« Je dédie ce texte à Dominique Bernard… » : les mots dignes de Mickaëlle Paty
« Je dédie ce texte à Monsieur Dominique Bernard, professeur assassiné ce vendredi 13 octobre 2023 lors d’une attaque terroriste islamique. Je dédie ce texte à celui qu’on n’a pas sauvé. » C’est dans un « contexte pesant », pour paraphraser les mots du sénateur du Val-de-Marne Laurent Lafon (Union centriste), président de la commission d’enquête sur les menaces et agressions dont les enseignants sont victimes, que Mickaëlle Paty se présente devant les sénateurs en ce mardi 17 octobre 2023, trois ans après l’assassinat de son frère à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Avec assurance et dignité, la jeune femme dénonce les failles du système français qui ont conduit à l’isolement puis à la mort de Samuel Paty. Trois ans après, les leçons du drame n’ont toujours pas été tirées…
Trois ans après l’attentat terroriste islamiste contre Samuel Paty, la soeur de l’enseignant, Mickaëlle, est entendue au Sénat cet après-midi par la commission d’enquête sur « les dysfonctionnements qui ont conduit à l’assassinat » de son frère.
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— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) October 17, 2023
Les failles du système
Le silence règne dans la salle Georges-Clemenceau quand Mickaëlle Paty prend la parole. Lunettes sur le nez, elle lit sans frémir un discours longuement préparé. Cette commission d’enquête parlementaire, lancée au mois de juin dernier, Mickaëlle Paty l’a voulue et demandée. Si la Justice poursuit l’instruction pénale, la jeune femme attend que l’administration reconnaisse sa part de responsabilité dans la mort de son frère. En mai, dans un courrier adressé à Gérard Larcher, président du Sénat, elle écrivait : « La descente aux enfers de Samuel Paty aura duré onze jours et nul ne pouvait l’ignorer. […] J’attends que l’Éducation nationale et l’Intérieur apportent des preuves de la protection qu’ils auraient apportée à mon frère et, à défaut, de comprendre pourquoi il n’a pas été protégé. » Son objectif : pouvoir ainsi « demander des comptes aux personnes responsables de la mauvaise gestion, du traitement erroné de la menace pesant sur mon frère et du défaut de prévoyance qui en a découlé, facteurs qui sont à l’origine de sa mort ».
Cinq mois plus tard, après Pap Ndiaye, ancien ministre de l’Éducation nationale, et Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur, Mickaëlle Paty a donc enfin l’occasion de s’exprimer publiquement. Dans un discours d’une trentaine de minutes, la sœur de Samuel Paty pointe une à une les failles qui ont mené à l’ignoble assassinant du professeur d’histoire-géographie. « Il me semble nécessaire d’évoquer les excuses qu’on a demandé à Samuel de formuler auprès de ses élèves. […] On se retrouve avec des élèves victimes et le professeur devenant coupable aux yeux de tous, même de certains de ses collègues », s’indigne en premier lieu la jeune femme. Pour elle, cette première étape entraîne l’isolement de l’enseignant, livré à ses bourreaux. Et parce qu’il était jugé « coupable », Samuel Paty n’a pas pu bénéficier de la protection fonctionnelle à laquelle il aurait dû avoir droit, regrette sa sœur. « Même s’il était très inquiet, il croyait en la justice. Il pensait qu’à la fin, il aurait gagné grâce à la justice », ajoute-t-elle. Malheureusement, il n'en n'aura pas le temps. Devenu un « paria », lâché par sa hiérarchie, pointé du doigt par des élèves, Samuel Paty sera décapité à sa sortie du collège, le 16 octobre 2020. « Le dernier condamné à mort pour blasphème en France n'est plus de La Barre, exécuté en 1766 à Abbeville. C'est désormais Samuel Paty, en 2020 à Conflans-Sainte-Honorine » déplore impuissante la jeune femme.
