Israël : la politique de la France se joue-t-elle dans les banlieues ?

macron 12 OCTOBRE 2013

Israël est un pays ami qui a subi une attaque terroriste historique - un carnage - le 6 octobre dernier. Parmi les victimes, au moins trente Français. Et des otages. L'analyste et diplomate François Heisbourg, soutien d'Emmanuel Macron en 2017, n'a pas tort de remarquer que cette attaque terroriste, la plus meurtrière pour la France depuis Nice en 2016, ne bénéficie pas d'une couverture médiatique à la mesure de l'événement.

Sans doute à cause de la propagande pro-palestinienne et du tropisme des élites de gauche qui font pencher la balance de ce côté. Sans doute, aussi, à cause du président de la République. Deux reproches commencent à monter sur sa gestion de la crise.

D'abord, on s'interroge sur son absence de déplacement en Israël, où sont tombés trente Français. Tous les grands dirigeants occidentaux se sont pressés à Tel Aviv : Biden, Scholz, Sunak. Même Ursula von der Leyen. Pas le Président français, qui a délégué Colonna. Devant les interrogations et la polémique qui montent, Emmanuel Macron a fait savoir, via l'Agence France-Presse, qu'il s'y rendrait « dans les prochains jours, les toutes prochaines semaines », s'il parvenait à « obtenir des choses utiles » grâce à ce voyage, ajoutant que tout dépend désormais « des échanges que j'aurai dans les prochaines heures, les prochains jours avec tous les dirigeants de la région ». Il suggère ainsi que les négociations pour la libération des otages imposent cette patience et cette prudence. Mais d'autres dirigeants occidentaux sont dans la même situation et se sont pourtant rendus en Israël. Dans ses déclarations du 20 octobre aux journalistes, Emmanuel Macron argue de la tradition de la diplomatie française dans la région : « J’essaie d’obtenir des éléments [...] qui permettent d’assurer la sécurité d’Israël, la lutte contre les groupes terroristes, qui éviteront l’escalade du conflit et qui permettront de reprendre un processus politique » à deux États.

Mais certains observateurs avancent, dans Le Monde, des motifs moins nobles à cette absence du Président français : Emmanuel Macron serait hors jeu et ne pèserait plus. C'est le clan Hollande qui l'affirme : pour l'ancien Président, en obtenant d’Israël l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, « Joe Biden a mangé le plus gros morceau ». Pour son ex-conseiller Gaspard Gantzer, « la France est spectatrice. Le dossier du conflit israélo-palestinien a été mis de côté depuis six ans. »

Mais il y a, bien sûr, un autre motif, que Le Monde est bien obligé de mentionner : la réserve française tient à sa position d'« équilibre » : « Un exercice politique périlleux, alors qu’il veille à ne pas embraser la situation intérieure française. » L'embrasement, voilà, tout est là : la politique de la France ne se fait pas à la corbeille, mais elle se fait dans nos banlieues. Jean Messiha traduit, sans langue de bois : « Nous avons la plus grande communauté musulmane d'Europe qui est beaucoup plus inflammable [...] La rue française est devenue la rue arabe et peut s'embraser. » Selon lui, « Macron a une trouille bleue de provoquer l’ire de la diversité islamisée et le Grand Remplacement nous fait perdre aussi notre souveraineté à l’international ». De Gaulle écrivait, naguère : « Vers l'Orient compliqué je volais avec des idées simples. » L'Orient n'est pas moins compliqué aujourd'hui, mais notre immigration de masse arabo-musulmane a compliqué encore la position de la France.

Un second symptôme de cette mainmise de l'opinion arabo-musulmane en France sur la politique étrangère d'Emmanuel Macron est sa rapidité à tweeter sur l'attaque de l'hôpital de Gaza. C'est Le Point qui pose la question. Quand il écrit, quelques heures après l'explosion, « rien ne peut justifier de prendre des civils pour cibles », il le fait « alors que les circonstances n’étaient pas encore établies ». Le Point a rencontré un proche du Président qui reconnaît, « gêné aux entournures », que «le tweet est parti très, très vite ». Et l'on se contorsionne au Palais pour montrer que le tweet en question n'accusait pas vraiment Israël. Tout en parlant de cible...

Ce n'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron tweete trop vite. La dernière fois, c'était quelques heures après la mort de Nahel, en juin dernier. Il accusait le policier sans preuve. Même précipitation alors que l'enchaînement des faits n'était pas établi. Même désir de complaire à l'opinion publique arabo-musulmane de son pays ? Il devrait pourtant se souvenir que son tweet complaisant n'avait pas empêché les émeutes. On pouvait croire que seule La France insoumise était prisonnière de son électorat de banlieue. Ce dernier a aussi ses entrées, jusqu'au compte Twitter d'Emmanuel Macron.

