JDD : Renaissance, l’insensé réflexe du censeur
Voilà une « vache » qui pourrait coûter cher au député Renaissance Karl Olive. En accordant une pleine page d'interview au JDD, affirmant notamment qu’il fallait « aller sentir le cul des vaches », le député Renaissance des Yvelines a provoqué l’ire du président du groupe macroniste à l'Assemblée. Son cas sera débattu par le Bureau de Renaissance au palais Bourbon.
✅Oui, il y a urgence à façonner de nouvelles méthodes de gouvernance démocratique qui incluent beaucoup plus les citoyens aux constructions de nos politiques publiques.
✅C’est ce logiciel que j’esquisse dans @leJDD , fruit de réflexions exclusivement issues de mes échanges… pic.twitter.com/e44W43e1Cz
— KARL OLIVE Député (@KARLOLIVE) August 20, 2023
En propulsant à sa tête l’ancien directeur de la rédaction de Valeurs actuelles Geoffroy Lejeune, le propriétaire du JDD a provoqué la fuite de dizaines de journalistes de la rédaction après plus d’un mois de grève. Une affaire éminemment politique. En témoigne la réaction du président de groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, le député de Paris Sylvain Maillard. Ce dernier a publié sur X (anciennement Twitter), le 19 août : « J’ai été informé par un député de mon groupe que des échanges avaient eu lieu avec le JDD pour la publication d’une tribune, alors que le journal n’apporte toujours pas la garantie nécessaire de pluralité que notre groupe attend. […] Je réunirai le Bureau du groupe à la rentrée pour donner suite. »
À ce sujet — Karl Olive : « On n’a eu aucun état d’âme à prendre des décisions qui parfois font mal »
Une réaction qui a valu à Maillard de nombreuses critiques à droite. Geoffroy Lejeune lui-même s’adressa, ce dimanche, en ces termes à Sylvain Maillard : « Je vous ai connu moins sectaire. Nous donnons la parole à tout le monde. Cela s’appelle le pluralisme. Libre à vous de ne pas participer. Mais interdire à vos députés de parler dans le JDD, cela s’appelle l’URSS », a tweeté le directeur de la rédaction du JDD. Ce à quoi Maillard a répondu : « L’URSS, c’est là où on impose une décision à une rédaction à 96 % en grève et probablement à 80 % de journalistes démissionnaires. »
Renaissance renoue avec le réflexe de gauche ?
Cette assertion de Mathieu Bock-Côté est plus que jamais d’actualité : « Il suffit à la gauche de se voir contestée pour se croire assiégée. » De Sophie Binet aux cadres de la NUPES en passant par certaines personnalités du centre, il est de bon ton de refuser de s’adresser à la droite. Que ce soit Cnews, Valeurs actuelles ou Boulevard Voltaire, les cadres de gauche boudent ostensiblement ces médias dont le seul crime est de penser différemment d'eux… Pour, ensuite, les accuser de sectarisme et de négation du pluralisme. Une tactique classique que les macronistes ont pourtant longtemps rejetée.
Ainsi, les Français ont pu voir Karl Olive chez Boulevard Voltaire, Aurore Bergé chez Livre noir ou encore Sylvain Maillard (justement) chez CNews. Un sain réflexe démocratique qui permet d’échanger, de se confronter et, au fond, de faire vivre un débat démocratique encore empéché par la prépondérance des médias de gauche. Ces médias qui rechignent à faire intervenir des personnalités de droite sur leur antenne. Ce refus du pluralisme ne choque d’ailleurs personne lorsque cela se passe chez L’Humanité, Libération, France Inter et globalement dans l’intégralité du service public. « Il y a urgence à façonner de nouvelles méthodes de gouvernance démocratique qui incluent beaucoup plus les citoyens |…] C’est ce logiciel que j’esquisse dans le JDD […] et ça, ça intéresse les Français », a réagi Karl Olive sur son compte X.
Ces réactions dénonçant l’emprise des propriétaires sur leurs journaux sont assez hypocrites. On ne reproche pas à M. Lagardère d’avoir nommé Geoffroy Lejeune contre l’avis de sa rédaction : si cela avait été le cas, le même Geoffroy Lejeune aurait reçu le soutien de ses confrères lors de son licenciement de Valeurs actuelles. Non, en réalité, on reproche à l’ancien patron de Valeurs actuelles ses opinions. Tout comme on regrette le changement de ligne du JDD qui va pencher à droite. Un manque de sincérité aperçu lors de l’affaire Fournas. Après la saillie du député RN de Gironde (« Qu'il [le bateau] retourne en Afrique »), Sylvain Maillard avait fait circuler une pétition exigeant sa démission. Une posture défendue publiquement par les députés de « son » groupe mais largement critiquée en privé. « Il en fait beaucoup trop, chuchotait l’un d’entre eux à l’époque. On a tous compris ce que Fournas a vraiment dit. » Contactés, ni Sylvain Maillard ni Karl Olive n’ont donné suite à nos sollicitations.
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
25 commentaires
La pluralité est nécessaire à la démocratie, pourvu qu’elle soit de gauche et si possible extrême. C’est sur cette ambition d’exclusion que MM.Hitler et Lénine ont construit leurs délicieux régimes.
