JO : de l’armée aux podiums, ces athlètes qui servent et font briller la France

Médailles JO

Or, argent, bronze… Depuis le début des Jeux olympiques de Paris, les athlètes français réalisent d’incroyables performances dans de nombreuses disciplines. Avec 26 médailles, la France se classe en deuxième position des nations et serait même bien partie pour battre son record au tableau des médailles. Parmi les sportifs de haut niveau qui portent la France sur l’Olympe, une grande partie - près de 40 % - servent également leur pays au sein des armées. Une abnégation à toute épreuve !

Des soldats médaillés

Athlétisme, vélo, judo, escrime, natation… C’est sur les tatamis de l’Arena Champ-de-Mars, au pied de la tour Eiffel, que la France a remporté ses premières médailles de la compétition. Du bronze pour Shirine Boukli en judo, dans la catégorie moins de 48 kilos, et de l’argent pour Luka Mkheidze, dans la catégorie moins de 60 kilos. Loin d’être de simples judokas, ces deux sportifs de haut niveau sont aussi engagés dans l’armée ; la marine nationale pour Boukli et l’armée de terre pour Mkheidze. Comme eux, ce sont pas loin de 150 athlètes, sélectionnés pour les JO de Paris 2024, qui servent dans les armées françaises. Au sein de l’équipe française de judo, quatre militaires français ont déjà été médaillés. Outre Shirine Boukli et Luka Mkheidze, la sextuple championne du monde dans les moins de 63 kilos, Clarisse Agbegnenou, adjudant dans la gendarmerie, a décroché le bronze, et le matelot Joan-Benjamin Gaba repart médaillé d’argent dans la catégorie des moins de 73 kilos.

Une armée de champions au sein de laquelle évolue également la sabreuse française Manon Brunet-Apithy, maréchal des logis dans la gendarmerie nationale, qui a fait résonner la première Marseillaise sous la verrière du Grand-Palais. Du côté du canoë, le Breton Nicolas Gestin, désormais champion olympique en slalom canoë monoplace, sert quant à lui dans l’armée de l’air et de l’espace. Parmi ces sportifs militaires, on peut également citer Léo Bergère, sergent dans l’armée de terre et médaillé de bronze au triathlon, après une magnifique course dans la Seine et les rues de la capitale ; son camarade Pierre Le Corre, triathlète également, qui arrive au pied du podium ; Thomas Chirault, sergent dans l’armée de terre, qui décroche l’argent au tir à l’arc en équipe ; ou encore Anthonye Jeanjean, lui aussi sergent au sein de l’armée de terre, qui vient de remporter une médaille de bronze en BMX Freestyle. Autant de champions qui font rayonner la France et son armée.

Au-delà de ces médaillés, près de 80 sportifs français, sélectionnés pour ces Jeux olympiques, servent sous les drapeaux. Un contingent auquel il convient d’ajouter des athlètes paralympiques, également membres de cette armée des champions : ils débuteront leurs Jeux à la fin du mois d’août. Près d’un athlète sur sept sélectionné pour les Jeux de Paris est ainsi sous contrat militaire. De quoi renforcer le lien armée et nation.

Le bataillon de Joinville

Tous sont engagés au sein du bataillon de Joinville du Centre national des sports de la défense (CNSD), établi à Fontainebleau. En échange d’un soutien financier et matériel de l’armée, ces athlètes s’engagent à suivre avec sérieux leurs entraînements et leurs compétitions et à être un ambassadeur des armées en France et à l’étranger. Ils doivent, par ailleurs, 25 jours aux armées pour des opérations de communication ou des stages.

Du temps du service militaire obligatoire, les sportifs de haut niveau faisaient fréquemment leurs armes au sein de ce bataillon. Michel Platini, Jacques Anquetil, Yannick Noah, David Douillet, Jean-François Lamour, Guy Drut ou encore Fabien Galthié sont ainsi passés par ce centre. Et comme lors de chaque olympiade, ces athlètes patriotes portent ensuite haut les couleurs de leur pays !

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Tous ces articles sont intéressants, mais il reste un domaine où les médias sont très discrets, pour ne pas dire silencieux : que gagnent les détenteurs de médailles ? Mon petit doigt m’a dit : « 80 000 € pour une médaille d’or, 40 000 € pour une médaille d’argent, 20 000 € pour une médaille de bronze. »
    Je soumets ce thème à qui veut bien prendre le risque de confirmer ces données (au double sens de ce dernier mot !…)..

  2. Je voudrai préciser qu’un sportif de haut niveau, boxeur catégorie  » Adobe Photoshop « , sponsorisé par Elysée.fr mais financé par nos impôts.

