Darmanin à Mayotte : fin du droit du sol. On progresse, mais à voir…
3 minutes de lecture
La situation sécuritaire à Mayotte est catastrophique, et cela, depuis des années. Et s'il fallait encore faire la démonstration aux idéologues qu'insécurité et immigration sont liées, il suffirait de les envoyer sur l'île. Les commentateurs parlent d'un laboratoire de ce qui nous attend (et qui a déjà commencé) en métropole. Ces derniers jours, les reportages d'Erik Tegnér pour Livre noir ont rappelé l'ampleur du défi et la députée Estelle Youssoupha, interviewée par Jordan Florentin sur BV, a relayé la colère et les attentes des élus et de la population. Au premier rang des revendications : la fin des actes de délinquance et des affrontements ou le démantèlement d’un camp de fortune autour du stade de Cavani, à Mamoudzou.
C'est donc une nouvelle fois sous la pression des faits, comme pour les agriculteurs, que le gouvernement est acculé à agir. Et, donc, revoilà Gérald Darmanin dans une « Opération Wuambushu 2 », dix mois après la première qui était censée mettre un terme à ces maux endémiques. Sur BV, on avait même eu l'espoir d'un véritablement ressaisissement de l'État... Visiblement, la révolte de la population montre que ce premier acte n'a pas éradiqué la délinquance quotidienne.
Que propose de nouveau Gérald Darmanin pour ce second acte ? Des moyens en plus, très médiatisés : « Je viens d’ailleurs avec 15 hommes du GIGN supplémentaires dans l'avion. » Et de nouveaux moyens techniques pour empêcher la submersion migratoire de l'île : « bientôt un rideau de fer dans l'eau qui empêchera le passage des kwassa kwassa et des bateaux et des filières d'immigration irrégulière venant, notamment, de l’Afrique des Grands Lacs » ainsi que « beaucoup plus de moyens d’interception, des nouveaux radars ». Très bien, même si on demande à voir et si on aimerait davantage d'anticipation.
Mais ce que l'on retient aussi, c'est la vidéo postée sur les réseaux sociaux par laquelle le ministre a fait ses annonces samedi, avant de décoller pour Mayotte. Pas vraiment de la communication musclée d'un ministre de l'Intérieur qui serait enfin décidé à mener une vraie guerre à l'immigration, pas non plus les tripes de ce président du Salvador souhaité par Dominique Jamet et tant de Français (car Mayotte est, précisément, dans l'état où le président Bukélé a trouvé son pays). Non, une vidéo qui, par son anaphore (« Je suis venu vous dire »), fait plutôt penser à Gainsbourg. Un ministre qui transpire l'impuissance et appelle à l'aide : « Aidez-moi. »
Message aux Mahorais ⤵️ pic.twitter.com/dF5WtGdGQy
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) February 10, 2024
Un ministre qui fait pitié, en fait. Pour combien de temps, encore ?
En arrivant ce dimanche matin sur l'île, Gérald Darmanin a fait une autre annonce : la fin du droit du sol à Mayotte. Une mesure qui est dans les tuyaux depuis un moment mais qui ne peut passer que par une révision constitutionnelle. Reste à savoir si cette révision, que LR et RN devraient plébisciter, sera soutenue par la majorité. Le double jeu de Macron et Darmanin a durablement entamé leur crédibilité sur ces sujets.
Gérald Darmanin, en direct de Mayotte : «Le président de la Republique m'a chargé de dire aux Mahorais que nous allons prendre une décision radicale : l'inscription de la fin du droit du sol à Mayotte» pic.twitter.com/m8hRdW2aL7
— CNEWS (@CNEWS) February 11, 2024
Une autre annonce devrait ravir les Français métropolitains, car ça, Darmanin sait faire et tient toujours ses promesses dans ce domaine : les (nombreux) demandeurs d'asile acceptés à Mayotte vont immédiatement être transportés en France métropolitaine : villages de France, ouvrez grand vos centres d'accueil !
Mais la fin du droit du sol à Mayotte est une nouvelle victoire idéologique pour la droite et le RN. Et si Mayotte est un laboratoire de l'horreur migratoire, il en est - enfin !- devenu un pour la réforme du Code de la nationalité.
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
51 commentaires
faut avoir le courage de regarder la vérité en face et de prendre les mesures qui s’imposent. C’est d’autant plus vrai que les flux migratoires à Mayotte et en Guyane créent des problèmes considérables. Ces deux départements sont de très loin ceux où l’insécurité et la délinquance sont les plus élevées. Ce sont aussi les deux départements où la population est la plus paupérisée.
S’il est prévu la fin du « droit du sol » à Mayotte donc logiquement , ça devra également se faire en France aussi ? Faut-il s’en réjouir ou craindre comme d’habitude que ça ne soit que des paroles en l’air que le vent va emporter rapidement ?
Darmanin paroles paroles dans le vide il ne fera rien
La fin du droit du sol à Mayotte ? Mais qui donc a ce pouvoir ? Qui donc peut modifier la constitution en ce sens ? Qui donc … Qui donc…,Qui donc….
Nos gouvernants actuels n’ont pas ce pouvoir. Nous devrons attendre 2027 pour que le frère politique que Macron nous poussera à élire, puisse prendre cette décision. (A ce moment Macron fera ses bagages pour Bruxelles)
Jusque là, nous devons nous abonner aux propos lunaires !
En attendant… attendons !
Jusque là, nous devons nous abonner aux propos lunaires !
En attendant… attendons !
Quand on a raison avant « tout le monde », on est détesté pour ne pas suivre « la ligne ».
Et quand les faits vous donnent raison, on est encore plus détesté d’avoir eu raison ! BRAVO à Monsieur Le Pen qui s’était exprimé en 2018 devant DARMANIN au sujet de Mayotte ! en 2024 il prône l’arrêt du droit au sol ! ENFIN !
C’est en argumentant et non en le bâillonnant que l’on s’oppose à son adversaire dans un débat d’idées
Darmanin sur le tarmac: « Je suis venu rétablir l’ordre à Mayotte ». Aussi présomptueux que vaniteux.
Baratin et parlotte …lamentable ..et en France on fait quoi ?
En attendant… attendons ! Nous devrons attendre 2027 pour que le frère politique que Macron nous poussera à élire, puisse prendre -ou non- cette décision. (A ce moment Macron fera ses bagages pour Bruxelles). Jusque là, nous devrons nous abonner aux propos lunaires !
Qu’est-ce donc, in fine, que le fameux « droit du sol », sinon celui du conquérant ?
Que de promesses pour regagner quelques voix. Mirages et mensonges. Paroles, paroles, paroles…