Jeune fille tabassée à Lyon : quatre suspectes en garde à vue

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La vidéo a déjà fait plusieurs millions de vues sur X (ex-Twitter). Une jeune fille assise au sol est encerclée par trois autres jeunes filles qui l’insultent, lui tirent les cheveux, la traînent au sol et lui assènent de violents coups en pleine tête. Une quatrième personne filme la scène. Indifférente aux gémissements et aux suppliques de sa victime, la principale assaillante – arborant un voile islamique – lui lance « Reparle encore de mon frère [et tu vas voir] ! », tout en continuant à frapper pendant d’interminables secondes. Selon BFM TV, cette vidéo devenue virale en quelques heures a réveillé l'enquête en cours. Quatre adolescentes ont été placées en garde à vue, ce 15 décembre ; elles sont soupçonnées de violence aggravée et menace de mort réitérée. Peu de temps après les faits, la victime avait porté plainte.

Une expédition punitive sur fond d’agression sexuelle

Selon les premiers éléments recueillis par le journaliste Amaury Bucco, ce passage à tabac s’est déroulé le 10 octobre dernier, dans le IXe arrondissement de Lyon. Il s’agirait, en réalité, d’un règlement de comptes. C’est parce qu’elle aurait porté plainte pour agression sexuelle contre un certain Yassine, quelques jours plus tôt, que l’adolescente de 13 ans aurait été attirée dans ce sous-sol et frappée jusqu’à en perdre connaissance. Comme le suggèrent ses propos menaçants, la jeune fille voilée serait la sœur de ce Yassine et aurait organisé cette expédition punitive dans le but de venger son frère.

Après avoir repris ses esprits, la victime a réussi à quitter les lieux – non sans croiser la route d’un groupe de jeunes hommes qui auraient tenté de lui voler son téléphone – avant d’être enfin conduite aux urgences pédiatriques.

https://twitter.com/AmauryBucco/status/1735465612078420097

L’explosion de la violence des mineurs

Cette nouvelle affaire clôt une semaine marquée par une série de violences juvéniles.

Mardi, une jeune fille armée d’une paire de ciseaux s'en est prise à un camarade de son collège, le traitant de « sale chrétien ». « Sale chrétien ! Vous êtes tous les mêmes, sale chien ! C’est bien, d’être un chien ? Demain, je vais te retrouver au collège. »

Mercredi, une élève de 12 ans, en classe de 5e, est arrivée en cours munie d’un couteau de boucher avec l’intention de « tuer sa professeur », au collège des Hautes-Ourmes, à Rennes. Elle a déclaré vouloir faire « comme à Arras », où un enseignant, Dominique Bernard, a été tué, le 13 octobre dernier, par un terroriste islamiste (lire l'article de Pierre-Marie Sève).

Mercredi, toujours, un élève du collège de la Morinie, dans le Pas-de-Calais, a poursuivi deux de ses camarades en brandissant un cutter tout en criant « allah akbar ». Une plainte a été déposée contre l’adolescent, déjà connu des services de police.

On objectera, à gauche, que la violence des jeunes a toujours existé, que tout le monde le sait, rien de nouveau sous le soleil. On évoquera Roméo et Juliette, les « blousons noirs » ou toute autre fable nous permettant de continuer à dormir sur nos deux oreilles. Sauf que le passage à tabac de Lyon, la tentative d’assassinat de Rennes ou le meurtre de Crépol témoignent d’une incontestable explosion de cette violence juvénile, par ailleurs largement établie, notamment par les travaux du pédopsychiatre Maurice Berger. La France Orange mécanique, pour reprendre le titre du livre à succès de Laurent Obertone, n'est pas la France du futur mais bien, désormais, celle d'aujourd'hui.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 29/05/2024 à 10:31.
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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

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