Itinérance du Charles-de-Gaulle, ou comment essayer de comprendre la défense européenne
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Au travers des différentes interventions et déclarations récentes du Président Macron, j’ai tenté de comprendre quelle était réellement sa vision de la défense commune européenne et surtout son application avec des faits. Je m’y suis essayé dans ces lignes, traquant les incohérences génératrices de quelques confusions. Lors de missions opérationnelles, on dirait « brouillage » !
Enfin, une ultime profession de foi du chef des armées, liée au déploiement concomitant du porte-avions Charles-de-Gaulle, éclaire ma lanterne, désormais un peu moins sourde.
Commentant la nouvelle et dernière campagne de notre groupe aéronaval, il déclarait : « Cette force européenne, tout comme notre déploiement Lynx dans les pays baltes, viendra renforcer le lien transatlantique et l’OTAN, preuve supplémentaire que défense européenne et OTAN sont les deux piliers d’un même édifice » (sic).
En effet, concernant la participation de l’Europe, le fleuron de la Marine appareillant de Toulon, le 23 janvier, pour la Méditerranée orientale, dans le cadre de l’opération Chammal contre Daesh - ou ce qu’il en reste - était escorté par une armada comptant des bâtiments de l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, l’Espagne, le Portugal et la Grèce.
Cependant, en dépit de ses propos peu amènes antérieurs concernant l’OTAN (« en état de mort cérébrale »), il confirme bien que l’Union ne saurait se passer du parapluie de l’Alliance atlantique. Surtout à l’Est !
Car, notons-le, le Président fait mention de l’opération Lynx qui engage des forces françaises terrestres et aériennes dans les pays baltes sous l’égide de l’OTAN, depuis plusieurs années, sans que grande publicité en soit faite pour le pékin moyen…
Et que va faire le Charles-de-Gaulle après une escale de repos à Limassol, Chypre - hélas tragique pour un marin féminin de l’escorte ? Il va poursuivre sa mission en Atlantique et la mer du Nord pour marquer avec nos alliés, dont les Américains, l’importance stratégique de cette zone et gesticuler face à l’ennemi potentiel que semble être encore la Russie. Cela n’est pas sans rappeler les manœuvres en forme de défi que nous faisions avec nos Mirage, le long de la « buffer zone » (zone tampon), face aux MiG du pacte de Varsovie, durant la guerre froide.
Ainsi, c’est plus clair, l’édifice de la défense continentale s’appuie sur deux piliers, mais bien dissymétriques, l’un en béton précontraint, marqué par la grande et inaltérable étoile bleue de l’OTAN, l’autre en ciment encore mal armé, illustré par quelques étoiles jaunes à la peinture fraîche.
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