vitaux pour l’Israël […] Quand Israël bombarde des positions du Hezbollah en Syrie, elle le fait en consultant les Russes qui pourraient l’en empêcher. Pour l’instant, les Russes ont laissé systématiquement l’aviation israélienne bombarder des bases du Hezbollah ou des acheminements d’armes venus d’Iran. » Imparable, en effet !
A contrario, Bernard-Henri Lévy enjoint Israël à pourfendre la Russie. En effet, le philosophe français à la chemise blanche a estimé qu'Israël a eu tort de rester neutre dans le conflit entre l'Ukraine et la Russie, dans une interview au quotidien Israel Hayom publiée le mercredi 9 mars 2012. Et d’embrayer avec le sens de la nuance qui le caractérise toujours : « Je pense que la neutralité est une erreur. Israël sait mieux que quiconque ce que cela fait d'être un pays dont l'existence est niée. Israël a une obligation morale, presque métaphysique, de soutenir ceux qui souffrent et qui sont anéantis. » Et le peuple palestinien, alors ? Et d’ajouter, gêné aux entournures : « Du point de vue de la realpolitik, je pense qu'Israël fait un mauvais calcul. Premièrement, parce que Poutine va perdre. Ensuite, parce qu'il n'est pas un allié fiable. Je n'aime pas être en désaccord avec la politique d'un gouvernement israélien. Mais franchement, [le Premier ministre Bennett] se rendant à Moscou sans se rendre à Kiev par la suite, vous pensez que c'était une bonne décision ? Pour ma part, je ne le pense pas. » Et l’on pense alors à la formule lapidaire d’Éric Zemmour à propos de BHL : « Bernard-Henri Lévy joue Zola à Paris et Barrès à Jérusalem. » Lyrique cosmopolite au Flore, nationaliste échevelé à Tel Aviv !
Pro-russe ou pro-ukrainien, Israël et ses partisans en France oublient totalement l’Europe vassalisée par l’OTAN, mais qui pourrait s’émanciper de cette dernière organisation atlantiste en renouant par des politiques d’alliance entre des pays la composant. Elle retrouverait ainsi le chemin d’une puissance indépendante des blocs russe et américain. Face à l’inertie américaine actuelle, il y a une carte à jouer pour l’Europe - sans rompre les relations avec la Russie de Poutine - à travers des négociations et un traité de paix entre Ukrainiens, Russes et Européens. L’Ukraine a vocation à devenir une zone neutre entre l’Europe et la Russie. Cette dernière, ne l’oublions pas, qui fut flamboyante sous Nicolas II, le général Dénikine, Dostoïevski et Soljenitsyne, appartient au patrimoine slave et encore aux Européens bien nés, racinés au plus profond d’eux-mêmes. C’est pourquoi la russophobie occidentale, répandue actuellement, est écœurante. Les spectacles d’artistes et les lectures d’écrivains russes qui sont interdits du seul fait qu’ils sont russes n’a rien à envier aux méthodes répressives de la Tcheka communiste de sinistre mémoire.
En paraphrasant le théoricien national-révolutionnaire italien Gabriele Adinolfi, nous constatons que si nous espérions faire l’Europe « avec Poutine », nous devons la faire maintenant « à cause de Poutine ». Pour cela, il faut une volonté politique européenne et diplomatique autonome qui ne nous oblige pas à détourner notre regard vers la grande Russie éternelle – celle des saints, des poètes et des martyrs - tout en poursuivant des relations bilatérales possibles avec le président Poutine.
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45 commentaires
BHL , toujours dans les coups tordus .. rappelons nous son association avec Sarko lors du conflit avec la Libye !
Un grand nombre des acteurs de cette crise ont des liens avec Israël :
– USA : Blinken, Nuland, Cohen, Haines, Klain.
– Ukraine : Zelensky, Kolomoyskyi, Pinchuk (partenaire de Soros).
