Jean Messiha exclu de TPMP par le tout-puissant Booba
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Le rappeur Booba est à l'univers de l'émission « Touche pas à mon poste » sur C8 ce que Malraux est au gaullisme, Molière à la Comédie-Française, Madame Claude à l'hôtellerie... Une référence, un phare, le maître à penser des philosophes en survêtement. À ce titre, il était reçu avec tous les honneurs dus à son rang sur le plateau de Cyril Hanouna, le 4 mars au soir.
Égaré au milieu de cette réception royale, Jean Messiha va tenter d'émerger sous les tombereaux de fleurs qui ne manqueront pas d'être déversés sur l'icône du rap. Il signalera sa présence par quelques remarques lancées avec le sourire, histoire de rester dans le ton festif de l'émission. Le casting le place tout naturellement dans le rôle de modérateur d'enthousiasme.
Transi d'admiration pour sa sainteté Booba, Cyril Hanouna lui a donné le pouvoir d'éjecter du plateau toute personne qui lui déplairait. Il dispose, pour cela, d'un buzzer sur lequel il lui suffit d'appuyer pour que sa volonté soit faite. Sa qualité de messie du « nique ta mère » lui octroie un droit de vie ou de mort médiatique sur ses semblables.
Avant de commencer la messe de célébration du héros, le dévoué animateur a le tort de demander à l'impie Jean Messiha s'il aime cette divinité que tous s'apprêtent à enduire d'une épaisse couche de miel. Question malencontreuse. Bien entendu, le trouble-fête ex-RN émet quelques réserves sur le message véhiculé par Booba. Il n'aime pas « la haine antifrançaise, la haine contre les femmes, la haine contre les homosexuels » qui serait présente dans les chansons du maître.
À taquiner le dieu vivant avant même que ne débutent les prières, arrive ce qui devait arriver : le buzzer retentit, accompagné d'un geste méprisant signifiant l'évacuation immédiate de l'insolent. Messire ne saurait en entendre davantage ou entamer le moindre dialogue. « Il est des vérités qui ne sont pas bonnes à dire », insiste l'outrecuidant. Trop c'est trop, Booba est pris de « buzzomanie ». Il tape et tape encore sur le bouton rouge. Le boute-en-train d'essstrême droite doit partir immédiatement.
Bravant sa dévotion, Cyril Hanouna tente une opération de sauvetage : « Vous ne voulez vraiment pas discuter avec lui ? » En guise d'argument, le rappeur sort son joker ultime, celui qu'il partage avec le conformisme ambiant qu'il feint de dénoncer : « On discute avec le Front national, ça va pas ou quoi ? » Visiblement, le diable était toléré à condition qu'il reste coi. « Il n'y est plus » (au FN), précise une voix. « Quand on y est une fois, on y est à vie », répond l'outragé. Marqué au fer rouge de l’infamie, Jean Messiha a beau répliquer « quand on hait la France, on la hait à vie », rien n'y fait. Toutes les tentatives de sortie de l'impasse échouent. Booba ne parle plus que le langage buzzer. Bzzz et encore bzzz, et je dirais même plus : bzzz !
Réflexion révélatrice de Gilles Verdez avant le départ de l'éliminé : « Vous avez beaucoup de terrain d'expression, mais cher Jean, pas aujourd'hui. ». La sacralité du moment est ainsi confirmée. L'invité est la Bernadette Soubirous de la chanson.
Le mot de la fin de Jean Messiha résume le concept de l'émission du jour : « C'est ça, la démocratie, vous invitez les gens pour qu'ils ferment leur gueule, en gros. » Révélation des temps présents. La woke compagnie exclut ceux avec qui elle est en désaccord. Au terme de cet épisode navrant, de nombreux téléspectateurs touchèrent à leur poste... pour l'éteindre.
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