Jean-Luc Mélenchon innove : un nouveau jour férié pour la laïcité !

Avertissement à nos lecteurs : malgré des apparences trompeuses, l’information qui suit n’est pas un poisson d’avril. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon, décidément d’humeur festive, a glissé dans son programme présidentiel une mesure des plus révolutionnaires : la création d’un douzième jour férié, censé célébrer la loi de 1905 relative à la séparation de l’Église et de l’État. Donc, si le chef des Insoumis bat celui des Marcheurs au second tour de la prochaine élection présidentielle, les Français ne travailleront plus le 9 décembre.

Bizarrement passé inaperçue, cette mesure figure pourtant en toutes lettres dans le Petit Livre rouge mélenchoniste : « L’institution de la laïcité en 1905 a été un élément décisif pour la paix sociale et la République, qui mérite, au même titre que le 1^er mai et le 14 juillet, d’être rappelé chaque année par un jour férié. » Dans leur élan laïciste, les rédacteurs de ce programme oublient un peu vite que cette loi a tout été, sauf de « paix sociale ». Expulsion des congrégations religieuses de couvents et de monastères où la prière était la seule arme, soldats déchirés de l’intérieur d’avoir à faire appliquer, manu militari, de telles mesures allant à l’encontre de leur foi : bref, dans le genre concorde nationale, on a connu mieux…

Adeptes des célébrations à tout va, les députés de La France insoumise se sont déjà signalés en 2018, lorsque voulant déclarer le 4 février jour chômé, en mémoire de l’abolition de l’esclavage, cette fois. La mesure fut finalement retoquée, mais voilà les mêmes qui reviennent à la charge – eux, au moins, ne chôment pas – pour en finir avec le concordat d’Alsace-Moselle et les statuts particuliers de la France ultramarine, là où ont cours certains jours fériés religieux ignorés en métropole.

Déjà, on avait cru comprendre que Jean-Luc Mélenchon se félicitait de la « créolisation de la France ». Alors, pourquoi s’en prendre à ces charmants particularismes créoles ? Pareillement, quel intérêt peut-il y avoir à réparer un objet qui n’est pas cassé, tel le concordat en question, que les ancêtres républicains du candidat n’ont jamais cherché à remettre en cause ?

Car à ce compte, et si Jean-Luc Mélenchon était parfaitement cohérent avec son laïcisme de combat, il faudrait supprimer les jours fériés correspondant à des fêtes catholiques : Ascension, Noël, Pâques et autres Pentecôte. Ou alors en ajouter d’autres, pour nos compatriotes de confession juive, orthodoxe et musulmane, sans non plus oublier les bouddhistes, les fans du PSG et autres adorateurs du clair de lune ou de ce cher saint Glinglin. A contrario pourrait-il aussi épurer ce calendrier aussi calotin que grégorien de tous ses saints et débaptiser au passage les villes auxquelles ils ont donné leur nom ; ce que même le petit père Émile Combes n’avait osé mettre en œuvre. Dans un accès de tiédeur républicaine, on imagine.

Au fait, on ne sait toujours pas ce qu’en pensent ses nouveaux amis salafistes, pas forcément les plus en pointe dans la sainte cause laïque. Un oubli, sans doute.

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