Il est sûr qu’avec des soutiens comme ça, ce pauvre Macron a du souci à se faire. Monsieur Malllard déclare : « que le journal n’apporte toujours pas la garantie nécessaire de pluralité que notre groupe attend ». Mais, en meme temps (c’est très à la mode chez Renaissance), il,interditba ses députés d’aller apporter la contradiction au journal et à ses lecteurs.
Beaucoup à dire sur la conception de la démocratie vue par Renaissance. Avant tout, discriminer, censurer, confisquer la liberté d’expression. C’est habituel, rien de nouveau. Un petit message à l’attention du sieur Maillard : « Vous n’avez jamais pratiqué l’URSS » . Pas de grève dans cette Union. Le gréviste était condamné au chômage à perpétuité. Le patron c’était l’Etat. Le patron du JDD ne vous convient pas ? Puisque vous avez la langue si bien pendue, créez votre journal d’opposition. Jusqu’à présent , en démocratie, le dirigeant d’une entreprise, celui qui fixe les objectifs, c’est l’investisseur. Que cela ne convienne pas à des journalistes ou politiques de votre genre n’est que battements d’ailes, brassage d’air. Les français ne s’y trompent pas puisque le tirage du JDD augmente. Peut-être plus inspirés que vous. Je n’ose pas dire « plus intelligents, plus ouverts ».
LREM-Renaissance, une secte de gauchistes déguisés en bobos riches et excentriques, qui « en…quiquinent » les français.
D’où leur sectarisme de base.
Le JDD nouveau à peine arrivé, qu’en trois semaines il fait trembler le pouvoir et tout ce qui se fait de mieux en gauchie médiatique, tel Médiapart qui titre : « En trois semaines, on s’est fait grand-remplacer ».
C’est délicieux tout ça !
Sylvain Maillard : Encore un opportuniste qui a trahi son parti !
« L’URSS, c’est là où on impose une décision à une rédaction à 96 % en grève et probablement à 80 % de journalistes démissionnaires. » On ne leur apprends pas à faire des phrases correctes, ou au moins compréhensibles, aux députés Renaissance ?
Réponse à la réponse de m. Maillard :
Cher monsieur le commissaire politique, si 96% des propagandistes du JDD ne pouvaient se résoudre à leur mission purificatrice, ils avaient le droit de démissionner. Au moins, avec l’URSS, la couleur était annoncée. Vous êtes pire : vous crachez sur la moitié de la population de notre pays que vous souhaitez baillonner en vous drapant dans vos oripeaux bien-pensants. Mais qui croyez-vous encore tromper ?
…alors que le journal n’apporte toujours pas la garantie nécessaire de pluralité … » j’ai cru que le citoyen Maillard parlait de France Télévision dont France Inter fait partie avec ses journalistes (c’est un abus de langage), BFMTV et tous ces journaux, grassement subventionnés, qui sont les organes de propagande, pour la plupart, de ce pouvoir d’incapables avec ses députés serviles. La France, pays des Droits de l’Homme, est devenue une mauvaise copie de toutes ces républiques d’une autre époque dites « démocratiques ».
Maillard encore un grand démocrate qui voudrait aussi diriger la presse et son contenu, un petit bonhomme ridicule .
« L’URSS, c’est là où on impose une décision à une rédaction à 96 % en grève et probablement à 80 % de journalistes démissionnaires. » : l’URSS, c’est aussi là où l’on impose à plus de 70 % de français qui contestent vent debout, une loi retraite qu’ils ne veulent pas, une politique migratoire qu’ils ne veulent pas, une politique de dépense militaire au profit de l’Ukraine qu’il ne veulent pas …
J’ai peut-être trop d’imagination, mais j’ai l’impression que cet évènement n’est qu’un énième numéro de cirque de la Macronie.
Karl Olive, dont le zèle du nouveau converti n’est plus à démontrer, s’est confié au JDD, avec la bénédiction de son patron, pour porter une parole populo-droitière, puis sera convoqué en conseil de discipline par son parti pour rassurer l’aile gauche de Renaissance.
C’est le fameux en même temps si cher à notre président qui, comme il l’avoue lui-même, ne veut pas choisir.
Pour l’instant, ça marche, notamment grâce aux médias pas très regardants sur leur déontologie.
Ils n’ont perdu que les mauvais journalistes et c’est tant mieux ,et comme LFI et renaissance ils détiennent la vérité , tous les autres qui ne pensent pas comme eux sont d’extrême droite . Liberté d’expression de l’ancienne URSS aujourd’hui en France .
En effet, les anciens journalistes ne se sont jamais distingués par leurs plumes ! Et ont été grassement indemnisés !
J’achète le JDD, les articles sont de très bonne qualité et si je me fais traiter d’extrême droite, je m’en fiche !
M Olive pratique la macronie depuis 6 ans. C’est une faute gravissime qu’il a commise. Il devrait pourtant savoir que les déclarations se font dans Play Boy et Pif Gadjet. S’il avait posé pour Tétu on aurait pu lui trouver des circonstances atténuantes mais là …
Les présidents des députés Renaissance souhaite une »garantie de pluralité ». Maintenant, du ministre de la Culture aux députés de base, les petits politiciens du camp du bien du beau et du vrai décident du contenu des journaux. Cela s’appelle la censure. Tout simplement.
macron, ou la « renaissance » du soviétisme friqué !