– Oligarques russes actuels : Mikhail Fridman, Petr Aven, German Khan, Oleg Deripaska, Roman Abramovitch.
– Mafia « russe » : Semion Mogilevich.
– Russie : selon certains auteurs, Poutine, pas à pas, a fait baisser à 50% le nombre d’acteurs liés à Israël dans les cercles du pouvoir russe.
C ‘est le retour de la « Real politik » dont Zemmour nous avertissait sans relache dans son émission avec Christine Kelly !
Tout cela est en train d’exploser à la figure de nos dirigeants occidentaux dont l’imbecillité naive est sans fond !!!!
Laissez ce BHL à ces jolies et propos débiles et je me demande » où est passé notre entarteur » Il aurait bien du travail en ce moment avec de tel propos !!!!
L’hystérique BHL est aussi nocif à la géopolitique qui l’est à la philosophie ! Un grand nuisible.
Quant à l’Europe, la crise sanitaire et maintenant la guerre Russo Ukrainienne, auront montré les faiblesses voire l’inexistence de » l’union européenne ».
Cher Monsieur Guyot-Jeannin
Pour rendre justice à la vérité (la vraie), il me paraîtrait souhaitable de cesser de définir cet individu va-t-en-guerre et à l’esprit perverti, par le noble qualificatif de « philosophe ». Il n’a strictement rien d’un philosophe, encore moins d’un penseur; remplaçant son absence fréquente d’idée par des mouvements désordonnés d’éolienne de sa main gauche. Ce n’est qu’une bulle de savon endimanchée dont la réflexion se caractérise par une effrayante vacuité!
BHL est probablement fou de lui-même.
Il s’assure que son album photo est régulièrement mis à jour. Photos de lui mèche au vent, la main levée lors d’une grande envolée ; photos de lui sur des sites de guerre, de préférence sans danger. Bref, on a les grands frissons qu’on peut.
L’idée d’un système européen de défense indépendant de l’OTAN est partagée par Macron et par la Nouvelle Droite ! C’est une idée qui n’a aucune chance de se concrétiser à court terme ni même à moyen terme sans doute parce que l’Allemagne est rivée aux États-Unis. Par ailleurs, l’auteur a de très curieuses références; Adinolfi est un fasciste proche d’un courant de la Nouvelle Droite qui a été soupçonné d’avoir participé à l’attentat de la gare de Bologne (1980) ce qui l’a contraint à s’exiler.
C’est l’honneur des Israéliens de rester neutres. Certains promptes à juger pensent que Vladimir Poutine est dans son tord et qu’il est l’Homme à abattre, Mais que dire de la persistance aveugle et injustifiée des Américains à vouloir implanter des bases militaires un peu partout sur la planète, sans demander la permission ni prendre en compte la légitime réticence des voisins.
La position Israëlienne est intéressante, comme celle de la Turquie, car l’histoire se joue là-bas autour de la mer Noire et de la Méditerranée Orientale.
Disons que Bhl le va t’en guerre permet de faire de l’audience, et c’est le plus important pour les chaines de télé qui l’invitent.
Peut être (j’ose l’espérer) que les israéliens se rendent compte que les habitants du Donbass vivent, parfois en pire, depuis 8 ans, ce que eux vivent souvent puisque leur peuple reçoit fréquemment des roquettes titrées par ces charmants palestiniens.
Le jour où la France cherchera des conseils en matière de géopolitique, pas certain du tout qu’elle choisira comme professeur ce type de personnage aussi ringard, impétueux hyprocrite nanti de fantasmes qui relèvent de la psychiatrie.
Heureusement que son avis n’engage que lui et qu’il ne fait pas de politique .
ce petit monsieur a depuis longtemps un costume trop petit pour y mettre sont incroyable égo !!!! du faux reportage sur le front de guerre , à ces appels à la guerre ( qu’il ne fera pas lui même évidement ),ce serait risible si cela n’avait pas de suites graves !!!!