Jean-Luc Mélenchon se mobilise contre le martyre… des animaux !

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« Il faut qu’il y ait dans la vie des lanceurs d’alerte », déclarait Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de « Face à Baba », le 27 janvier dernier. « Vous pouvez arrêter avec un bulletin de vote le martyre de millions d'animaux dans ce pays. » Et un petit tour sur son programme présidentiel permet aisément de constater que l’Insoumis a bien à cœur la lutte contre la souffrance animale : il s’agit de « repenser nos rapports aux animaux pour une société de l’harmonie ». Pour cela, on va, entre autres, « réconcilier l’humain et les animaux », « végétaliser » notre alimentation et « cesser l’exploitation des animaux pour notre bien-être ou notre divertissement ». C’est donc en parfaite harmonie que, gavés de steaks végétaux et autres graines de bobos, les téléspectateurs doivent désormais se contenter de fauves virtuels, avatars en 3D, et qui peinent à convaincre dans cette nouvelle saison de Fort Boyard !

Plus récemment, Jean-Luc Mélenchon s’est prononcé, dans un tweet, contre le transport des animaux en pleine canicule en allant jusqu’à employer le mot « martyre ». Il faisait suite à une lettre adressée, le 19 juillet, à Marc Fesneau et Clément Beaune, le ministre de l'Agriculture et celui des Transports. Une missive signée par une trentaine de députés NUPES dénonçant les conditions inadaptées au transport des animaux par fortes chaleurs.

Étonnamment, nous n’avons trouvé aucun tweet de Jean-Luc Mélenchon réagissant à l’égorgement d’agneaux en pleine rue à Niort, le 9 juillet, à l’occasion de la fête de l’aïd el-kébir, tandis que les conditions d’abattage n’étaient pas remplies non plus. Le tribun insoumis qui semble très informé sur la règlementation en vigueur concernant le transport vers les abattoirs aurait pu s’indigner devant ce rituel hors abattoir qui constitue un délit. Mais rien, pas l’ombre d’un petit tweet pour dénoncer cette pratique communautariste.

Et quitte à employer le mot « martyre », on aurait aimé surtout que Jean-Luc Mélenchon, si attaché à « réconcilier l’humain » et « affirmer notre humanité », s’indigne du vrai martyre, cette fois, à l’encontre de l’Église catholique au Nigeria. Mais là encore, trop occupé à régler la climatisation dans les camions des moutons, le sort des pères John Mark Cheitnum et Denatus Cleopas, enlevés vendredi 15 juillet, semble lui être indifférent.

Une parfaite illustration de l’antispécisme ambiant qui tend à mettre sur le même plan l’homme et l’animal, voire l’inversion des valeurs quand le sort de l’animal préoccupe plus que celui de l’homme (surtout s’il est chrétien).

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

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