Jean Castex va enfin pouvoir jouer au train électrique

castex

Ça y est, Jean Castex est recasé. Le 17 août, Emmanuel Macron a signé le décret : l’ancien Premier ministre est nommé président du conseil d’administration de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFIT). Entre nous, franchement, qui connaissait jusqu’à ce jour l’existence de cet organisme ? Pour vivre heureux, vivons cachés !

Cela dit, ce que certains considèrent comme une sorte de fromage de la République n’est pas non plus le Pérou. Capital, à l’appui de la déclaration d’intérêts à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) de Christophe Béchu, prédécesseur de Jean Castex, estimait, le 29 juillet dernier, que la rémunération devrait s’élever à 3.000 euros nets mensuels. Même si des millions de Français aimeraient les percevoir, ce n’est pas grand-chose lorsqu’on émargeait, il y a quelques mois encore, à 15.000 euros bruts mensuels. Mais il ne faut pas oublier que Jean Castex va réintégrer son corps d’origine, la Cour des comptes, avec son grade de conseiller maître, soit le plus élevé pour les magistrats de cette prestigieuse institution. Soyons honnêtes, ce grade lui appartient, il l’a acquis, non par grâce présidentielle mais parce qu’il a fait « quelques études » pour cela. Mais entre son traitement de magistrat et ses émoluments comme président du conseil d’administration de l’AFIT, Jean Castex devrait retrouver un niveau de revenus approchant ceux qu’il percevait lorsqu’il était à Matignon. Tout cela pour rassurer nos lecteurs qui ont la fibre sociale et avaient des inquiétudes quant à la situation de l’ancien maire de Prades.

On imagine, par ailleurs, que les temps ont changé depuis l’époque où le jeune François Hollande, tout juste élu député, racontait, mi-naïf, mi-ironique - on ne sait pas trop -, devant les caméras que s’il revenait à la Cour des Comptes, il pourrait, en ne faisant absolument rien, continuer à percevoir 15.000 francs. Jadis, il n’y avait pas que le temps des colonies qui était béni !

Maintenant, cette présidence de l’AFIT ne devrait probablement pas mettre Jean Castex en situation de surmenage. En effet, Christophe Béchu, nommé en 2018 à ce poste, en guise de récompense pour son soutien à Emmanuel Macron au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, avait pu concilier l’exercice de cette présidence avec ses mandats de maire d’Angers (152.000 habitants) et de président de la communauté urbaine Angers Loire Métropole (29 communes, plus de 300.000 habitants dont ceux d’Angers). Là aussi, pour rassurer nos lecteurs soucieux du mal-être au travail.

Nul doute en tout cas que Jean Castex, que l’on sait passionné par le chemin de fer – on se souvient  qu’il avait joué au chef de rame dans le Paris-Nice de nuit en mai 2021 –, saura mettre ou maintenir sur de bons rails cette institution, chargée de coordonner le financement des projets d’intérêt national ou local en matière d’infrastructures routières, ferroviaires, fluviales et portuaires. Une institution d'ailleurs maintes fois critiquées. Critiquée du côté du Parlement : le regretté Lucien Degauchy, député UMP, avait interrogé le gouvernement en 2013, sur son « utilité ». Critiquée, aussi et peut-être surtout, du côté de… la Cour des comptes. « Inutile », en effet, l’AFIT, avait estimé les magistrats de la rue Cambon, en 2009. Entre-temps, il est vrai, il a coulé pas mal d'eau sous les ponts de la Seine où patrouillent les péniches. « Coquille vide », « instrument contournant les règles du droit budgétaire » en 2016. Six ans ont passé et l’on imagine que ces désordres ont été réparés.

Jean Castex recasé, désormais, dans la série des reclassements de l’été et SAV en tout genre, on n’attend plus que celui d’Amélie de Montchalin et de Christophe Castaner. On a hâte de savoir.

Picture of Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

42 commentaires

  1. La promotion des incompétents. Plus ils sont nuls meilleurs sera la promotion. La France dans toute sa splendeur.

  2. La médiocrité récompensée !
    Nous payons très cher une kirielle de hauts fonctionnaires à ne rien faire dans des « administrations  » qui semblent être crées que pour eux ! Preuve en est Bayrou , maintenant  » Calimero déguisé en Oui-OUI par Macron !!!

  3.  » Entre nous, franchement, qui connaissait jusqu’à ce jour l’existence de cet organisme ? Pour vivre heureux, vivons cachés ! » C’est la caractéristique de tous les insectes nuisibles, et notamment des termites. Encore quelque délai de grignotage, et la maison France, sucée par les parasites et détruite de l’intérieur, finira par s’écrouler. Depuis le temps qu’ils y travaillent!

  4. Nous connaissions la « méritocratie », mot étranger pour nos zélites. Il y avait aussi la « médiocratie » que certains sinistres atteignent (mais ils sont peu)… Voici venu le temps de la « nullocratie », fer de lance de la macronie, un modèle qui ne s’exporte même pas, nos voisins en observent les conséquences.
    Décidément nous vivons dans une république bananière à qui notre porte monnaie doit tout !

  5. Recasage à tous les étages comme d’habitude. Le peuple se serre la ceinture et les hauts fonctionnaires et politiques se goinfrent. Mais ça étonne qui ? La haute fonction publique à fait main basse sur le pays depuis 30 ans et nous mène à la ruine . C’est à vomir

  6. « OUI-OUI » est recasé…. les pradéens vont être satisfaits, leur maire ne souffrira pas trop de l’inflation et pourra payer ses factures d’électricité et gaz sans se poser de questions…c’est beau l’amitié politique qui permet , même au plus mauvais, de trouver un bon job quelque soit les problèmes du moment.

  7. La bonne question est posée, utilité ? Utilité de ces milliers de hauts fonctionnaires, payé largement au dessus du revenu moyen des Français, pour des résultats plutôt médiocre.

  8. A la place de recaser tous ces gens qui ont « servi » !! la République ,et qui, financièrement ne sont pas dans le besoin ( souvent cumul de retraites ) il serait préférable de remettre toutes ces sommes d’argent dans un pot commun de solidarité afin de venir en aide aux « vrais »indigents . Arrive t il à Mr castex et consort de réfléchir sur la misère qui mine notre société et de faire un examen de conscience?

  9. Jean Castex ne sera pas en situation de surmenage , il aura le temps de finir de repeindre ses volets à Prades sur la Têt !

  10. Il est évident que cette Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFIT) est encore l’un de ces nombreux fromages de la République infestés des vers du jacobinisme républicain dévoyé. Si les Français exigeaient une véritable politique des Transports qui justifierait réellement des emprunts importants, de tels comités de prédateurs n’existeraient pas. Où trouve t’on la même chose à l’étranger ?

    • entre les « décisions » de ces petits hommes gris et « le copinage » de syndicats qui ont gentiment laisser faire, le tissu industriel français est fracassé depuis bien longtemps … L’ubérisation systématique donne enfin les résultats escomptés par ces « politicards » qui seraient capables de faire croire qu’ils sont là pour « le bien de la France ». L’idéologie mondialiste finira par s’autodétruire … mais beaucoup y laisseront des plumes …

  11. Que les profiteurs profitent ….leur temps sera de courte durée .le fouet est derrière la porte et la justice du ciel aussi .honte à ce « beau « monde .

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois