Italie : le scandale d’une école fermée pour la fin du ramadan

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L’affaire agite depuis quelques jours la presse et les milieux politiques italiens : à Pioltello, ville moyenne de la banlieue milanaise, le conseil de l’Istituto comprensivo Iqbal Masih, une école et un collège publics, a décidé de fermer et donc de suspendre les cours le jour de la fin du ramadan, le 10 avril prochain.

Motif : on prévoit de nombreuses absences, ce jour-là, 40 % des élèves étant d'origine immigrée. Rappelons qu’en Italie, chaque établissement scolaire dispose de trois jours « volants » à déclarer « fériés » selon la convenance de chaque conseil d’institut.

Branle-bas de combat dans les rangs de la droite italienne, la députée européenne Silvia Sardone (Ligue) qui a découvert cette décision prise en mai 2023 alerte l’opinion publique, parle d’« un choix scandaleux » et « d’intégration à l’envers ». Attilio Fontana (Ligue), le gouverneur de la région Lombardie, évoque quant à lui « une décision hors de propos » et pointe l’incohérence de fermer une école pour respecter les fêtes religieuses. : « On peut également les respecter d’une autre manière. »

Le ministre de l’Instruction et du Mérite Giuseppe Valditarra relève des irrégularités dans cette décision et, surtout, l’absence de motif purement pédagogique. Il ordonne une inspection, fait revoter le conseil d’école… qui rend la même décision légèrement modifiée pour rentrer dans les clous sur le plan administratif, évacuant le motif religieux de la décision définitive.

Le ministre Valditarra prend alors acte de cette décision qui rentre dans le cadre de l’autonomie scolaire des établissements - il ne peut donc plus s’y opposer.

De quoi déclencher l’ire du député de Fratelli d’Italia Riccardo De Corato, ancien maire adjoint de Milan, mais aussi vice-président de la commission des affaires constitutionnelles de la Chambre des députés et membre de la commission d’enquête sur la sécurité et la dégradation des banlieues en Italie. Il considère « l’obstination et la persévérance de l’Institut public » Iqbal Masih « comme une décision erronée et inacceptable dans notre pays » car, poursuit-il, « en Italie, la religion est catholique et chrétienne, non musulmane et islamique. Ces derniers doivent donc respecter les règles en vigueur dans notre pays. »

Une réaction qui a le mérite de la clarté et qui montre surtout une prise de conscience politique des problèmes posés par un afflux d’immigrés d’origine arabo-musulmane : quelques décennies après la France, l’Italie en découvre aujourd’hui les effets.

Et, comme en France il y vingt ou trente ans, l’Église catholique prend fait et cause pour la religion de l’Autre.

Roberto Pagano, responsable du Service diocésain (Milan est le plus grand diocèse d’Europe) pour l’œcuménisme et le dialogue approuve cette décision du conseil d’école d’accorder un jour férié pour la fin du ramadan car, dit-il, « il est toujours préférable de faire face à la réalité […], en reconnaissant la composition de notre société et la présence de l’autre, en maintenant la diversité avec respect et sans en avoir peur. C’est un travail prospectif dans lequel on peut imaginer un avenir de coexistence pacifique et civile, et pas seulement de tolérance réciproque. »

Une orientation, celle du diocèse de Milan, partagée par trois prêtres de Pioltello qui ont lu à la fin de chaque messe du dimanche des Rameaux une lettre dans laquelle ils condamnent « le ton brutal et violent avec lequel le désaccord s’est manifesté ces jours-ci, transformant un choix réfléchi en une bataille politique ou idéologique » et saluent une décision « née du bon sens de celui qui opère chaque jour dans une réalité multiethnique avec passion et soin pour chaque personne et pour son identité. Pour ceci, nous exprimons pleine solidarité au principal et à tout le conseil de l’Institut Iqbal Masih. »

Enfin, le président de la République Sergio Mattarella, de tendance démocrate-chrétienne de gauche, a adressé, ces derniers jours, une lettre de félicitations et d’encouragement au proviseur de l’Institut, parachevant ainsi la manœuvre d’encerclement et de réprobation « morale » de toute voix discordante.

Aujourd’hui, l’Italie se réveille sonnée. Se posera rapidement la question du nombre dans cet afflux d’immigration extra-européenne, mettant en danger, comme en France, la société, la culture, la religion. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il est à craindre que la société multiculturelle évolue, plus ou moins rapidement, vers une société multiconflictuelle.