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Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

106 commentaires

  1. Le diagnostic concernant ce personnage imposé à la France par des électeurs inconscients est qu’il s’imagine être un  » je sais tout » sachant qu’il n’a pas tout fait, loin s’en faut, et que ses mots sont paroles d’évangile. De plus il ne connaît rien aux réalités de la rue et se prend pour un roi.

  2. Il n’a plus aucune crédibilité et cela depuis longtemps. Avec ses « en même temps », son arrogance ont fini par lasser les chefs d’Etat du monde entier ! Avec ce gouvernement composé d’arsouilles, la France est tombée bien bas !

  3. Macron le 6 août 2020 est bien allé fanfaronner à Beyrouth donner ses conseils de bonne gouvernance leur disant « on ne vous lâchera pas, je reviendrais dans un mois voir ce que vous avez fait ! » Mais ou est-il ce Don Quichotte d’opérette qui laisse embraser notre France par ces islamo-gauche haineux de notre France, mais ou sont-ils tous ces français qui ont votés pour ce fantasque et ses acolytes ?

  4. Pour diriger la France, il nous faudrait un homme doté d’un sang froid remarquable et capable de prendre du recul par rapport aux sondages quotidiens.
    Je crains que notre président soit exactement aux antipodes de cet homme là.

  5. Sur l’attentat perpétré en Israel par le hamas, Israel aurait dû déclarer le message suivant : » on ne peut pas continuer comme ça. Arrêtons de nous entretuer. Discutons pour un territoire palestinien. Il n’y aura pas de vengeance ». Israel aurait gagné en faisant ce choix. Or Israel a déjà perdu car la haine décuplée se paiera irrémédiablement dans les années qui viennent par toujours plus de violence. Quant à la France qui a peur de sa principale minorité, elle a déjà perdu à jamais sous l’idéologie de ses « valeurs à la mode » (humanisme, droit de ‘hommisme, bienpensance). Quant à Macron dans tout ça? En fait, il n’y a rien à dire. A quoi bon .

    • Pour répondre par une ouverture de dialogue à une telle violence, il faudrait, depuis longtemps , être dépourvu de testostérone Ce qui signifierait la fin d’Israel Debout, tu peux gagner le respect. A genoux tu seras achevé.

      • Effectivement, le remplacement du cerveau par la testostérone peut être une politique. Cette dernière est tenable quand on domine largement militairement. A un moment donné la raison doit prévaloir car dans 20 ans Israel sera isolé, diminué militairement à l’instar de l’occident et entouré de populations de plus en plus hostile. Et là, la testostérone ne sera pas d’un grand secours. Et puis, qui a le plus de testostérone? Israel ou ces populations prêtes à mourir pour leur cause?

    • Vous avez raison. Allumons des bougies, faisons une marche blanche, clamons haut et fort « vous n’aurez pas ma haine ». On est sur de régler le problème par cette façon. Mais la haine il faut s’en méfier : c’est contagieux.

    • c’est la politique du pardon des bougies et des nounours que vous préconisez , je comprend tout à fait Israël dans sa soif de vengeance, ce qu’ont commis ces terroristes du hamas est inqualifiable, prendre la vie des enfants et des innocents avec une telle barbarie ne mérite pas le moindre pardon

    • C’est le propre des zizanies de famille : Juifs et Arabes , de même ethnie, se tapent sur le museau comme Rus de Kiev et Moscou . Dans les deux cas ils ne sont distincts que par des détails religieux .

    • Bien dit. Tout ce que montre Israël en réponse à une attaque d’assassinats monstrueux est qu’il sait bien passer sa rage en tuant facilement quatre fois plus de civils palestiniens. Le crime répondant au crime.

    • Vous y croyez vous à une cohabitation pacifique,? Si oui, vous êtes d’une naïveté confondante. Les musulmans et les palestiniens en particulier, en veulent à MORT, aux juifs et à l’état d’Israël. La messe est dite!

      • Je suis d’une naiveté confondante? Et vous vous êtes encore un sachant prêt à envoyer les autres se battre à votre place.

