JO : le problème ne serait plus l’insécurité mais… le doux débit de l’eau

© Wikipedia Yelkrokoyade
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Pour des raisons de sécurité, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques pourra-t-elle avoir lieu comme prévu ? La question est posée depuis plusieurs mois. En haut lieu, la réponse a toujours été « oui », même si, au fil du temps, des ajustements ont été faits. Le nombre de participants a été réduit et la plupart des places gratuites sont devenues des invitations - mais l’ouverture des Jeux olympiques devrait bien se dérouler sur la Seine. À moins que…

Il se pourrait que ce grand événement qui « marquera l’Histoire olympique », comme annoncé par le Comité Paris 2024, soit réduit à sa plus simple expression. Cette fois, non pas à cause de la sécurité ni de la propreté de l’eau du fleuve, qui laisse toujours à désirer, mais de la hausse de son débit.

Un débit trop important…

Jacques Budin, capitaine du bateau Imagine, sélectionné pour participer à la parade, rapporte à nos confrères de France 3 Île-de-France : « Pour un petit bateau comme le mien, ça ne pose pas trop de soucis car il reste très manœuvrant, mais un gros bateau se fait immédiatement emporter dans le débit et, du coup, il n’arrive plus à maintenir la vitesse demandée par la cérémonie, qui est de 9 km/h. » Pour cette raison, la répétition de la parade, prévue ce lundi 24 juin, a été reportée et la cérémonie du 26 juillet est menacée.

Cet important débit est dû aux précipitations qui ont été 40 % supérieures à la moyenne, cette année. « Cela fait maintenant plus de 7 ou 8 mois qu’il pleut de manière abondante, dans le nord de la France, explique Paul Marquis, météorologue indépendant chez e-meteo service, interrogé par BV. Il y a eu des précipitations parfois record. Mécaniquement, les cours d’eau sont plus chargés que d'habitude. »

…mais peut-être salutaire

De son côté, Marc Guillaume, le préfet d'Île-de-France, se veut rassurant au micro de France Info : « Depuis ce week-end, le débit a notablement baissé et, en tout état de cause, en juillet, ce débit sera un débit estival. » Un « discours rassuriste » auquel ne veut pas croire notre météorologue : « La Seine risque de garder un débit soutenu encore longtemps. Je vois mal comment le débit de la Seine pourrait revenir à la normale d’ici les JO. » Il ajoute : « Il faudrait au moins 10 à 15 jours de temps sec pour que le niveau baisse, et pour le moment, ce n’est pas du tout ce qui est prévu. Si l’on se projette jusqu’au 14 juillet, 70 à 80 mm de pluie devraient tomber. Cela va au moins soutenir le débit de la Seine. »

Si la situation météorologique ne s'améliore pas, comme le pense Paul Marquis, la cérémonie se tiendra uniquement au Trocadéro et la parade fluviale sera annulée. Cela serait peut-être un mal pour un bien, car ce serait bien plus noble que l’annulation soit provoquée pour cause de débit fluvial qu'à cause de l’incapacité de la France à organiser cet événement en toute sécurité. Les intempéries et la Seine vont peut-être permettre aux organisateurs de sauver l’honneur.

Vos commentaires

26 commentaires

  1. Ah ! qu’il est beau le débit de l’eau, Ah ! qu’il est laid le débit de lait, débit de l’eau si laid, débit de lait si beau, Ah débit de lait débit de l’eau !

  2. « Que voulez-vous que l’on fasse ?, interroge Taoufiq El Amrani, directeur général des Bateaux-Mouches. Les difficultés de circulation dans Paris font fuir les clients. Inutile de baisser les prix. On s’attendait à ce que l’activité se dégrade, mais pas dans de telles proportions. »
    « D’habitude, nous sommes plutôt autour de 10.000 passagers par jour en juin et juillet, constate le dirigeant. En plus des préparatifs pour les Jeux olympiques, le mauvais temps a nettement joué en notre défaveur. Notre clientèle est à 70 % étrangère. On manque d’Américains, d’Indiens, de Brésiliens, de Mexicains. On manque aussi de groupes scolaires. »

    On peut rajouter l’insécurité..
    Une anglaise violée aux Halles y a 3 jours ..

  3. Lamentable….et on a déjà dépensé combien pour faire plaisir à quelques narcissiques totalement déconnectes ?? Depoluer la Seine quel débile à pu imaginer ça en plus ?? Je suis poli..bon courage

  4. Trop drôle…depuis le temps qu’on le prédit …maître des horloges mais pas maître des intempéries.

  5. On n’est jamais tranquille. Après la sécheresse, ce sont les précipitations trop abondantes qui posent problème. Après nous avoir interdit de laver nos voitures ou d’arroser les potagers, va t-on cette année nous obliger à le faire tous les jours? A quand les piscines obligatoires dont le remplissage sera déclaré illégal dés que la pluie viendra à manquer?

  6. En tous cas, avec un personnel de sécurité recruté à la sauvette dans le 93 et 91, je regarderai le bouchon de ma canne à pêche avec distraction.

  7. Ce projet ubuesque coûte une petite fortune. C’était prévisible, le climat est versatile, comment ces illustres dirigeants ne l’ont ils pas prévu? Les JO ont une nouvelle discipline, l’imbecilite dont la médaille d’or sera attribuée à la ville de Paris .

  8. Forcément : le réchauffement climatique, la canicule, et l’intense sécheresse de 2023…

  9. Combien d’argent dépensé pour au final annuler . Honteux , mais au moins ils ne nous gonflent pas avec la sécheresse et le réchauffement climatique .

  10. Il semblerait que personne n’ait entendu parler de « Seine grands lacs » qui assure au travers de quatre retenues d’eau en amont de Paris la stabilité du débit de la Seine. Seule une petite enquête sur le niveau de ces lacs permettrait de savoir si les justificatifs conduisant à l’annulation de la parade fluviale sont ou non justifiés.

    • Et surtout faire surveiller les retenues des grands lacs, on ne sait jamais dans le contexte terroriste……..

      • Oh ! je suis sur une butte, mais ne me parlez pas d’inondation comme au printemps 2016 ! mes plants de citrouilles en souffriraient…

    • Leur déversoir (bras de fleuve Seine) passe au fond de mon jardin : les castors ne sont pas encore revenus, ni les grenouilles, mais le ragondin y prospère. Alors: à ras bords en avril, progressivement descendu depuis, plutôt très bas fin mai, remonté depuis (frisant de nouveau le ras bord) ; nonobstant, j’ignore quelles sont les manoeuvres en amont ( lacs, puis Troyes) et en aval ( moulin et écluses)…

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