  3. Je suis surpris par le nombre de commentaires qui « dénonce » la possibilité par nos Armées d’accueillir en son sein des sportifs, qui, par un travail de tous les jours – avec l’obligation d’obtenir des résultats probants, représentent la France à l’international. Pourquoi mettre en doute leur engagement ? Peut être parce que l’on est un sportif dont les rêves ne se sont pas réalisés. Cet article met en avant les Armées, mais il est vrai que d’autres administrations pratiquent ce type de contrat. Je ne vois là rien de « choquant » et surtout, cela n’enlève rien au « mérite » de nos athlètes. « De mon temps », que les jeunes de moins de 50 ans ne peuvent pas connaître, le financement des études de certaines grandes écoles, je pense, par exemple à celle des Arts et Métiers, était soumis à l’obligation de s’engager ( service obligatoire ) dans l’armée pendant 4 ans ; bien souvent avec le grade de lieutenant.

  4. Heureusement que nous avons l’armée pour former ces sportifs de hauts niveaux car tous n’ont pas la possibilité ni la filière pour aller aux US ( comme un grand nombre de nos nageurs . Le petit Léon est certes un phénomène dans sa pratique , mais où et avec qui s’entraine t il ?

  5. L’armée n’est que le moyen d’être payé, nourri, logé et blanchi sans avoir à exercer une activité particulièrement fatigante et chronophage. Ces militaires ne feront jamais partie de ceux qui risquent leur vie dans des missions dangereuses au Mali, à Mayotte ou en Nouvelle-Calédonie car leur entraînement en pâtirait.

    • Excellent ! C’est complètement vrai: pour certains milis: Hormis l’effort d’être rapide et « opérationnels » au lever « coup de sifflet bref » ainsi qu’aux déplacements express, et d’avoir un costume et une posture impeccables (et pas forcément ce qu’il y a en-dessous..), l’Armée est une planque peinarde payés, nourris blanchis sous alibis. Un bon filon aussi pour les parents qui n’ont pas envie de payer des études supérieures ( et le logement et l’argent de poche) à leurs gosses, et qui veulent s’en débarrasser vite. Parole de témoin ( du « milieu »..)

  6. C’est surtout une situation et un accord employeur / employé qui permet de libérer du temps. Le sport « avant » la mission. Qui dans le privé et sans sponsor pourrait prétendre atteindre les JO ? Voyez les petits des sports oubliés (des médias et des fédés) comme la lutte.

  7. L’armée rouge faisait de même. Je suis surpris que d’autre administrations comme la douane n’apparaissent pas. Killy était douanier.

    • Pratiquant moi même du sport à un humble niveau, même si je souligne les performances,je n’ ai aucune ou plutôt plus aucune admiration pour ces sportifs de haut niveau, qu’ils soient ou pas dans l’armée ou les FDO au risque de passer pour un pisse-froid. Et d’accord avec Jean Michel Vachey ci dessous.

    • Les skieurs de haut niveau du temps de Honoré Bonnet étaient pour la plupart rattachés aux douanes.

  8. Sportpassion a raison, c’est un moyen de faire du sport à un haut niveau aux frais de la « Princesse », tant mieux pour eux. Mais cela il le font déjà pour eux et non pas pour la France. Je me souviens d’un certain Yannick Noah apparemment qui a suivi cette filière, et quand il a gagné Roland Garros, à la question posé par un journaliste qui lui demandait s’il était fier d’être français, la réponse de M Noah « je ne suis pas français ».
    Il n’y a pas besoin d’ajouter de commentaires ! Il y a de vrais athlètes qui galèrent, et d’autres qui profitent du système.

    • Ohlala !
      Les premiers à profiter – et dans les grandes largeurs – sont plutôt les politiques.
      Puisque JEUX OLYMPIQUES il y a, il est normal que la France ait des athlètes pour la représenter.
      À ce niveau-là, ils passent des heures et des heures à l’entraînement. Voudriez-vous que de surcroît ils réparent des toitures ou qu’ils refassent les routes au marteau piqueur ?

  9. La gauche doit enrager , toutes ces médailles attribuées aux français , c’est inconcevable pour eux . Ces champions ont gagné leurs médailles sans triche , sans magouilles , ça ils ne peuvent pas le comprendre .

  10. Rien de « neuf » sous les drapeaux ! … Il ne faudrait pas comparer par exemple les « résultats » des sportifs -militaires et les « pieds carrés » qui osent venir nous expliquer comment voter ! …
    Il serait « bon » toutefois de préciser que peu font « carrière » dans l’Armée une fois leurs carrières sportives finies ! …

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois