JO 2024 : Emmanuel Macron en appelle à une « trêve olympique » des syndicats…

macron

Le président de la République était, ce lundi 15 avril, l’invité de BFM TV. Avec ce goût de la mise en scène qui le rapproche de certains dirigeants autoritaires, le chef de l’État s’exprimait depuis le chantier du Grand Palais. Cet endroit emblématique de la capitale devrait accueillir les épreuves de taekwondo et d’escrime. Immédiatement interrogé sur la récente attaque de l’Iran en territoire israélien, Emmanuel Macron a conclu, sans énorme originalité, à la victoire d’Israël, qui a réussi à intercepter presque tous les projectiles (grâce au fameux « Dôme de fer »). Il pointe – là encore, sans beaucoup de hauteur de vue - un « risque d’embrasement ». Mais croyez-vous qu’il s’arrêterait là ? C’est bien mal le connaître…

Pour Emmanuel Macron, on l’avait déjà bien compris, les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) sont une occasion de faire rayonner l’image de la France. Alors, évidemment, on va loger des athlètes dans des chambres du CROUS et réquisitionner des logements étudiants ; évidemment, on voit fleurir des vidéos de vendeurs à la sauvette des quais de Seine, qui cachent leur pâte à crêpes dans les égouts ou lavent leurs plateaux à kebab dans les eaux boueuses du fleuve ; évidemment, enfin, on voit mal comment, malgré une répartition des migrants dans les campagnes, Paris pourrait devenir un décor de la si peu réaliste série Emily in Paris. Mais bon, il faut qu’on rayonne, alors il y aura Aya Nakamura en ouverture (le Président trouve que certaines remarques sur son talent étaient « racistes ») ; on pourra (Emmanuel Macron était formel, ce lundi encore) se baigner dans la Seine sans aucun problème ; la cérémonie d’ouverture, puisqu’on en parle, sera « sécurisée », mais on n’exclut pas un plan B (le Trocadéro) ou C (le Stade de France) : toujours cet art de l’en même temps.

À ce sujet — Paris perdu

Guirlande de lieux communs

Il y a tout de même des choses que le Président n’est pas certain de maîtriser : les grèves, par exemple, ce savoir-faire si français. Les syndicats avaient, on s’en souvient, menacé de faire grève pendant les Jeux olympiques. Face à cette annonce que l’on pourrait objectivement trouver un petit peu égoïste, Emmanuel Macron en appelle à une « trêve olympique en matière sociale ». Tu m’étonnes. « J’ai confiance en nos syndicats, ils seront à nos côtés », ose le Président, qui n’a pourtant pas des relations exceptionnelles avec les partenaires sociaux. On ne sait pas quelle forme pourrait prendre cette trêve. Ce que l’on sait, c’est que, même sans grève, ça va déjà être bien compliqué pour circuler (dans le métro, le RER, la rue…) et qu’on peut se demander, pour la énième fois, si la France n’a pas eu les yeux plus gros que le ventre.

Noyée au milieu d’une guirlande de lieux communs (« remettre le sport au cœur de la nation »), de promesses grandiloquentes (le Président renouvelle notamment sa promesse de piquer une tête dans la Seine) et de bêtises anecdotiques (« [il n’a] pas vocation à porter » la flamme olympique), cette main tendue a tout de même sans conteste des allures de supplication. Eau marron, rats des villes, déchets, crack, vols avec violence, argent public par les fenêtres, embouteillages et syndicats tout-puissants : le crépuscule interminable de ce décennat jupitérien n’a décidément pas grand-chose de sympathique.

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

27 commentaires

  1. J’espère au contraire que les Syndicats en profiteront pour flanquer le bazar comme ils savent si bien faire. Pour une fois, je suis pour les grèves et autres « fantaisies » syndicales.

    • On est là…On est là…Plus vite la France sera démolie, plus vite on pourra envisager sa reconstruction!…Alors, je suis d’accord avec vous.

  2. Et « en même temps », avec tous ces guignols aux manettes, je crains que ces JO soient un fiasco. Espérons, en plus qu’il n’y ait pas de drame.

