JDD : la gauche blessée balance entre rage et pulsion dictatoriale

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C’était si bien, dans les années 1980, quand la gauche et ses associations s'exprimaient seules et presque sans contradictions dans tous les médias de France et de Navarre. Personne n’entendait les quelques courageux fanzines parfaitement marginaux sur le plan quantitatif (Minute, Présent...) qui osaient contredire l’avalanche des bons sentiments, appels aux mobilisations de tous poils, larmes de crocodile engagées et appels à vomir sur les Français attachés à leur pays : des beaufs, bêtes, racistes bien sûr, ringards, auxquels on ne donnait la parole que pour rire de leur débilité. Rien ne dure, ici-bas. Les temps sont difficiles pour les nostalgiques de l’unique doxa imposée à tous et pour les laveurs de cerveaux professionnels.

JDD pour Journal D'extrême Droite

La reparution du Journal du dimanche (JDD) sous la houlette de Geoffroy Lejeune, ancien patron de Valeurs actuelles devenu le nouveau vilain méchant loup à gauche, met nos infatigables professeurs de pluralisme et de démocratie sur le gril. Un débat ? Horreur. Pour cacher la rougeur sur la joue administrée par ce média libéré, désormais symbole d’une défaite de la gauche, on ironise. L’entreprise de diabolisation n’est pas en congés payés, elle tourne à plein régime ! On rivalise d’esprit, à l’aide de sauts conceptuels dignes des plus beaux élans de la pensée occidentale. Ainsi, pour la journaliste Pascale Clarke, qui eut longtemps son rond de serviette à France Inter, il faut oublier le JDD et parler du JDE, Journal de la Droite Extrême. Malin ! Edwy Plenel, le fondateur de Mediapart, fait encore plus simple et plus intellectuel : pour lui, JDD signifie Journal D’extrême Droite. Il suffisait d’y penser. Il a sa place dans les dictionnaires des mots d'esprit. Ces attaques feront frémir Geoffroy Lejeune et paniquer Vincent Bolloré, cela va de soi.

Avec sa délicatesse d’analyse devenue proverbiale, Sandrine Rousseau considère tout simplement une partie de l'opinion et de la population françaises comme une émanation polluante et toxique, à éradiquer par tous les moyens. Une forme d’humanisme vert, en somme.

Mais il y a pire que Bolloré et Lejeune réunis en congrès, c’est cette secrétaire d’État qui a accepté de parler au JDD. Alexis Corbière n’en revient pas : la preuve, encore une fois, de la collusion entre le macronisme et l’extrême droite, idée baroque, très prisée à la NUPES.

Ainsi, tout est bon pour décrédibiliser ce média et son nouveau timonier : cabale sur une prétendue confusion des victimes en une et même appels en douce des victimes signataires de la pétition.

Badinter n’est pas encore intervenu, mais c’est une question d’heures.

Ce cirque, auquel la droite s’est maintenant habituée, trahit la panique des tenants de ce qu’il faut bien appeler un totalitarisme médiatique. La télévision, c’est pour la gauche : la présence de CNews est insupportable, et peu importe si la télévision publique diffuse sans faiblesse la doxa ambiante à un tiers des téléspectateurs grâce aux impôts des Français. La radio, c’est pour la gauche : la présence d’Europe 1 est insupportable quand, là aussi, la radio publique s’offre la part du lion. La grande presse, c’est pour la gauche. Hors Le Figaro, installé de longue date, interdit de faire évoluer vers la droite une ligne éditoriale : on a eu moins d’états d’âme lorsque Le Monde de Beuve-Méry est devenu le jouet d’Edwy Plenel, ancien journaliste du journal trotskiste Rouge. Aujourd'hui, on réfléchit très sérieusement dans les officines d'extrême gauche à retirer ou à encadrer les droits des propriétaires de journaux, comme celui de nommer un directeur de la rédaction ou d'être majoritaire au capital. Dans le viseur, un seul homme : Bolloré.

La tentation totalitaire

« La société capitaliste était prédestinée dès sa naissance à devenir la société totalitaire », disait Georges Bernanos. Le degré de mauvaise foi, de colère, l’absurde refus qu’un seul média quitte le sérail, tout ce cirque, ces attaques, ces abominations pour un hebdomadaire diffusé à 131.000 exemplaires en 2022 (chiffre ACPM) dénotent une conception des médias plus proche de la chasse gardée que de la liberté de la presse si souvent brandie.

C’est le destin des totalitarismes, ils pèsent, cadenassent, interdisent, écrasent les libertés, à commencer par la liberté d’expression, jusqu’à susciter la colère qui provoquera leur chute. Pour faire tenir cette chape de plomb à l’heure des réseaux sociaux, il faut soutenir un régime à la chinoise. Verrouiller les actionnaires, les contenus, les médias. La gauche française en rêve à voix haute. Mais la Chine elle-même peine à faire tenir le couvercle de la pensée autorisée. Le savent-ils ? Les années 1980 ne reviendront pas et nos censeurs s’habitueront aux défaites.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

59 commentaires

  1. il est sain en démocratie qu’il existe des médias de diverses sensibilités. Seuls les médias financés par l’État et hélas également la publicité devraient avoir une exigence d’objectivité, ce qui n’est re-hélas pas exactement le cas dans notre pays. Alors bon vent au JDD dirigé par Geoffroy Lejeune.

