Jeux Olympiques, retour aux origines
Lorsque la flamme olympique va embraser la vasque, ce 26 juillet 2024 à Paris, ce n’est pas seulement les 33es olympiades des Jeux olympiques modernes que nous célébrerons. En effet, ce flambeau représente aussi les milliers d'années qui nous séparent des tout premiers Jeux olympiques ayant eu lieu dans la Grèce antique, berceau de notre démocratie moderne.
Origine mythologique
Comme tout ce qui est lié aux antiques grecs, tout commence par une origine divine et mythologique des choses. En effet, un événement comme les Jeux olympiques ne pouvait pas avoir été fondé par de simples mortels. Il fallait l'intercession des dieux et des héros pour sacraliser un tel moment. Selon les divers récits qui nous sont parvenus de la période hellénistique, Héraclès (en latin Hercule) serait l’un des principaux acteurs de cette histoire. Voulant rendre hommage au roi des dieux, son propre père Zeus ou, selon d’autres versions, au héros Pélops, Héraclès aurait alors décidé l’organisation de ces Jeux. Il choisit de faire ceci sur le lieu même de l’Atlis, le bois sacré d’Olympie qu’aurait foudroyé son père une fois installé sur l’Olympe. Le fils de Zeus institua alors les premières épreuves et les premiers rituels de ces Jeux, comme l’utilisation d’une branche d’olivier comme couronne afin de récompenser le vainqueur de la compétition.
Mille ans d’histoire sportive
Mais laissons la mythologie de côté et revenons aux faits historiques. Selon les sources, les premiers Jeux auraient eu lieu vers 776 avant Jésus-Christ. Au fil du temps, cet événement prit de l’importance dans la société grecque et le complexe sportif d’Olympie s’agrandit peu à peu afin de pouvoir accueillir les sportifs et le public toujours plus nombreux. D’autres cités comme Delphes, Némée ou Corinthe imiteront ces Jeux afin d’attirer aussi à eux la gloire et les foules. Par leurs victoires sportives, certains athlètes se sont immortalisés dans l’Histoire par leur exploit comme Milon de Crotone, plusieurs fois champion à de multiples olympiades. Vers 146 avant Jésus-Christ, les Jeux s'ouvrent à l’envahisseur romain ayant conquis la Grèce. Avec le développement du christianisme dans l’Empire, l’empereur Théodose finit, en 393, par interdire les Jeux olympiques en raison des cultes païens qui leur sont rattachés. Il met ainsi fin à plus d’un millénaire d’Histoire et fait tomber peu à peu dans l’oubli le site d’Olympie qui, abandonné par les foules et les sportifs, disparaît des mémoires. Il faut attendre 1776 pour qu’un explorateur anglais, Richard Chandler, découvre les vestiges de ce lieu avant que, cent ans plus tard, ne soient effectuées des fouilles archéologiques et que Pierre de Coubertin ne ressuscite les Jeux en 1894.
Tradition et distinction culturelle
Dans la Grèce antique, les épreuves sportives étaient nombreuses mais quelque peu différentes d’aujourd’hui. Ainsi, les athlètes pouvaient s’affronter à la course à pied et à cheval, au lancer de javelot et de disque, au saut en longueur, à la lutte ou encore au pancrace (une version plus violente de notre boxe moderne). Cet événement sportif était aussi un motif de paix pour le monde grec appelé trêve olympique. Aucun individu participant ou allant voir les Jeux ne pouvait être arrêté ou agressé selon le motif qu’il n'appartient pas à la bonne nation. Cependant, malgré cette règle, les guerres entre les cités et les États grecs ne cessent pas pour autant. Un fait qui perdure encore aujourd’hui avec la participation des athlètes russes et israéliens aux Jeux de Paris et qu’il faudrait peut-être rappeler au député insoumis Thomas Portes.
Cependant, pour participer, les règles étaient strictes : seuls les hommes grecs libres avaient droit de concourir. Pour comprendre une telle discrimination qui ferait s’arracher les cheveux de nos plus chers progressistes, il faut saisir que pour le monde hellénistique, les Jeux sont un « marqueur culturel fondamental » selon Paul Christesen, professeur d’histoire de la Grèce antique à l’université de Dartmouth, aux États-Unis. Les olympiades permettent aux Grecs de se distinguer du reste du pourtour méditerranéen et doivent donc être réservées aux seuls Hellènes. Si, aujourd’hui, ces règles ont heureusement quelque peu changé, les Jeux olympiques restent encore un symbole important de notre culture occidentale à travers le monde.
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4 commentaires
Ils doivent être très sérieusement perturbés mentalement, ceux qui prêchent le « pas d’amalgame » lorsque certains individus commettent des actes d’une barbarie immonde et qui. En même temps, veulent interdire à certains sportifs de participer aux JO, ou au pire, de le faire sous bannière neutre. Mauvaise foi nauséabonde ou confusion mentale avancée ?
Trêve olympique ou pas, ça me dérange de mettre sur le même pied la Russie et Israël : l’un attaque, l’autre est attaqué. Même si je reconnais que les athlètes n’y sont pour rien
Fort heureusement pour Israël, la propagande anti-Poutine est plus efficace que celle des amis du Hamas…
Retour aux sources oui pou rla « trêve olympique » décrétée par Jupiter mais pour le reste examinez bien l’histoire : rien de conforme avec les jeux d’aujourd’hui et c’est sans doute mieux comme cela, mais saurons nous collectivement les faire perdurer sur ces bases, rien n’est moins sur. M. Portes, oiseau de mauvaise augure, revendique la discrimination entre athlètes sur des bases tout sauf sportives.