Italie : la famille d’un député immigrationniste accusée de mauvais traitements envers… les immigrés !1

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C’était le nouvel espoir de la gauche italienne. Il cochait toutes les bonnes cases du conte de fées écolo-bobo : d’origine ivoirienne, arrivé en Italie à 19 ans, diplômé de l’université de Naples en sociologie à 30 ans après une thèse sur « La condition des travailleurs migrants sur le marché du travail italien », il devient syndicaliste et s'installe comme le paladin de la cause des immigrés. Il est l’un des fondateurs de la Coalition internationale « sans-papiers, migrants et réfugiés ». Il s’est même personnellement impliqué, par le syndicalisme, dans la défense des ouvriers récoltants et contre leur exploitation « au noir ». De manifestations en agit-prop, de grèves de la faim en blog personnel tenu dans l’enceinte éditoriale du HuffPost, Aboubakar Soumahoro est devenu incontournable pour la gauche italienne quand celle-ci a pris le tournant pro-migrants, embrassant leur cause comme elle l’avait fait pour la cause ouvrière quelques décennies auparavant. On a même vu sur les réseaux sociaux Soumahoro se prendre en selfie avec le pape François.

Tout allait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes gauchistes.

À tel point que Nicola Fratoianni, Secrétaire général du parti de la Gauche italienne, décide de le présenter aux élections législatives pour l’Alliance de la gauche et des Verts. Aboubakar Soumahoro est élu et pose fièrement devant le Palais Montecitorio, le Parlement italien, les bottes boueuses pleines de la terre de ces ouvriers agricoles, souvent migrants, exploités et menacés par ce nouveau gouvernement fasciste. Le camp du bien contre le camp du mal, tous les critères d’une parfaite – et fallacieuse – narration médiatique sont réunis.

On a d’ailleurs dit de lui, en France, qu’il était le premier député noir : c’est faux. Cécile Kyenge, d’origine congolaise, a été députée en 2013 avant d’être ministre puis députée européenne. Signalons, par ailleurs, un autre parlementaire d’origine africaine, sénateur pour sa part et dont la presse parlait si peu ou en mal, lors de la précédente législature. Et pour cause ! Toni Iwobi avait en effet milité pendant des années à la Ligue aux côtés de Matteo Salvini, contre l’immigration clandestine.

Mais revenons à Soumahoro : dès son élection et fidèle à sa réputation de militant de la cause immigrée, il est allé rendre visite aux migrants sur les bateaux des ONG lorsque le tout nouveau gouvernement italien rechignait à ouvrir grand ses ports, ses ressources et ses bras alors que le pays traverse une grave crise. Notre Soumahoro jouait à la perfection un rôle de premier plan dans le petit théâtre antifasciste.

Et puis, patatrac, comme disent les italiens ! L’inconcevable, l’indicible, l’innommable est arrivé. Le 24 novembre dernier, le procureur de Latina a ouvert une enquête sur les coopératives Karibu et Consorzio Aid destinées à aider, héberger et intégrer des travailleurs immigrés en Italie. Ces coopératives sont financées sur des fonds publics, à tel point que la presse italienne de droite a pu plusieurs fois parler du « business de l’accueil ». Or, ces coopératives sont dirigées par la belle-mère d’Aboubakar Soumahoro, sa propre femme y travaille. En 17 ans, les deux coopératives ont perçu... 62 millions d’euros de fonds publics.

Or, un mois après son élection, c’est un bâton de dynamite qui explose à la figure de Soumahoro et, par extension, à celle de toute la gauche immigrationniste italienne : gestion frauduleuse des fonds publics, fraude fiscale, retard dans le paiement des salaires aux immigrés employés dans les coopératives (jusqu’à 22 mois de retard) mais, surtout, conditions de vie déplorables, quasi insalubres, offertes aux migrants. La posture morale du tout jeune député s’effrite dangereusement. Une trentaine de salariés ont porté à la connaissance du public leurs conditions de travail : « Les pensionnaires, en effet, "demandaient des couvertures : les radiateurs ne fonctionnaient pas bien et la chaudière était souvent en panne, avec pour résultat qu’il n’y avait pas toujours de l’eau chaude". En plus de souffrir du froid, les jeunes souffraient parfois de la faim. [...] Parfois, les hôtes du centre étaient obligés de rester dans l’obscurité. Ce que certains enfants avaient déjà dénoncé est également confirmé par la cuisinière : "Ils ne payaient pas les factures, ils disaient qu’ils n’avaient pas d’argent et, pendant dix jours, nous sommes restés sans électricité" », rapporte Il Giornale, citant certains de ces salariés.