Avec, là encore, la participation d’une Église catholique qui n’articule plus l’exercice de la charité avec celui de la saine prudence.

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Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Petit à petit l’islam fait son nid. Ces prêtres catholiques croient vraiment que quand les musulmans seront aux affaires il seront aussi conciliants (et surtout stupides) qu’eux ? Bienvenu chez les futurs dhimmis.

  2. Depuis quelques années, j’en suis venu à penser qu’il est indispensable de supprimer les jours fériés liés à toute religion.
    Si une personne est pleinement ancrée à une religion qq soit, elle marquerait fortement son engagement en prenant sur ses jours de congés légaux le temps nécessaire pour participer à tout évènement religieux la concernant. Donc en France nous n’aurions plus pour jours fériés que le 1°janvier, le 1°mai, le 8 juin, le 14 juillet, le 11 novembre et à titre d’exception Noël qui en réalité est la Fête des enfants. Honnêtement combien de personnes vont à la messe le dimanche, combien de personnes préfèrent partir en w-e prolongé pour la Toussaints ou le 15 août Pâques etc sans participer à une quelconque fête carillonnée ?

  3. L’Italie est donc aussi touchée par l’incompatibilité de l’islam avec sa culture chrétienne. Et pourtant, en visitant l’Italie y compris les banlieues des grandes villes, il apparaît que le pays est encore beaucoup moins « grand-remplacé » et islamisé que la France.

    • ne pas confondre tourisme et immigration , merci l’ Allemagne et Von der Layen qui ont et infestent toute l’Europe qui risque de rester et revenir simplement une zone géographique

  4. Mais bon sang, ce qui se passe chez nous n’inspire donc pas les Italiens ? Dans ce domaine, les bonnes intentions ne sont jamais récompensées. Qu’on se le dise.

  5. J’ai vue dans un pays d’Afrique en majorité chrétienne mais avec une population non négligeable musulman, dans des transports en commun au moment de la prière le conducteur du car s’arrête en pleine route et fait sur le bas côté sa prière malgrè les protestations des passagers qui subissent, un fait divers mais de plus le vendredi en ville l’avenue est barré devant la mosquée pour que les fidèle puissent faire également leur prière faisant un embouteillage indescriptible.

    • Quasiment le même problème s’installe discrètement mais de façon irréversible dans nos différents corps d’Armée

  6. Là cette école est fermée mais en France, hypocritement, on demande aux enseignants d’être tolérants avec les élèves faisant le ramadam, d’éviter les contrôles pendant cette période, etc. On se couche devant les exigences des frères musulmans. Au fait, nos politicards sont-ils au courant que la France, judéo chrétienne, est en plein carême et que dimanche on fêtera Pâques ? On n’en entend pas parler … Bizarre …

  7. On comprend mieux ici les difficultés pour madame Meloni. On voit ici combien l’intégration de l’Italie est déjà bien avancée…

    • Madame Méloni est sous le chantage de l’ Europe Bruxelloise islamo gaucho progressiste mondialiste orchestrée par Von der Layen et quelques planqués sans aucun courage mais nantis pour un siècle ,eux et leurs familles , bref , une sorte de solution létale pour les nations de la vieille Europe

  8. Arrêtez de parler d’ intégration, elle est pour les européens qui doivent intégrer la religion musulmanne dans un continent judeo chrétien. Islam egale soumission donc intégration mais pas comme le pense la majorité des politocards. La tolérance a ses limites, la preuve . A force de courber l’échine on ne se relève plus.

  9. Il y a longtemps maintenant que l’église catholique ne porte plus l’évangile, suivant le pape, elle fait de la politique migratoire son pricipal soucis.

  10. Soumission , lâcheté , comme chez nous . On prive 60 % d’enfants d’une journée de cours pour que 40 % puissent fêter le ramadan . Et surtout le fait d’accepter va créer un précédent dont ils profiteront à la première occasion . Ce n’est ni sur les élus , ni sur les hommes d’église que nous pouvons compter pour nous débarrasser de ce fléau , ce sont les peuples qui devront se prendre en mains pour leur sauvegarde , pour protéger les générations futures .

    • Très simple, ce jour-là, évidemment pas de contrôle, ça pourrait être contesté, mais une révision appuyée du programme récent avec quelques tuyaux sans le dire explicitement pour un futur contrôle qui arrivera sans prévenir quiconque mais que les élèves catholiques auront bien révisé par un bachotage ciblé.

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