Jeux olympiques : les billets ne trouvent pas preneurs… à cause des critiques

Capture d'écran © Paris 2024
Capture d'écran © Paris 2024

J-16. Les Jeux olympiques débutent dans 16 jours, exactement, et encore beaucoup de questions entourent la compétition sportive. La Seine sera-t-elle baignable ? La cérémonie d’ouverture aura-t-elle lieu sur le fleuve parisien ou la grande parade sera-t-elle annulée pour des raisons de sécurité ou de débit ? Céline Dion chantera-t-elle à cette occasion ? L’autre grande interrogation est : le succès sera-t-il au rendez-vous ?

Si l’on en croit Pierre Rabadan, l’adjoint au Sport et aux Jeux olympiques de la mairie de Paris, ce n’est pas gagné d’avance. À l’occasion du Conseil de Paris qui se déroule du lundi 8 juillet au vendredi 12 juillet, l’ancien rugbyman a pris la parole pour s’adresser à l’opposition : « Vous vous étonnez qu’on n'arrive pas à atteindre les objectifs de vente de places, mais est-ce que vous voyez depuis six mois [...] la négativité que vous entourez sur ce sujet là ? [sic] » L’élu reproche à ses opposants de n’avoir fait que critiquer l’organisation de la compétition et de voir les JO « comme une contrainte ». Il ajoute : « On n’est pas aidé par une partie de votre état d’esprit et de vos interventions. »

Des objectifs de vente non atteints…

Selon lui, les potentiels spectateurs auraient pu être dissuadés de prendre des places à cause des critiques formulées par les élus d’opposition. Cela semble un peu gros. D’autres éléments sont peut-être à prendre en compte ? À commencer par la façon dont les places ont été mises en vente. Si les tickets sont, désormais, achetables directement en ligne, dans un premier temps, cela n'a pas été le cas. Du 15 février au 15 mars 2023, pour les packs, et du 15 mars au 11 mai de la même année, pour les billets à l’unité, les personnes intéressées devaient créer un compte sur le site officiel des JO de Paris 2024 et s’inscrire à un tirage au sort. Non pas pour avoir des places mais pour avoir une chance d’en acheter. Le Comité d’organisation explique la procédure sur son site : « Un tirage au sort permettra d’attribuer des créneaux d’achat pour la vente de billets pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Ce dispositif garantit aux personnes tirées au sort une expérience d’achat facilitée puisqu’elles bénéficieront d’un créneau précis pour accéder à la vente. »

Une « expérience d’achat facilitée », il faut le dire vite. Création d’un compte, inscription au tirage au sort, attente d’un mail de confirmation puis, en cas de sélection, réception d’un mail indiquant les 48 heures durant lesquelles l’achat sera possible, il y avait sans doute plus simple.

… malgré une organisation irréprochable ?

Partons du principe que la formule n’a découragé personne (ce qui semble assez peu probable), les prix, eux, ont semble-t-il dissuadé plus d’un amateur de sport. Les billets à 24 euros promis par le Comité d’organisation étaient, en définitive, très peu nombreux et les autres places sont ou à des tarifs raisonnables pour des épreuves sans enjeux, comme des tours de qualification en athlétisme, disponibles à partir de 40 euros, ou à des prix exorbitants. Pour exemple, un billet pour la finale de basket masculin à l’Arena Bercy, le 10 août, était vendu jusqu’à 980 euros.

Des tarifs très élevés et une billetterie aux allures de casse-tête auxquels se sont ajoutés des vols de données de sécurité, une flamme olympique confiée à des personnalités loin de faire l’unanimité, une ville annoncée invivable durant tout l’été, des sportifs français qui ne sont pas en forme olympique, l'augmentation du prix des tickets de transports en commun, une cérémonie d’ouverture aussi attendue que crainte… Tout cela n’a évidemment rien à voir avec le fait que les billets ne trouvent pas preneurs. L’unique responsable, c’est l’opposition de la mairie de Paris. Une bonne nouvelle pour les organisateurs qui, en cas d'échec, n'auront pas besoin d'assumer et pourront se cacher derrière cette idée. Il n’est plus nécessaire, pour eux, de se chercher des excuses, Pierre Rabadan les a trouvées.

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Et qui va payer en cas de « Fiasco » ?? Devinez ? Et Mme Hidalgo elle plonge quand ?? Cela ferait un peu de « sous » si on faisait payer pour la voir !!

  2. Ces Jeux auront tout de même connu un grand moment : la retransmission télé de la cérémonie de la flamme en Grèce.

  3. Puisqu’on parle beaucoup d’Orbán ces jours-ci, rappelons que Budapest était en compétition avec Paris pour l’organisation de ces jeux. Mais, confrontée à un référendum qu’elle aurait perdu au vu des sondages, la mairie de Budapest a préféré retirer sa candidature. Oui, le référendum d’initiative populaire existe bien en Hongrie, ce pays qui ne respecte pas l’Etat de droit.

