Jean-Luc Mélenchon soutient les Soulèvements de la Terre. Cela vous étonne ?

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Ce qu'il y a de pratique, quand on est de gauche (à part la confortable certitude d'aller dans le sens de l'Histoire), c'est qu'on peut dire n'importe quoi, marier les carpes et les lapins, se dédire d'un jour à l'autre et pratiquer le plus révoltant des « deux poids deux mesures ». Aucun média n'y trouvera à redire : on est en famille, on ne va pas se faire de coups tordus. On peut fustiger le patriarcat et se taire sur l'origine des agresseurs de femmes ; on peut instrumentaliser en Technicolor™ tout ce qui nous arrange, si c'est pour l'accueil des migrants, et cracher sur ceux qui osent parler de francocides ; on peut célébrer la liberté d'expression et tabasser des retraités qui voulaient juste une signature de Zemmour ; on peut se désoler du niveau scolaire, mais seulement pour réclamer plus d'éducation sexuelle et de panneaux de baskets. C'est tout de même bien pratique.

À La France insoumise, on n'hésite pas à applaudir quand Gérald Darmanin, après s'être « rendu sur place » et avec « la plus grande de toutes les fermetés », dissout Génération identitaire pour avoir affiché des banderoles... mais quand il s'agit de l'extrême gauche, on tousse. Crucifier médiatiquement et humilier juridiquement des Français qui veulent vivre en paix chez eux, c'est bien. Mettre un terme à l'impunité totale des casseurs, c'est mal. Voyez Jean-Luc Mélenchon, inénarrable expert en vêture islamique, incontournable spécialiste des luttes intersectionnelles, qui réagit à l'éventuelle dissolution des Soulèvements de la Terre.

« Des gens qui manifestent contre un trou »

Cette association, connue par l'affaire dite des méga-bassines (une formulation industrielle et anxiogène pour désigner des étangs artificiels), a également ravagé des champs d'agriculteurs, tout récemment, pour y remplacer métaphoriquement les plantations par... du sarrasin. Cet humour involontaire ne suffisait pas : il a fallu que ces Soulèvements se soulèvent contre le projet de tunnel ferroviaire Lyon-Turin et s'empoignent, une énième fois, avec les forces de l'ordre. Sur le fond, notre vénérable Che de grande surface soutient aveuglément le combat de ces activistes violents sans même se demander si c'est bon pour l'économie ou l'emploi. Il va nous dire qu'il n'y aura sans doute qu'à super-taxer les super-riches pour faire pleuvoir de l'argent magique. Sur la forme, Jean-Luc Mélenchon conteste l'emploi du vocable « écoterrorisme » : « On ne met pas sur le même plan des gens qui manifestent contre un trou qui sert de bassine et quelqu'un qui tire dans le tas au Bataclan »(BFM, 18 juin).

Mauvaise foi

C'est amusant, ça. Critiquer pacifiquement l'installation de migrants, c'est un crime, c'est du nazisme. Déployer des banderoles ou même publier des statistiques objectives sur le lien (effrayant) entre délinquance et immigration, c'est attiser la haine. En revanche, les Black Blocs qui ont blessé des dizaines de CRS à Sainte-Soline, les fichés S entrés en France comme dans un moulin pour y semer la pagaille, les casseurs et les nihilistes sont « des gens qui manifestent contre un trou ». Un peu gros, tout de même. Le terrorisme consiste, Mélenchon le sait très bien, à sidérer l'opinion et à la faire vivre dans la peur en commettant des actions dont la portée symbolique est infiniment supérieure au nombre effectif de victimes. À ce titre, on peut considérer sans aucun doute que les Soulèvements de la Terre sont des terroristes, puisqu'ils cherchent à tout brûler, tout casser, faire taire les oppositions, faire peur. Ils s'en distinguent parce qu'ils monopolisent l'usage de la violence avec la complicité silencieuse des pouvoirs publics dont, soudain, la main semble trembler.

Décidément, si Méluche n'existait pas, il faudrait l'inventer. Il a, comme personne, le don sophistique de défendre l'indéfendable. On peut regretter que tant d'habileté rhétorique soit mise au service de la mauvaise foi la plus totale, mais il ne faut pas s'en étonner. C'est, très exactement, le but de la formation qu'il a reçue, en franc-maçonnerie et dans le trotskisme. La dialectique jusqu'au mensonge, le symbolisme jusqu'à l'absurde : on ne se refait pas. Avoir fait croire qu'on était du côté du peuple quand on a toujours été dans les arcanes du pouvoir et qu'on va toucher 8.500 euros mensuels de retraite, c'était déjà du grand art. Quoi que décide Gérald Darmanin, Jean-Luc Mélenchon déçoit une nouvelle fois (on attend toujours un soubresaut d'intelligence chez quelqu'un qui n'en manque pas) mais ne surprend pas. Il est désormais tenu à surenchérir encore la prochaine fois. Faisons-lui confiance.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

23 commentaires

  1. Les événements et la situation sécuritaire de ce pauvre pays à la dérive nous font oublier un autre danger celui que représente la Nupes et son commandant de bord . Pour exemple un journal défendant lui aussi les valeurs de la Nation nous apprend qu’un député Nupes souhaite changer le square Louis XVI à Paris 8eme en square Robespierre . La seconde étape sera aussi le Boulevard Malherbes …. avocat du Roi. En réalité l’immigration est un drame mais la Nupes est aussi dangereuse. En ce sens et comme souvent répété, Macron est détestable mais il nous protège tout de même de ces grands malades.

  2. ça ne m’étonne pas c’est un pourri ! il s’est enrichi sur le dos des contribuables.Il n’a rien créé. Il ne sait faire que du chaos.

  3. Merci Monsieur Michel Audiard pour vos répliques si pertinentes comme celle qui suit  » les cons ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnait »

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