Israël, réception du roi des Belges : Macron, le sous-préfet d’opérette
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On commence à voir poindre, sans en être frappé d’étonnement, d’importantes dissensions entre les factions de la majorité gouvernementale de circonstance. Certains veulent plus de fermeté en matière d’immigration, d’autres affirment que la Justice n’est pas laxiste. En matière économique, une austérité mal vécue par la gauche, l’imposition des riches par la droite, mais qu’on se rassure, il n’est pas question de toucher à nos joyaux : l’aide médicale d’État et la retraite par répartition. Tiens, en parlant de faillite, on vient de découvrir qu’il manquait une poignée de milliards dans l’addition rendue par Bercy. À ce stade d’incompétence et d’irresponsabilité, on est dans un conte de fées. « Il était une fois un intendant qui dépensait par coffres entiers les gains d’un enfant capricieux, si vite qu’il ne tenait plus les comptes du royaume... »
Bref, obnubilé par le retour en force du réel, Michel Barnier a pris en main le domaine du redressement concret du pays. Souhaitons-lui bonne chance, quoique sans excès de naïveté. Pendant ce temps – est-ce un arrangement ? Un ajustement naturel ? -, Emmanuel Macron s’est gardé un « domaine réservé ». Ce pré carré aux allures de jardinière de balcon va, grosso modo, des prises de parole à l’étranger aux petites formules creuses en passant par les réceptions officielles. Et, même dans ce petit espace clos, il arrive à faire n’importe quoi…
Question réceptions, Macron sait faire
Quand on écoute ce qu’il dit sur Israël, on se demande si c’est une perte de lucidité ou si c’est de la drague électorale. Quand le président de la République parle de cesser de livrer des armes à l’État hébreu, on penche pour de l’ignorance ou de la confusion mentale, puisque la France n’a jamais livré d’armement à Israël qui, en revanche, a su lui voler ses navires de guerre. Quand il explique que c’est un décret de l’ONU qui a fondé Israël en 1948, on opte plutôt pour le racolage de la jeunesse des « quartchiers ». Le projet d’un État juif est bien plus vieux que cela et ses frontières ont été façonnées par la guerre contre les États arabes, dès la création d’Israël.
En revanche, on peut dire que, question réceptions, il sait faire. Il parle bien, il reçoit bien (quoiqu’avec notre argent), rien à dire. Voyez son dîner avec le roi des Belges, cette semaine. Impeccable. Sarkozy aurait assis la reine à côté d’un pétomane du show-biz. Hollande aurait mis sa serviette autour du cou en souriant bêtement. Lui, nickel : un sans-faute. Pour épater la galerie, à un dîner ou à une commémoration, il y a du monde.
En somme, entre ses déclarations intempestives, qui gênent son gouvernement et jusqu’à ses derniers adhérents (on parle de 8.500 détenteurs d’une carte Renaissance…), et son goût pour des mondanités surannées, Macron est en train de devenir son meilleur rôle : un sous-préfet sénile. Mozart de la finance, tu parles ! C’est un Deschanel de ville moyenne. Alors, bien sûr, on l’occupe, on lui organise des trucs, on le sort, mais son amateurisme et son histrionisme n’en sont que plus éclatants – comme se voyait l’état de délabrement de Joe Biden… Au fond, l’errance languide d’un Président déjà fini rappelle un peu le destin du duc de Windsor, condamné à une vie d’éternelle représentation. Au moins avait-il, lui, renoncé au pouvoir…
50 commentaires
Bravo Arnaud Florac pour cette excellente chronique!Au sujet des considérations ineptes du satrape de l Elysée 1/Si vous allez dans la vielle ville de Jérusalem que voyez vous?La mosquée Al Aqsa d accord…Mais en dessous?Le mur occidental du second temple de Salomon…Donc s’il faut absolument que quelqu’ un aie volé sa terre à un autre la réponse est sous vos yeux CQFD 2/Le plan de partage de novembre 47 est tout au plus un voeu (accepté par les juifs refusé par les arabes de Palestine et par tous les états arabes donc de fait déjà caduc…) la guerre est d ailleurs immédiatement declenchée par la population arabe qui « pogromise » de nombreux kibboutz…Ce qui crée Israel dans son principe c est la proclamation de Ben Gourion le 14 mai 48 et dans sa réalité la victoire de la guerre de 47/49.Le plan de partage comme la déclaration Balfour constituent des étapes certes décisives d un processus millénaire qu’ une utopie (Herzl et le sionisme) va miraculeusement concrétiser (à cet égard la seule des grandes utopies du XIXe Siècle qui n a pas accouché d un totalitarisme mais de la seule démocratie de la région!)…
Si Macron veut un domaine réservé, donnons le lui : commémorations, inaugurations des chrysanthèmes , réceptions a l’Elysée ( en diminuant les factures par 2), visites des EPHAD, anniversaires, fete d’Halloween, coupe des rubans ….mais de grace, rien de plus, il a déjà de quoi faire avec cela
Une question pour demain : que restera-t-il de la « génération » Macron ? Un pari à prendre : rien !
Avant les f16, les pilotes israéliens volaient sur mirage 3. Ils les ont améliorés avec l’adjonction de plans canard. Ces avions sont devenus Kfir. Quant aux vedettes de Cherbourg,ils les ont copiées et en ont construit une tripotée. Kissinger leur a refusé des chars, ils ont des Merkava. Etct
« Il était une fois un intendant qui dépensait par coffres entiers les gains d’un enfant capricieux, si vite qu’il ne tenait plus les comptes du royaume… » Excellent résumé.