Don Andrea Pupilla, directeur de la Caritas de San Severo, avait écrit à Nicola Fratoianni pour l’alerter de cette situation quand ce dernier avait décidé de présenter Soumahoro aux législatives. Mais le patron du parti de la Gauche avait balayé l’information d’un revers de main. Aujourd’hui, alors que les nuages continuent de s’accumuler sur la tête de la belle-famille de Soumahoro (enquêtes sur de nouveaux délits), celui-ci se défend d’avoir été au courant des malversations de sa belle-mère et de sa femme. Mais il s’est lui-même provisoirement retiré (« auto-suspendu ») du Parlement après une maladroite émission de télévision chez un journaliste pourtant complaisant, après une vidéo où, en larmes, il essaie d’expliquer que la vraie victime, c’est lui. Ses amis de gauche le lâchent et Nicolas Fratoianni jure ses grands dieux qu’il ne savait rien.

Corruption, postures morales, grandiloquence et gros sous, la gauche immigrationniste a bel et bien été prise la main dans le pot de confiture.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 30/11/2022 à 6:44.
Marie d'Armagnac
Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain

Vos commentaires

50 commentaires

  1. Toutes les gauches mondialistes vivent dans la corruption. Elles font semblant de défendre l’immigration mais profitent de la situation des pauvres malheureux pour s’enrichir en créant des associations. Leur objectif avoir une main d’œuvre gratuite. Honte à ce député et sa famille. Mais n’oublions pas celles de France qui recevaient de l’argent de plusieurs maires gauchistes et du centre droit depuis longtemps.

  2. Comment peut-on reprocher à ce t homme de se comporter comme un africain puisque c’est son origine. Ayant séjourné quelques temps en Afrique, j’ai pu me rendre compte que tout fonctionnait comme çà : à coup de « matabiches » (pots-de-vin) et d’exploitation des individus de l’ethnie voisine. On prétend que les européens ont créé l’esclavagisme mais c’est faux. Celui-ci existait déjà avant que les européens n’y mettent les pieds. Lors des guerres tribales, les prisonniers de la tribu perdante étaient asservis ou tués irrémédiablement. En les « achetatnt » à la tribu vainqueur, les européens leur sauvaient la vie.

  3. Chassez le naturel il revient au galop.
    C’est le drame de nombreux pays d’Afrique : la corruption, au détriment des populations.
    Le dernier en date le Mali où les dirigeants actuels se compromettent avec les Russes de « wagner » pour piller le pays.
    Ce député Italien d’origine Ivoirienne a succombé à la tentation.
    C’est lamentable, pour laver plus blanc que blanc il faut être irréprochable.
    Cette gauche moraliste se fait toujours rattraper par la patrouille, en Italie comme en France.
    Faites ce que je dis mais pas ce que je fais.
    Mais motus les grande majorité des médias mentent par omission.
    Heureusement il y a CNEWS ou bd Voltaire entre autre.

  4. « Corruption, postures morales, grandiloquence et gros sous, la gauche immigrationniste a bel et bien été prise la main dans le pot de confiture. » C’est son modus vivendi, mais il est de nombreuses fois où elle n’est pas prise. Et nous ne parlons pas seulement de la gauche italienne…

  5. Bon, pour commencer : « diplômé de sociologie » ça veut dire « sans qualification ».
    Peu importe qu’il ait passé 11 ans sur sa thèse, ça reste du peignage de girafe, si ce n’est de la perversion envers les mouches.
    En suite, comme pour Cahuzac, tous les soutiens d’hier vont jurer ne pas être au courant, en étant tous plus mauvais comédiens les uns que les autres à l’image d’un député LFI en larme.
    Bien-sûr que l’immigration est un business ! Sinon, vu son bilan apocalyptique, comment trouverait-elle encore des défenseurs ?
    À 62 millions sans payer les factures ni les salaires, c’est même plus juteux que la régie Renault !
    On en revient toujours à la corruption, partout, tout le temps.

  6. Cette situation ne m’étonne pas. Partout où il y a de misère, elle est exploitée pour permettre à certains de s’engraisser honteusement et frauduleusement. Il y a beaucoup à dire sur le caritatif. Les passeurs s’enrichissent sur le dos des migrants, les marchands de sommeil s’enrichissent en logeant dans des taudis leurs coreligionnaires, les pompes funèbres s’enrichissent sur le malheur des familles, les groupe de maisons de retraites se goinfrent des économies des vieillards dépendants et de leur famille….des élus sans probité volent de l’argent public, càd le nôtre. J’arrête pas la liste : nous vivons dans un monde immoral… et ce n’est pas la bien-pensance qui va y remédier, bien au contraire !

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