IVG dans la Constitution : un Congrès pas nécessaire dont la facture sera salée

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Selon le Premier ministre, la date du 28 février fait partie de celles qui font l’Histoire. En effet, elle marque le jour où les sénateurs français ont voté en faveur de l’inscription de l’IVG dans la Constitution de la Ve République. Le 30 janvier dernier, la chambre basse a adopté le projet de loi constitutionnelle relatif à la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (493 voix pour et 30 contre). Les deux chambres ayant voté le texte dans les mêmes termes, le président de la République a annoncé la réunion du Congrès parlementaire, le 4 mars à 15 heure 30. Ce Congrès aura lieu dans l’hémicycle de l’aile Midi du château de Versailles, où siégeaient les députés avant que l’Assemblée nationale ne s'établisse au palais Bourbon. Là, le texte devra recevoir au moins trois cinquièmes de voix favorables – c’est-à-dire 555 – afin d’être inscrit dans la Constitution. Au vu des résultats des scrutins successifs de l’Assemblée nationale et du Sénat, l’issue du vote du Congrès ne laisse pas beaucoup de place à la surprise.

Le coût des précédents Congrès

C’est la troisième fois qu’Emmanuel Macron s’adresse au Parlement en Congrès. Il avait en effet réuni les parlementaires par deux fois afin de leur soumettre les grandes lignes de son programme. Le coût de ces journées est notable. En juillet 2017, la facture du Congrès s’élevait à 292.824 euros. L’année suivante, en juillet 2018, le Congrès avait coûté moins cher : 285.912 euros. Cette deuxième réunion exceptionnelle avait provoqué une polémique au sein des élus, notamment siégeant à gauche dans l’hémicycle. D’une part, ceux-ci reprochaient au Président ses tendances trop monarchiques, les élus n’ayant pas la possibilité de répondre directement au Président. D’autre part, ils dénonçaient le coût trop élevé de cet exercice de la démocratie. Tous les coûts de cette journée ont été détaillés. La plus grande part est consacrée à la retransmission de la séance : la captation vidéo ne représente pas moins de 97.000 euros. À cette somme s’ajoutent les prestations électriques (52.000 euros), le réseau de télédistribution pour le personnel et les journalistes (5.800 euros), l’installation de boîtiers son pour les journalistes radios (2.500 euros).

De nombreux frais additionnels sont à prendre en compte, à savoir la rémunération du personnel mobilisé, le nettoyage des locaux, la nourriture et la boisson, le matériel de la sécurité et, enfin, le déplacement des députés et des sénateurs qui arrivent en convois de bus devant les grilles du château. Le coût des transport revient individuellement à chaque chambre. En revanche, la mise à disposition de la salle n’est pas facturée, selon le détail des dépenses du Congrès de 2015 réuni par le président de la République suite aux attentats du Bataclan. Les frais sont partagés entre l’Assemblée nationale et le Sénat. Les chiffres précis seront communiqués à l’issue de la réunion. Pour BV, Hervé de Lépinau, député RN du Vaucluse, analyse : « Si on se rapporte aux coûts des précédents Congrès, un ordre de grandeur de 300.000 euros semble crédible. » Il ajoute : « Comme si nos finances publiques avaient besoin de ça en ce moment... » Il précise : « Je ne pense pas qu’on puisse parler de faste. C’est l’organisation technique qui coûte cher. »

L’inscription de l’IVG dans la Constitution ne semblait pas nécessaire, ce droit n’étant pas (ou peu) remis en question en France. Et cette inscription nécessite un Congrès qui engendre des frais supplémentaires, pas nécessaires non plus, donc…

Raphaelle Claisse
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

52 commentaires

  1. Macron se prend une nouvelle fois pour le Roi Soleil et ouvre Versailles à un congrès parlementaire et comme il dirait cela va  » coûter un pognon de dingue  » mais comme un brave « caniche » il va faire le beau afin d’obéir aux pseudo féministes et inscrire dans la constitution l’IVG ( comme droit fondamentale de tuer un bébé dans le ventre des sa mère qui ne voulait pas s’embêter avec une contraception ( soit par plaisir , soit par religion ) !!!

