Jeune fille tondue : « Il va falloir attendre le jugement pour négocier un éloignement »

Darmanin

L’histoire de la jeune fille tondue par quatre membres de sa famille musulmane d’origine bosniaque n’a pas bénéficié de l’omerta si fréquente sur les sujets qualifiés pudiquement de « sensibles » par la presse subventionnée. Les parents, ainsi que l'oncle et la tante de l’adolescente, l'ont violemment frappée et tondue à Besançon parce qu'elle fréquentait un chrétien d'origine serbe. Et l’événement n’en finit pas de troubler l’actualité estivale, tant il est vrai que tondre une gamine rappelle aux Français de mauvais souvenirs d’époques que les naïfs croyaient révolues. Des yeux fermés s’entrouvrent.

Alors, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, est monté au créneau et, dès le 23 août, a assuré que les membres de cette famille « ser[aient] reconduits à la frontière car ils n'ont rien à faire sur le sol national » (sic). Un ministre de l’Intérieur souverainiste ou du RN n’aurait pas dit autre chose. Je ne puis qu’approuver la détermination et le bon sens apparents du ministre.

Mais voilà, il y a la façade et il y a les réalités des rouages administratifs et judiciaires. Le contraire serait trop simple. Le secrétaire général de la préfecture du Doubs, Jean-Philippe Setbon, a précisé que les parents de l'adolescente faisaient l'objet d'une obligation de quitter le territoire français après avoir été définitivement déboutés du droit d'asile, en décembre 2019.

Parents de cinq enfants, ils avaient alors demandé à bénéficier d'une aide au retour volontaire par l’intermédiaire de l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration). Bien conseillés, on le voit ! La France a tant d’argent à donner pour rester le pays champion des droits de l’homme ! Mais voilà, la procédure s'est arrêtée avec l'épidémie de coronavirus et la fermeture des frontières de Bosnie-Herzégovine. « Il va falloir attendre le jugement pour négocier un éloignement », a ajouté Jean-Philippe Setbon.

Donc, nous aussi, nous attendrons la « négociation ». Quant à l'oncle et à la tante, arrivés en France en 2016, ils bénéficient d'un statut de réfugiés qui pourrait leur être retiré « vu leur implication, en fonction du jugement », a encore précisé le secrétaire général de la préfecture du Doubs. « Ils sont en droit de rester sur le sol français, mais nous pouvons réexaminer leur situation et nous le ferons », a indiqué le secrétaire général de la préfecture.

Vosges Matin précise que les quatre mis en cause - les parents de la jeune fille, son oncle et sa tante - seront jugés au mois d’octobre et doivent rester à disposition de la Justice française. En conséquence, ils ne peuvent donc être reconduits à la frontière avant d’avoir été jugés. CQFD.

Bel exemple de la complexité d’une expulsion, parfaitement justifiée, de délinquants issus de pays sûrs, mais que l’on va juger pour bien s’assurer que la tonte n’était pas justifiée. Avaient-ils tous les bons codes de la société française ? N’était-ce un moment d’égarement après tant de souffrances qu’ils n’osent invoquer ? Les défenseurs veilleront à faire durer la chose. Quant au ministre, passant à peu de frais pour un homme à poigne et censé, il s’est fait une bonne publicité auprès des naïfs. Et ils sont nombreux !

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