La mort de Samuel Paty n'aura servi à rien
Malgré ce drame, trois ans plus tard, rien ne semble avoir été fait - ou, du moins, pas suffisamment fait - pour que plus jamais un professeur n'ait à subir cela. Côté exécutif, on assure que « l’État était au rendez-vous » et que « rien » n’aurait permis d’éviter cet assassinat. Des propos inaudibles pour Mickaëlle Paty, qui persiste à dénoncer « un défaut de moyens, à moins que l’objectif visé n’était pas de sauver [son] frère ». Côté enseignants, l’omerta reste de mise. À un sénateur qui l’interroge sur les difficultés pour rebaptiser un établissement « Samuel-Paty » ou pour rendre hommage au professeur assassiné, Mickaëlle Paty répond que la peur est toujours présente. Peur d’être à son tour la cible des islamistes, d’une part. Mais, également, peur d’être pointé du doigt au sein de l’institution. À Conflans-Sainte-Honorine, le projet de renommer le collège de l’enseignant est toujours au point mort. Las, Mickaëlle Paty n’y croit plus. « Je pense qu’ils trouveront toujours une excuse [pour ne pas le faire] », se désole-t-elle.
Quand ils ne quittent pas le navire, les professeurs, qui partagent pour beaucoup un profond sentiment de solitude, font le choix de s’autocensurer. En cause, un « sentiment d’impunité » - alimenté par l’absence de réelles sanctions – et un entrisme islamique toujours plus puissant. La jeune femme en veut pour preuve l’offensive des abayas au sein des écoles. Selon elle, nul besoin de tergiverser : « Les abayas et les qamis affichent ostensiblement l’appartenance religieuse de ceux qui les portent. »
La mort de Samuel Paty aura-t-elle servi à quelque chose ? Y aura-t-il un après Samuel Paty ? Mickaëlle Paty n'en est pas sûre. « Si la mort de mon frère avait servi à quelque chose, Dominique Bernard serait encore là », glisse-t-elle. La sœur de Samuel Paty retire ses lunettes et ajoute, en guise d’avertissement : « Perdre l’école, ce n’est pas perdre une bataille : c’est perdre la guerre. » Auprès des journalistes, Laurent Lafon salue « un témoignage fort empreint de beaucoup de colère ». Dehors, la sonnerie de l’Hémicycle retentit. Il est temps de mettre fin aux échanges. Nul doute que ce discours marquera les esprits.
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49 commentaires
Je lis dans ces commentaires que l’état à failli a failli çà me chiffonne et çà rejoint la déclaration du président du Sénat, Monsieur G Larcher, « On a tous failli ». Non, l’état c’est nous dans notre nation, le gouvernement c’est eux nommés par notre vote c’est une énorme différence. Ils ont failli pas nous et si nous vivions dans une vrais démocratie ils n’auraient pas failli, Paty ne serait pas mort, Dominique Bernard non plus et énormément d’autre victimes de leur faillite car l’opinion publique dans une majorité aurait réagit bien plutôt en changeant les lois bien plus tôt.
On parle ,on analyse et on oublie d’agir !! Les seuls bénéficiaires , les marchands de fleurs et de bougies pour les marches blanches qui ont un bel avenir !!
Un message fort? Bardella en 2024, Marine Le Pen en 2027: hors de cela, point de salut, tout le reste n’est que bavardage inutile.
» Dehors, la sonnerie de l’hémicycle retentit. Il est temps de mettre fin aux échanges. »
Circulez il n’y a rien à voir!
On commence à prendre en compte les attentats depuis que l’E.N. est impliquée . Auparavant mourraient chef d’entreprise et Curés dans l’indifférence moqueuse . Quelques viols et tueries de gamines et de grands mères plus tard on voit attaqué le Ministère même qui a milité pour l’ouverture des frontières et la Bérézina de l’enseignement . Il est temps de s’alarmer quand des responsables deviennent victimes .
Tous ces politiques qui nous gouvernent ou qui nous ont gouverné depuis 50 ans doivent nous rendre des comptes .
Cette femme montre une grande dignité admirable d’ailleurs,son obstination est louable mais je crains que la guerre ne soit perdue…
réquisitoire juste et digne de cette jeune femme auquel les sénateurs auront, une fois de plus, feints d’adhérer. Malheureusement, tout sera comme avant. Charlotte d’Ornellas nous a démontré hier soir que les 200 expulsions de radicalisés que Darmanin a dit vouloir expulser ne le seront pas comme ceux promis après l’assassinat de Samuel Paty ne l’ont été. Et on peut faire confiance à cette journaliste qui a l’habitude de vérifier ses sources. Paroles, paroles, paroles, on connait la chanson.
apparemment « ceux qui nous gouvernent » veulent une Europe musulmane.
Peut-être parce que les musulmans sont plus soumis que les Chrétiens
En somme les millions qui ont été verser à des cabinets d*experts Américain et j*en passe, non servi à rien et la France continue à baisser la tête. Le Un pour Tous ou le Tous pour un, Terminé ça est le moment de vous réveiller.
Ils nous ont déclaré la guerre et on achète des bouquets de fleurs. Dehors tous ces imbéciles qui soi-disant gouvernent
+++ Souvenons nous-en, lorsque nous voterons.
C’est bien de le dire et de le faire savoir. Dans sa fonction régalienne l’état a failli. Et les politiques aussi. Le désengagement de leur principale responsabilité crée un affaissement de la France.
Acceptons de remettre à plat notre système pour rétablir notre république. Un long chantier !!!
0 -Toutes mes tristes condoleances aux familles PATY et BERNARD !
1 – Lorsqu au bord de la route (des vacances, par ex., Mme Michu est temoin d un accident, elle a alors L OBLIGATION LEGALE de prevenir les secours… Ne rien faire, c est MISE EN DANGER DE LA VIE D AuTRUI…
2 – Lorsqu un Repres. du Personnel vient faire Etat à son Patron d une situation dangereuse dans son environnement professionnel, ET que son patron ne fait RIEN ET qu un salarié se blesse ou décède pile à cet endroit alors que le Patron était ptévenu, ce dernier tombera pour « FAUTE INEXCUSABLE »…
3 – Nul besoin d être grand clerc pour ni Polymagicien enarque pour voir que ces 2 qualificatif pouront (seront ?) être retenus contre les Ministres de L Ed Nationale et de l’ Intérieur de l époque (en Haute Cour?)
Ce n est qu APRES que tous ces couards seront sévèrement embastillés, à la hauteur de leur TRAITRISE / DESERTION ( devant l’ennemi) envers ces fonctionnaires exemplaires de notre République qu enfin notre société ET nos ministres à suivre comprendront( espérons le) que comme devant le nazisme Hitlerien, ON EST COUPABLE DE NE RIEN FAIRE !!! ( A. Einstein)
@mitiés envers tous
Compassion et Tendresse pour les victimes
Eric2
Excellente contribution. Il y a effectivement des responsables et coupables dans la situation que nous connaissons. Ce ne sont pas des négligences ou des erreurs, mais une stratégie de destruction de la nation par l’utilisation de fanatiques dont le terrorisme est le mode d’expression. L’histoire se répète, Il ne faut pas oublier que la République a été imposée par la terreur et que donc ceux qui ont organisés cette terreur sont des terroristes, nom qui n’est pas utilisé dans nos livres d’histoire.
Bel élan de fraternité!
Je suis las d’entendre ces discours. A quand la réflexion et l’action?
Sénateurs et sénatrices fonctionnes comme les députés et autres haut fonctionnaires, ils sont majoritairement dans le politiquement correct, dans la bien pensance, dans l’hypocrisie et la lâcheté. Toute cette caste politique est trop bien rémunérée par l’argent public, trop à l’abri des aléas de notre société en perdition, perdition dont ils portent une responsabilité active. Puisse un jour les ennemis de notre France leur faire payer cher, très cher leurs multiples trahisons.
Le Rectorat est totalement coupable et responsable d’avoir « lâché » MONSIEUR SAMUEL PATY …
Je suis « fracassé » de constater à quel point le « Président-des-cercueils » est d’une ignominie pire que celle de la corde qui dit à son pendu : « Je suis ton seul soutien … »
J’ai honte que des gens se disant « élus du peuple » ne sont pas pénalisés pour leurs trahisons envers le peuple ET la nation FRANCE …
Est-ce qu’il ne faut pas plutôt reprocher au peuple de les avoirs élus ? Responsabilité de chacun de nos bulletins de vote .
Très juste.