Jean-Michel Blanquer, Viktor Orbán : même combat ?
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En France, chaque circulaire de rentrée républicaine est, en quelque sorte, le mémento des principes pédagogiques et idéologiques révélés par l’autorité ministérielle et ses conseils du moment que doivent mettre en œuvre les personnels de l’Éducation nationale pour former les jeunes esprits au vivre ensemble et à la bienveillance…
Dans son contenu clairement idéologique, le texte-cadre pour la session 2020-2021 exposait, sous la signature du ministre, que, dans la nécessité de transmission de valeurs civiques, chaque membre de la communauté éducative se devait d’exercer « une vigilance accrue alors que des divisions se font jour dans la société » et qu’en conséquence, « la lutte contre le racisme, l'antisémitisme, le sexisme, l'homophobie et la transphobie, en particulier », devraient être « des priorités tant à l'échelle de la nation qu'à celle de l'école » afin de rendre effectif le principe d’égalité.
Dans la foulée, et dans le cadre du « plan national pour l’Égalité des droits, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ 2020-2023 », Élisabeth Moreno, « ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances » – pas plus –, annonçait la création d’un site Internet consacré aux « LGBTphobies » destiné aux professeurs, ainsi que l’élaboration d’un « guide sur l’accueil des élèves et des étudiants trans à destination de l’ensemble du personnel de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur ».
L’Éducation nationale serait-elle en passe de devenir le relais invisible du projet démiurgique des lobbies d’outre-Atlantique intéressés à l’effacement des nations et détournée par de nouveaux apprentis sorciers du bonheur de ses missions originelles déjà fortement dévoyées ?
Et ce 24 juin, en promotion d’un clip-partenariat de TF1, le ministre idéologue de tweeter : « C’est en changeant nos représentations que nous bâtirons une société plus inclusive. » Écriture inclusive dans les faits sociaux d’un nouveau dogme post-chrétien ; dictature de l’exception contre le nombre ; fragmentation individuelle au prétexte de bienveillance. Bref, détournement des valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, pour élaborer la future société exclusive d’un bonheur post-genré du nouvel Hexagone. Campagne tous azimuts des promoteurs du transhumanisme désignés par le prince ; aux frais du citoyen-contribuable, sinon aveugle, au moins rendu docile par indifférence morale.
Nul ne conteste le bien-fondé de la lutte contre les discriminations. Toutes les discriminations. Mais est-il légitime que la situation douloureuse des quelque 15.000 transsexuels probables, qui représentent moins de 0,2 % de la population de notre pays, impose, du fait d’un contresens démocratique de nos dirigeants, des campagnes massives de sensibilisation auprès de nos collégiens en construction adolescente ? Qui, confiées sans discernement à des intervenants doctrinaires, peuvent devenir des campagnes d’influence et de déstabilisation psychique des plus fragiles.
À nos portes, la nouvelle loi hongroise prévoyant que « la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l’identité de genre, le changement de sexe et l'homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans » a suscité un tollé politico-médiatique parmi les instances de l’Union européenne, indifférentes ou acquises aux théories californiennes du genre. Au nom des « valeurs européennes », nous disent-ils, sans craindre d’insulter la mémoire des fondateurs chrétiens du monstre, Schuman, Adenauer et De Gasperi.
Dans la circulaire de rentrée 2021, applicable en septembre prochain, Jean-Michel Blanquer, omettant cette fois d’évoquer clairement le combat contre les discriminations transphobes, souhaite « que l'Europe, son Histoire, sa construction et ses valeurs fassent l'objet d'actions pédagogiques renforcées ».
Il aurait pu suggérer aux enseignants en manque de « valeurs » applicables que l’Europe, la vraie, s’est aussi faite à Varna, en 1444, avec le sang des Hongrois. Qui restent aujourd’hui, quoi qu’on en dise, à la pointe du combat des valeurs morales et nationales.
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