  2. Ils vont faire une grande et cher fête pour officialiser la première cause mortel au monde I V G !

  3. Mais de quelle maladie (mentale?) souffrent toutes ces personnalités politiques tous bords confondus?
    Madame Diaz regrette que le sujet soit une priorité pour le gouvernement puisque le droit à l’avortement n’est pas menacé, donc on peut comprendre qu’elle est contre cette inscription dans la Constitution mais elle vote à trois reprise pour… par ailleurs il y a quelques semaines encore tout le monde politique n’a pas eu assez de mots pour chanter les louanges de Robert Badinter pour son combat contre la peine de mort qui a conduit à son abolition inscrite dans la même Constitution. Donc si je comprends bien, en politique, d’un côté on se félicite que les pires criminels ne subiront pas la sentence de mort et de l’autre on se félicite, par cette inscription dans la Constitution, que chaque année des milliers de vies innocentes subissent cette même sentence car, n’en déplaise aux défenseurs de l’avortement, c’est bien, scientifiquement, une vie humaine qui ne verra pas le jour. Toute femme ayant eu la joie de porter la vie le sait bien. Pourrons-nous encore seulement le dire après que ce sera gravé dans le marbre et nos médecins et sages-femmes pourront-ils librement refuser de pratiquer un tel acte?
    Notre belle France continue de tomber bien bas, des évêques réagissent, certes, mais un peu tard quant aux politiques qui ont favorisé cette situation, en tous cas ceux qui se soucient de l’au-delà, je les invite à interroger leur conscience profonde s’il est encore temps…

  4. Encore un congrès à Versailles qui va venir augmenter la dette !!!; ce n’est pas grave, c’est l’Etat qui paye ( comme l’a dit un prédécesseur )

  5. Et une fois de plus, dans l’interview, la journaliste essaye de faire dire des choses qui ne sont pas l’objet du propos : en gros « vous dites oui mais ça veut dire non ». Un piège grossier totalement éculé.

  6. C’est quand même extraordinaire que dans un pays où l’on apprend à copuler dès le Collège, où les moyens pour éviter les grossesses sont et nombreux et gratuits, on en soit encore à tuer son enfant dans son sein. Le fait est que la femme qui fait féconder ses ovules prouve au monde qu’elle n’est pas stérile dès qu’elle porte un fœtus. C’est une position autrement valorisante dans l’inconscient collectif. La femme bréhaigne est honteuse; pas celle qui porte aux yeux du monde un enfant. Il faut donc attendre les signes évidents pour tous pour la satisfaire avant que de prendre la décision sans risque physique de sacrifier son enfant. Il s’agit d’un drame psychologique profondément malsain .

  7. L.A.M.E.N.T.A.B.L.E.
    Inscrire le droit au crime, donc non conforme selon le code pénal, dans la constitution.
    Je n’arrive pas à comprendre pourquoi et comment les personnes élues par le peuple font tout pour le détruire, aussi bien physiquement que moralement.

  8. L’IVG n’a aps sa place dans la Constitution qui est un document organisant le fonctionnement des institutions, et non la pompe aspirante. Ah c’est vrai, un congré ça fait toujours sérieux !

  9. Je suis outré, de voir qu’on met dans la constitution le droit à l’assassinat, sous la pression des mêmes qui applaudissent à l’abolition de la peine capitale pour les assassins. Cette semaine un homme a été sauvagement massacré à coup de battes de baseball, gageons que si la peine capitale avait été infligée avant à d’autres la méritant, ceux-ci auraient réfléchi à deux fois avant d’accomplir cet acte barbare et si ces derniers étaient punis de cette peine, ça dissuaderait ceux qui à l’avenir feraient des assassinats. Qu’on ne vienne pas m’expliquer que ça n’a aucun effet dissuasif, je connais cette rhétorique de lâches par cœur.

  10. Et si tout ce beau monde en profitait pour, « en même temps », voter la destitution du dément de l’Elysée.

  11. « Un pognon de dingue »: petite phrase prononcée par le président de la République française Emmanuel Macron au palais de l’Élysée le soir du 12 juin 2018

  12. Le one-man-show prévu pour l’ouverture du Salon de l’Agriculture ayant lamentablement été ajourné à cause des culs-terreux, il faut bien que l’artiste puisse faire son numéro auprès d’un public plus coopérant. A n’importe quel prix, bien entendu !

  13. Je rigole… 1) 70% des Francais ne sont pas concernés par cette « inscription » qui ne changera rien à ce qui existe déjà, donc totalement inutile, 2) ces mêmes Francais vont découvrir que ce petit caprice inutile de Macron va leur couter encore pres de 300 000 Euros à un moment ou le ministre de l’économie cherche 9 milliards pour boucler son budget… 3) Les LR, majoritaires au Senat, viennent de prendre un ticket pour figurer en queue de peloton aux Européennes… un véritable sabordage. « Plus bête qu’eux, tu meurs »…

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