JO : les Français moins râleurs ?

Capture d'écran France 2
Capture d'écran France 2

Avec Tom Cruise qui emporte le drapeau olympique sur sa moto en direction de Los Angeles, la parenthèse enchantée des Jeux olympiques de Paris se referme, ce dimanche 11 août, et laisse un goût de nostalgie. Alors que tous les organisateurs de l’événement sportif se félicitent de la réussite de leur entreprise, Tony Estanguet, le président du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, s’est exprimé au cœur du Stade de France lors de la cérémonie de clôture. Lors de son discours, grâce aux Jeux, il s’est félicité d’avoir changé « un peuple d’irréductible râleurs » en « supporters déchaînés ».

Les Français sont râleurs, mais à qui la faute ?

Faisait-il référence à la réputation internationale qu’ont les Français ? Ou bien avait-il en tête des événements plus précis, à l'instar du président de la République qui évoquait « ceux qui n’ont pas cru dans les Jeux » ou encore Anne Hidalgo qui invectivait, il y a quelques mois, les « peine-à-jouir », qui étaient sceptiques quant au projet d’une Seine baignable ?

Les Français se plaignent, c’est un fait. Mais les quinze jours de fête qui viennent de s’écouler ne feront pas oublier qu’ils ont des raisons de se plaindre. Ne serait-ce que de la cérémonie d’ouverture : un savant mélange de tableau grandiose, de mise en avant des monuments de la capitale et de la culture française et de ramassis de wokisme mal dissimulé : sexualité débridée sans pudeur, reconstitution grossière et vulgaire du sacrifice de Marie-Antoinette et, enfin, raillerie de la Cène, élément le plus sacré de la religion catholique, avec drag-queen et homme nu peint en bleu. Même Jean-Luc Mélenchon ne s’en est pas réjoui : « Je n’ai pas aimé la moquerie de la Cène chrétienne. Cela ne concerne pas tous le monde. Mais je demande : à quoi bon risquer de blesser les croyants ? Même quand on est anticlérical ! Nous parlions au monde, ce soir-là. » Et cette fois-ci, les Français n’ont pas été les seuls à râler : plusieurs passages de la cérémonie ont été censurés à l’international, notamment au Maghreb et aux États-Unis. En Chine et en Australie, les commentateurs auraient montré un certains embarras face à ces séquences.

Sécurité, propreté et efficacité des services

La réputation des Français les précède à l’étranger. Ainsi, parmi les unes élogieuses des journaux étrangers, le Wall Street Journal titrait : « Même les Français ne trouvent plus de raisons de se plaindre ». En effet, toutes les craintes se sont dissipées : la sécurité était au rendez-vous, les transports à l’heure, les rues propres… Il suffit de cela pour rendre les Français moins plaintifs. Sur X, ils s’expriment : « Ces JO, j’en voulais pas ; au final, ils m’auront offert une belle fin d’histoire avec la capitale. C’était vachement bien. » Le constat est clair pour certains : « Venez, on supprime la politique et on laisse le peuple vivre sa vie, tout simplement. » En effet, malgré les deux points de popularité qu’il a réussi à glaner au cours des épreuves, Emmanuel Macron n’a pas tout à fait convaincu : « Macron surfe sur la vague des JO pour charmer les Français. Il est présent pour le sport. Et pour nous ? Rien ne changera. » Le Président n’est pas de cet avis : pour lui, la magie de ces quelques jours ne repose pas sur la France et les Français, elle repose sur son rêve à lui : « Il y a sept ans, on nous disait que nous rêvions. Nos rêves seront pour toujours vos souvenirs. » Macron élève l'art de tirer la couverture à lui au rang de discipline olympique.

Raphaelle Claisse
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Tony Estanguet n’a côtoyé que des supporters et des officiels depuis des mois. Que sait il des Français qui n’ont pas assisté aux JO, c’est à dire la majorité, et de ceux qui ne s’y sont pas intéressés ?
    Tous ces gens euphoriques vont bien finir par redescendre et devront bien admettre que les JO ne furent qu’une parenthèse enchantée seulement pour quelques-uns.

  2. Sécurité au rendez vous, rues propres, transports à l’heure…. Rien de plus normal dans un pays dit  » démocratique » qui fonctionne  » normalement »….
    Curieusement, le normal devient exceptionnel, voire étonnant, dans une société en perte de ses valeurs fondamentales, qui a perdu tout bon sens.

    • Pour beugler comme des veaux ou bêler comme des moutons, les Français sont tours sur le devant de la cène, scène, Seine… Quant à passer à l’action…

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