  4. Quand on voit l’état de la ville de Paris, quand on voit l’incompétence de la plupart des politiques, quand on voit la façon dont on méprise les gens et leurs goût et que l’on change de jolis objets pour en imposer d’autres qui n’ont aucun charme, etc etc…on ne peut qu’être méfiants…La mairesse s’est refait un look plus moderne, enfin, mais ça ne suffit pas à imaginer le pire. Et pour corser et donner envie, on n’a fait confiance à aucune chanteuse française blanche pour chanter. Aya et Yseult pourquoi pas, Céline Dion bien sûr, mais il me semble qu’il reste encore quelques blancs et blanches en France capable de chanter leur pays.

  5. Si les spectacles olympiques ne trouvent pas preneurs, que dire des paralympiques ?… Les jeux paralympiques sont pour moi une aberration : faire concourir dans une même épreuve des gens touchés par le même handicap, tout en sachant qu’il n’y a pas deux personnes qui soient touchées de la même façon par le même handicap. Vous saisissez la nuance ?

  6. Je me réjouis de ne pas être parisien, cet été. Ces J.O. respirent la tension, l’interdiction, la haine, la violence. A l’opposé de la trêve qu’ils devraient amener.

  7. Je me fiche Totalement de ces J.O , qui vont nous couter un  » bras » , alors que nous sommes en quasi faillite !!!
    Cerise sur le gâteau notre Petit président aura fait le maximum pour que ce soit un échec !!!

  8. Après les avoir recrées, la France s’échine à faire disparaître les Jeux Olympiques. Pour se relever, la France devra se donner les moyens de remettre à sa tête des personnes ayant des ambitions pour elle et non des arrivistes.

  9. Ce n’est jamais leur faute . L’insécurité , les prix , le choix des vedettes ont découragé bien des français . Quand aux étrangers venir et risquer de se faire agresser non merci . Ces JO de la honte sont un vrai fiasco qui nous coûtent très cher . Mais ils auront quand même des spectateurs , ceux à qui ils ont offerts les billets .

    • Bref, cette manifestation des JO n’est qu’une affaire de pognon. Pas de bol, c’est la ruine. Et tant pis pour tous les athlètes dont on n’a pas le moi s du monde entendu parler jusqu’à présent ! La seule interrogation demeure : Hidalgo et le raté de l’Élysée vont-ils se payer un 50 mètres dans la Seine !
      Qu’ils assument.

  10. Les personnes qui ont eu un parcours professionnel respectable, lorsqu’elles rentrent en politique, deviennent des nuls. Rabadan en est l’exemple type. Quant au milliard (et plus) pour rendre la seine baignable à tout ce beau petit monde, rien que pour faire briller les égos à l’international, suffit à me détourner de cet évènement passé de la grand fête populaire annoncée à une répétition des mesures covid (QR code, interdictions…).

    • Rabadan était un rugbyman. Ce n’est pas un métier dans lequel on apprend ce qu’est l’organisation. Pour cela il y a des masters et même des doctorats dans les facs de gestion. Autrement dit, la politique permet à des gens qui n’ont ni le niveau ni les compétences requises d’accéder à des postes qui les dépassent. Hidalgo n’a d’ailleurs nommé que des nuls dans son équipe.

  11. Au Portugal pour les vacances, comme régulièrement, je puis confirmer que ce ne sont ni les prix des billets, ni l’organisation des J.O. qui dissuadent de nombreux Portugais mais aussi pas mal de Français résidant ici de remonter pour assister au meilleures épreuves, mais bel et bien la peur de se faire attaquer en se rendant dans la capitale, persuadés que la France n’est pas en mesure de réprimer ces attaques. Plusieurs milliers de billets offerts aux locaux n’est pas fait pour les rassurer non plus. Ils ont l’impression que la guerre civile est en cours dans les grandes villes. Tout cela est rapporté par les ressortissants Portuguais de retour au Pays pour les vacances… non ce n’est pas la crainte de voir Hidalgo en maillot de bain.

  12. Et après les « sept plaies parisiennes », maintenant LFI ! Bon pour les « invendus » il reste le don gratuit au 9-3, ouf ! Les J.O de paris, un flop monumental, mais pas pour tous n’est-ce pas estanguet ?

    • Vous avez oublié un pays sans gouvernance au bord d’une révolution, une image dégradée et qui ne date pas d’hier, des hôteliers et loueurs qui ont dans un premier temps explosé leurs prix, la liste est si longue qu’il faudrait pouvoir commencer par trouver ce qui pourrait donner envie de venir. Bon cherchons bien ……………………….RIEN !

      • Cette histoire de J.O. n’ est que de la propagande pour faire passer des messages idéologiques subliminaux,vous devinez lesquels et distraire autant que possible avec la formule « du pain et des jeux » les jeux oui, mais le pain ? Peut-être des pains d’explosifs avec nombre d’agressions en préparation vu la population qui viendra vendanger pendant cette période. Après tout, certains l’ont voulu cette chienlit.

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