  3. « Emmanuel Macron en appelle à une « trêve olympique » des syndicats… » Traduire, l’ersatz de président révèle une situation de faiblesse et hisse le drapeau blanc ! Quoi de mieux pour attiser les revendications ? Et y céder bien évidemment, car ces JO sont ses JO et rien ne doit entraver leur bon déroulement. Imaginez un fiasco populaire ou un incident et l’orgueil démesuré de l’organisateur en chef, (il se mêle même de la composition de l’équipe de football !) en prendrait un sacré coup. Inconcevable !

  4. Le Plan A : 600 000 invités réduits à 300 000 (pour caudse de risque d’attentat) !, puis le plan B, au Trocadéro : 100 000 personnes ? et enfin le plan c (qui rappelle quelque chose de pas reluisant), le stade de France : 80 000 « spectateurs tout au plus. On va de charybdes en scylla ou de déboires en décrépitudes. Et dans ce bordel organisé, par qui vous savez, quid des centaines de milliers qui ont payé un ticket pour admirer ce foutoir ? Si c’est le stade qui est choisi c’est toute la banlieue et ses entrées gratuites, qui aura la primeur.

  5. Projet du transport public du grand Paris loin d’être complété comme prévu !
    Sécurité impossible !
    Ouverture des JO toujours pas finalisé (Sécurité) !
    Grève dans les transports…
    C’est panique à bord en France, oh pardon, en Macronie !

  6. Lorsque Macron souhaite que les syndicats laissent les JO se dérouler sans être perturbés par leurs actions
    on voit bien que ce président est à mille lieux des réalités.

  7. Du tricotage, démonstration que ce gouvernement d’amateurs s’inquiète pour ces jeux olympiques mal préparés tant pour la sécurité avec appel de FDO étrangers, que pour l’ hygiène dans une capitale infestée de rats et des eaux de la Seine polluée. La république bananiere de France futur Frankistan organise ces olympiades façon pieds nickeles.

    • Quand on installe une dictature de l’expression avec une kyrielle de lois liberticides, il ne faut pas s’étonner des coups de force et encore ceux là sont ils bien familiers.

  8. Il a raison de s’en préoccuper à l’avance, car à mon avis, pratiquement tous les corps de métier relatifs aux transports et à la sécurité sont en embuscade. La solution évidente sera de lâcher des primes et des augmentations. Au point où on en est, quelques centaines de millions de plus …

  9. Combien va t’il leur offrir pour ne pas faire grève lui qui achète tout avec notre argent , qui est incapable de gérer différemment . Compte t’il aussi payer les vendeurs à la sauvette , les voleurs et les violeurs . On est mal barré , ces jeux promettent le plus beau spectacle du monde dont le titre s’étale en grande lettre dans tous les journaux  » FIASCO à paris , venez nombreux  » .

  10. Comme je l’ai toujours dis le discours final de campagne où on le voit vociférer en bras de chemise a comme des relents nauséabonds de Munich ou Berlin 1932 et on sait comment c’est fini l’histoire en 1945 et comment ….

  11. Vous finissez par : « Eau marron, rats des villes, déchets, crack, vols avec violence, argent public par les fenêtres, embouteillages et syndicats tout-puissants : le crépuscule interminable de ce décennat jupitérien n’a décidément pas grand-chose de sympathique. » … Votre « liste à la Prévert » a oublié : les viols réguliers, les coups de couteaux à la volée et les tentatives d’égorgement ainsi que les tentatives de décapitation ! … Car même si certains seront dispersés dans toute la France, d’autres auront envi de revenir à la capitale tellement ils sont « bien acceuillis » … Car je vous garantis que lorsque les JO 2024 seront finis, le chao n’en sera qu’à son début ! …

  12. Macron ne peut pas porter la flamme olympique. Bras nus, ce serait dégonfler ses petits muscles… trop avantagés par ailleurs.

  13. oh, quelques millions d’euros de subventions aux syndicats et quelques milliers de places gratuites aux apparatchicks des centrales et le tour est joué, d’autant, rappelez-vous qu’ils ont tous appelé à voter pour macron, ça s’appelle « renvoyer l’ascenseur » !

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