« Je veux bien aller au feu pour la cause, mais derrière, il faut que les gens nous soutiennent et votent ! »

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À Saint-Chamond (Loire), dans le cadre des élections régionales et départementales, la candidate RN Isabelle Surply s'est fait agresser verbalement avec son équipe alors qu'elle faisait campagne.

Son témoignage au micro de Boulevard Voltaire.

 

https://www.youtube.com/watch?v=fdt9KIhZUq0

 

Vous avez été prise à partie par des individus, alors que vous tractiez dans le cadre des élections départementales. On rappelle que vous êtes candidate Rassemblement national.

Concrètement, que s’est-il passé ?

Nous étions place de la Liberté pour tracter et nous sommes revenus place d’Orient pour aller ensuite place de la République. Nous avons fait à peu près le même trajet que Marine Le Pen a fait le 13 juin dernier. Les premiers propos ont été « casse-toi connasse, dégage, on ne veut pas de vous chez nous, ici, on est chez nous ». Quand j’ai entendu ces propos, je me suis retournée et j’ai demandé à mon équipe de filmer parce que je ne peux pas laisser cela.

  

Ce n’est pas la première fois que des candidats RN se font agresser verbalement ou physiquement. Cette crainte est-elle partagée par d’autres ?

A partir du moment où nous avons des élus aux affaires et qui ne souhaitent pas punir la délinquance et qui envoient des messages pour dire que le problème c’est le Rassemblement national, le problème c’est madame Surply, le problème c’est Raphaël Baccaglioni, on en arrive à un renforcement de cette mentalité de la délinquance. Le message envoyé par la majorité LR est que ces délinquants peuvent tout faire. Ces racailles nous prennent à partie et sont à deux doigts de nous taper parce qu’ils le peuvent. Lorsqu’on voit que Dupond-Moretti est acclamé à Fresnes, on a la réponse.

 

Les sondages avaient placé des candidats RN dans des positions beaucoup plus avantageuses que ceux qu’ils ne sont en réalité. En région Auvergne Rhône-Alpes, vous affrontez un Laurent Wauquiez qui n’a jamais atteint des scores pareils. Peut-on parler d’échec relatif du Rassemblement national à la veille de ce second tour ?

Tant que l’on ne gagne pas l’assemblée délibérante en elle-même, on est toujours déçu. Dans une région, on ne peut pas être déçu sur quelque chose qu’on avait perdu. Il est de notre ressort de mobiliser les gens. Si les gens ne se sont pas déplacés, c’est qu’il y a un dégoût. Je me sens en partie responsable de cette non-participation. Je me remets en question.

Je tiens à préciser aux gens que la communication fait son œuvre et son office puisque Laurent Wauquiez avait promis en 2011 la suppression de l’allocation régionale aux délinquants récidivistes, mais il ne l’a jamais fait.

Je suis dans l’opposition à Saint-Chamond et j’arrive à faire passer cinq mesures qui étaient de notre initiative et du RN. Libre à nous de motiver les gens, mais on ne pourra plus faire machine arrière à partir de la fermeture du scrutin de dimanche soir. Je suis mère de famille de quatre enfants, j’ai du boulot bien plus qu’il n’en faut, je veux bien, pour la cause, aller au feu et prendre des cartons avec de la racaille, mais il faut qu’il y ait une réponse dans les urnes. Il faut que les gens nous soutiennent, sinon nous arrêterons.

 

Picture of Isabelle Surply
Isabelle Surply
Mère de famille, conseillère régionale d'Auvergne-Rhône-Alpes, conseillère municipale de Saint-Chamond (Loire)

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