  6. CLO
    La question que je me pose est  pourquoi mr Macron Twete plus vite que son hombre.
    Il donne l’impression de ne plus écouter les consultants qu’il a employé avec notre argent.
    Mais peut-être que les consultants ont quitté le navire qui commence sérieusement à prendre l’eau.
    Après tout ils auraient raison de préparer leur avenir après Macron

  7. Macron a la trouille , il est incapable de prendre ses responsabilités , il a peur de ces populations qu’il accueille pourtant à un rythme éffréné . Alors qui dirige ce pays , qui tire les ficelles , qui dicte à Macron ce qu’il doit ou ne doit pas faire : l’UE , les jeunes des banlieues …..Un homme digne , courageux , normal , n’agit pas de la sorte .

    • Il a peut-être simplement la trouille de se déplacer dans certains pays, d’abord la Suède, maintenant Israël, pour quelqu’un qui crame un pognon de dingue dans ses tours du monde inutiles, nous sommes en droit de nous interroger sur cet attentisme…

    • C’est l’élite mondialiste qui dicte à E. Macron sa feuille de route, après l’avoir mis en place tel un pantin sans cervelle.

    • Ceux qui tirent les ficelles sont entre autres ceux qui financent la dette ! Devinez qui finance en partie le dette et ce qu’il demande en échange ?

  8. La chronologie de la réactivité de Macron est révèlatrice et vous faites bien de le souligner . Il est hyper réactif quand il s’agit de ne pas embraser la rue islamisée. Mais je m’interroge sur ce paradoxe qui fait qu’il craigne les réactions épidermiques de certaines populations et qu’il continue en « même temps  » à acceuillir autant de gens qui ne feront qu’aggraver le phénomène, puisqu’ils sont musulmans d’abord ! N’oublions pas qu’aucun président n’a permis de faire rentrer sur le sol français ,autant de populations supplémentaires, musulmanes pour la plupart. Eric Zemmour a dit de nos président successifs qu’ils avaient tous fait en sorte que la Fance devienne le meilleur élève de l’UE . Aujourd’hui je dirais plutôt que ce sont de serviles éxécutants qui ne font que composer avec les ordres des commissaires européens non élus qui veulent faire de la France un laboratoire de toutes les pires expériences mondialistes, qui pourraient devenir tragiques si on n’y prend garde rapidement !

  9. La photo qui illustre cet article est exactement celle qu’il faut ! … La personne qui ne connaît pas le « Président-des-cercueils » peut se dire : « c’est qui le gus sur cette photo ? … Il sort d’où ce gars ? …  »

    La FRANCE est vraiment mal barrée ! … dans tous les sens du terme …

  10. Pour ceux qui ont choisi un banquier aux dents longues voici le résultat d’une ambition sans les moyens, pas de vagues et tenir jusqu’à la fin du mandat. N’est pas De Gaulle qui veut. Je me souviens avec nostalgie «  dans l’intérêt de la France, j’ai décidé… »

    • Oui : Un ambitieux, beau parleur, blindé déjà de fric et d’un carnet d’adresses, et Hop !! Rastignac et du vent derrière, façon starlette de  » Gala »: Même nos intelligents, un tantinet jaloux du culot, n’ont rien vu venir: Il faut de toute urgence renforcer la capacité stratégique et les tests visuels de nos militaires

  11. C’est l’incorrigible en même temps qui fait que notre pays n’est plus représentatif d’une Nation. Les Français ne sont que des européens ou des mondialistes . Pourquoi les défendre il n’ y a pas de culture Française ils ont colonisé etc … Le Président est un peu comme le Pape François l’universalité et vogue la galère pour ceux qui vivent au quotidien avec des personnes qui n’ont rien à faire d’une cohésion sociale d’état

  12. Après avoir conquis des sièges grâce aux complices lfi, les banlieues imposent leurs idéologies à nos gouvernants … j’ai honte à la France et pas comme certains sportifs si silencieux aujourd’hui !!!

  13. Macron ne veut pas faire trop ami-ami avec Israël, il doit tenir compte de l’Islam en France, une force électorale importante et aussi prête à s’enflammer pour la cause palestinienne et porter la contestation jusque dans la rue. Comment Macron va-t-il gérer cela ? Aurons-nous un premier ministre musulman un jour ?

    • Aurons-nous un premier ministre musulman un jour ? C’est pour bientôt soyez en certain ! Regardez l’Ecosse par exemple et ce que dit son premier ministre ! Les français sont assez idiots pour voter pour un musulman en croyant pouvoir continuer tranquillement à aller en vacances leur grand crédo en ce moment !

      • En effet. Une partie de Français seraient-ils vraiment des benêts ou des veaux ? La réponse est incluse dans la question…

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