Italie : face au gouvernement, la Justice « fait-elle la loi ? »

salvini

« Les italiens vivent-ils en démocratie ou bien est-ce une autorité non élue qui fait la loi ? » s’est demandé, sur X, Elon Musk, ce mardi 12 novembre. Une question qui lui a valu d’être accusé d’« ingérence » dans « les affaires politiques italiennes » par des médias comme Le Monde ou France Télévisions. Cette interrogation, empreinte d’étonnement et d’une pointe d’ironie, semble pourtant pertinente, au vu de la situation dans laquelle est plongée la scène politique transalpine, depuis ce lundi.

La loi européenne avant les décisions nationales

Le 11 novembre, le tribunal de Rome a rendu une décision qui vient, une nouvelle fois, contrarier le gouvernement de Giorgia Meloni et son programme de détention de migrants sur les côtes albanaises. Les juges ont rendu invalide la décision du préfet de retenir dans les structures de rétention construites à cet effet, des migrants arrivés d’Égypte et du Bangladesh, secourus en mer par les autorités italiennes. Ces centres de rétention, mis en place grâce à un accord bilatéral entre Rome et Tirana, visaient à contenir les flux migratoires en externalisant la gestion des demandeurs d'asile. C’est la deuxième fois, ce mois-ci, qu’une telle décision est rendue par les tribunaux italiens qui, pour éviter d’appliquer la loi du gouvernement de Meloni, s’en réfèrent à l’autorité européenne dont ils ont saisi la Cour de justice.

La raison qu’ils invoquent est donc la contradiction des lois européennes avec celles invoquées par le gouvernement italien. Ce dernier a fait voter un décret qui établit une liste de 19 « pays sûrs ». Si les migrants illégaux en sont originaires, ils peuvent alors être rapatriés, avant que leur dossier ne soit examiné, dans des centres de rétention en Albanie avec qui l’Italie a, pour l’occasion, passé un accord. Or, selon les juges, ce dispositif contrevient aux règles européennes qui imposent une évaluation individuelle de chaque clandestin, estimant qu’un « pays sûr » pour certains ne l’est pas forcément pour tous. Il y a un an, déjà, le sujet faisait l'actualité lorsqu'un décret similaire du gouvernement avait été neutralisé par une décision judiciaire. Une juge avait alors statué en faveur d'un ressortissant tunisien qui contestait sa rétention dans un centre administratif, bloquant ainsi l'application de la mesure votée par l'exécutif.

Le duel entre les pouvoirs exécutif et judiciaire

Une décision judiciaire que l’homme le plus riche du monde a qualifiée d’« inacceptable », sur son compte X. France Télévisions, qui l’accuse de s’« immiscer » dans les affaires politiques italiennes, et si prompte à défendre la décision de ces juges, admettrait-elle que le pouvoir juridique ferait justement là de la politique, bien que ce dernier soit bien distinctement séparé du pouvoir exécutif ?

Loin d'être le seul à s’en indigner, le gouvernement italien a vivement exprimé sa colère face à cette décision judiciaire. Le vice-Premier ministre Matteo Salvini a dénoncé ce qu'il considère comme une provocation à l'encontre de l'exécutif, soulignant qu'un tel choix « met en danger la sécurité et le portefeuille des Italiens », qui déboursent déjà près de 500 millions d’euros dans cette mesure, ajoutant que « le gouvernement et le Parlement ont le droit de réagir pour protéger les citoyens, et ils le feront ». Une déclaration qui sonne comme une mise en garde sur la bataille que le cabinet de Meloni continuera de mener face à un pouvoir judiciaire accusé par la majorité d'être biaisé politiquement et de porter préjudice à la souveraineté nationale. Un bras de fer que la France est loin d’ignorer...

Vos commentaires

6 commentaires

  1. Ce sont ces mêmes juges qui s’acharnent sur Tommy Robinson en Angleterre, les mêmes qui ont tout fait pour harceler Donald Trump depuis 2016, les mêmes qui essaient d’envoyer Matteo Salvini en prison, les mêmes qui persécutent les dirigeants de l’AfD en Allemagne, les mêmes qui, aux Pays-Bas, ont essayé d’envoyer Geert Wilders en prison. L’indépendance de la justice, c’est bien sûr du pipeau, dans nos prétendues démocraties, ces juges ne sont que le bras armé de régimes eux-mêmes vendus aux mondialistes.

    • Il suffit de voir les réquisitions à l’encontre, entre autres, de Mme Le Pen. Une honte absolue ! Mais entre aujourd’hui et février, il pourrait se passer des choses.
      Je ne vote pas RN, mais mon dégoût vis-à-vis de la justice n’en est pas moins grand.

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