  2. Comme tout bon gauchiste, les islamogauchistes, Wokistes de toute nature ne supportent pas des opinions différentes de la leur et sont les adeptes d’une dictature médiatique. Dictature qui a fait sortir toute pensée différente des grands média audiovisuelle. on peut remercier Bolloré d’avoir donner une liberte d expression à ceux qui pense differement sur les grands sujets socials ou économiques.
    Mais pour le JDD le jugement final sera le lecteur qui fera vivre le journal car il est fort probable que les subventions d état qui gardent à flot l Humanité et Libération seront moins généreuse avec lui

  3. Les chiens aboient ( mais ne mordent pas …) et la caravane du changement passe … par contre il serait de bon ton pour tous ces donneurs de leçons de ne plus vivre grâce aux subventions de l’état et les politiques de passer AU RÉGIME GÉNÉRAL pour leur paie et leur retraite …

  4. Merci de rappeler que la dictature totalitariste, à notre époque on appelle ça fascisme ou communisme, est d’extrême gauche, historiquement et dans les faits.

  5. Bravo au JDD et bon courage à toute l’équipe qui dirige ce journal , soyez fermes , nous vous soutenons de tout coeur .

  6. Personnellement, je pense beaucoup à M. Lejeune. Je me demande comment il vit dans ce nouveau panier de crabes. L’ambiance doit être irrespirable lorsque vous vous savez rejeté par la majorité de vos collaborateurs. Bonne chance, Monsieur Lejeune!!

  7. Je suis étonnée d’apprendre que Le Figaro est un journal de droite!
    Cela fait longtemps il est vrai que je ne lis plus ce torchon, qui lui aussi lave le cerveau à l’eau de gauche.
    J’ai également arrêté de lire le Point qui est presque pire que le Figaro.

    • Heureux de constater que je ne suis pas seul à traiter le Figaro de journal de gauche., Mais cette gauche qui, à l’image de l’islam, s’insère insidieusement dans les esprits de droite encore fragiles.

  8. Patience, d’ici peu leurs petits copains de l’éducation nationale auront complètement abruti les petits français qui ne sauront même plus écrire leur nom et lire les torchons de gauche ! Leur venin ne piquera plus personne !

  9. Cette rage impuissante est finalement assez drôle à entendre …Ils n’ne reviennent pas .

  10. Ceux qui ont une certaine connaissance de l’action des chemises brunes des années trente comparent sans peine l’action de la Gauche française, pour le moins l’action de ces agités qui se complaisent dans l’exhibitionnisme médiatique, à celle de ces actions préliminaires au nazisme. Bien sûr ils ne détruisent rien, la loi les jugule. Ils agissent avec épaisse rancœur, désespérés de ne plus avoir le contrôle total sur l’information. Nous avons un principe. Les politiques et journalistes qui se réfugient derrière le paravent de ces expressions « extrême gauche » et « extrême droite » perdent 75% de leur crédibilité. Ils n’agissent pas, ne raisonnement pas pour le redressement de la France, ils agissent pour la satisfaction de leur égo, transpirer leur idéologie. Ce qui est fort éloigné de raisonnements constructifs. Ce qui conduit progressivement au délitement de la France. Les notions de « sous-doués », de « nuls » se justifient.

  11. Plenel dont le héros est Trotski devrait la boucler! Cette canaille sanguinaire fut patron de l’Armée Rouge et approuva le massacre des marins du Cronstatt, pourvut les prisons etc

  12. Nos islamo gocho bobo wookiste ne tolèrent qu’une chose : une « démocratie » à la Staline ! L’histoire récente, les millions de morts, nos médias subventionnés et impartiaux oublient d’en parler.

  13. Cette nouvelle ministre de la Ville venait régulièrement sur CNews et même si son macronisme pouvait agacer, elle parlait du terrain qu’elle connaissait sans les phrases toutes faites habituelles.

    • C’est vrai, enfin une ministre qui connait son sujet !
      Mais pourra t elle appliquer son programme, je ne le pense malheureusement pas.

    • C’est vrai, enfin une ministre qui connait son sujet !
      Mais pourra t elle appliquer son programme ? Je ne le pense malheureusement pas.

  14. Si demain la droite prend le pouvoir, vous pourrez j’en suis certain écrire à l’identique en inversant les rôles. C’est ainsi ! D’où la nécessité de se battre ni pour l’un ni pour l’autre mais pour un pluralisme, imposé si nécessaire par une loi du style antitrust.

    • Ah,oui vous êtes sans doute un tenant du « tout le monde, il est méchant, tout le monde, il est agressif » , et seul vous, êtes la crème de ces lieux !

    • Il y a des pluralismes qui ressemblent étrangement à des pandémies. Et çà, je ne suis pas prêt à me battre pour.

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