JO : Les médias font bloc derrière la boxeuse algérienne intersexe

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C’est la polémique du moment, dans le monde du sport féminin. Née intersexe, c’est-à-dire porteuse d’une anomalie des chromosomes sexuels, la boxeuse Imane Khelif doit-elle être autorisée à concourir contre des femmes nées femmes ? La question enflamme la Toile depuis le combat qui l’opposait à l’Italienne Angela Carini, vendredi, en quart de finale des JO. En moins d’une minute, la Maghrébine a littéralement écrasé sa concurrente, lui assenant dès les premières secondes du combat un coup d’une force inouïe. « J’ai reçu un premier coup de mon adversaire et j’ai immédiatement ressenti une douleur au nez et au visage, a réagi l’athlète transalpine. Je n’avais jamais été frappée aussi fort. » Les images témoignent du désarroi de la boxeuse italienne, tandis que l’Algérienne aux traits androgynes affiche un air triomphant.


Très vite, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer un combat inégal. « Les athlètes ayant des caractéristiques génétiques masculines ne devraient pas être admis aux compétitions féminines », a déclaré la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni. Présentée dans Le Monde comme « coutumière des saillies transphobes », la célèbre auteur J.K. Rowling a pointé, sur X, la responsabilité d’« un établissement sportif misogyne ». « C’est quand même rigolo que les athlètes intersexes comme Imane Khelif ou Caster Semenya se retrouvent toujours dans des disciplines comme la boxe ou l’athlétisme, jamais la natation synchronisée ou le patinage artistique », a ironisé, de son côté, l’essayiste et journaliste Peggy Sartre, sur le même réseau social.

 

France Info en mode militant

 

Toujours du bon côté du manche, l’audiovisuel public a, lui, ouvertement pris parti en faveur de l’intersexe algérienne. Il s’est insurgé d’une vaste « campagne de dénigrement » à son endroit, fomentée par « l’extrême droite ». Pas un mot, en revanche, sur les commentaires abjects de la presse algérienne ou des organes officiels maghrébins qui ont félicité leur représentante d’avoir « oblitéré » sa concurrente, ni sur la vague de haine qui s’est abattue sur l’Italienne venant de comptes systématiquement affublés d’un petit drapeau algérien. Incapable de remettre ses croyances en doute ou de se mettre à dos la communauté « DZ », France Info en est resté aux arguments les plus basiques. « Sur son passeport, Imane Khelif est bien une femme », expliquait ainsi, vendredi 2 juillet, le média d’État.

Le sujet est évidemment un peu plus compliqué que cela. C’est d’ailleurs cette réalité complexe - ne se résumant pas à une lettre sur un passeport - qui avait poussé l’Association internationale de boxe (IBA) à disqualifier Imane Khelif des championnats du monde de New Delhi, l’année dernière, après qu’un test biologique a révélé qu’elle avait un caryotype XY, c’est-à-dire… mâle. Le test qui avait été alors conduit avait conclu de manière claire que l’Algérienne avait, du fait de sa biologie, « des avantages compétitifs par rapport aux autres concurrentes ».

 

Les médias progressistes se gardent bien de le préciser, mais si le CIO brille par un certain laxisme progressiste dans le domaine, d’autres organisations n’hésitent plus à prendre des mesures dans le but de maintenir une égalité entre les concurrentes. C’est notamment le cas de la Fédération internationale d'athlétisme. Cette dernière exige des personnes intersexes qu’elles maintiennent leur taux de testostérone sous un certain seuil. À défaut de traitement, les sportives récalcitrantes sont exclues des compétitions.

 

Un journalisme aussi bien-pensant qu’ignorant

 

L’a priori pro-trans ou pro-intersexe - selon les cas - du service public ne doit cependant pas étonner. En juin 2023, déjà, il s’était ému d’une déclaration d’Eugénie Bastié qui avait osé déclarer que les femmes transgenres faussaient les résultats des compétitions féminines. Un vrai blasphème, pour la presse de gauche ! France Info avait alors publié un article de « fact-checking » afin de contredire l’évidence. Mais incapable de répondre sur le fond, le malheureux article avait botté en touche et expliqué simplement que « cela représente très peu de cas ». Bref, circulez, y a rien à voir.

Sur les sujets qui la dérangent, la gauche médiatique répète à la droite que cette dernière est en boucle sur des sujets ultra-minoritaires, qu’elle est prise d’obsessions injustifiées, qu’il n’y a pas péril en la demeure. Elle nous a fait le coup sur le voile à l’école, sur le racisme anti-Blanc, sur la théorie du genre, etc. Mais quelques années après, on voit où on en est.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

53 commentaires

  1. Attention, Mike Tyson arrive… Il avait mauvais genre, mais ça y est, il a pris le bon, pour engager une deuxième carrière.

  2. Appelez moi monsieur, appelez moi madame, vu que mademoiselle est passé de mode. Je comprends pourquoi dans un resto du quartier latin, pour un WC exigu, le tenancier a placé à l’extérieur 3 rouleaux de papier toilette, un pour les hommes, un pour les dames et un pour les autres. Surprise ,le 3ème reste quasi neuf bien longtemps après que les deux autres ne soient complètement usés…

  3. David bowie qui ne s’est jamais revendiqué femme était beaucoup plus féminin que ce boxeur . C’est un vrai mec et de plus de la pire espèce . J’espère que les groupes féministes sont intervenus pour protester contre ce simulacre de combat, parce que la partie n’était pas égale .

  4. Ce qui est à retenir depuis quelques temps, c’est que « la gauche » est vraiment malade. Une idée qui la dérange… elle est forcément d’extrême droite. A gauche, êtes-vous tous alignés sur le petit caporal Mélenchon ? Il parle, vous obéissez, vous suivez le petit doigt sur la couture du pantalon ? Tous des clones à gauche, pas un seul avis différent ? Ou doit-on douter de vos facultés intellectuelles ? Pour en revenir au sport. Le CIO semble aux abonnés absents en toutes circonstances. Ce n’est pas l’instance qui se mouille…

  5. C’est une évidence il faut créer une catégorie transgenre pour chaque discipline au moins tout le monde à égalité, sinon reconnaître qu’il n’y a que deux genre le genre féminin et le masculin , donc si un/ une athlète a été disqualifié par une organisation internationale ou nationale les autres organisations doivent se plier à leur décision point barre CIO ou pas

  6. Oui, c’est anormal cet état de fait,une chose cependant,cet événement triste finalement,aura eu au moins le mérite de clarifier la différence physique entre les deux sexes.Et oui, la biologie naturelle est comme ça,les hommes,dans la grande majorité des cas sont plus forts que les femmes.Je comprends que ça doit gêner les féministes qui ne savent plus quoi répondre de peur qu’on leur dise qu’ils sont anti-trans, et aussi les tenants de la théorie du genre selon lesquels les deux genres sont égaux, ça peut aussi embêter les cinéastes ou les auteurs de séries télévisées où on voit une femme flic rosser un homme lors d’une intervention, seulement voilà, mesdames, mesdemoiselles, messieurs,le réel vous rattrape et aïe, ça fait mal, aussi bien mentalement que physiquement.la preuve…

  7. Bon, et bien si France Info s’intéresse au chancelier allemand des années 30-40 il trouvera l »info que notre homme a une mention « catholique » sur son passeport, donc, voilà, et comme un catho ne saurait être nazi, l’affaire est résolue, c’est bien écrit sur le document officiel. Ah la la, quel monde immonde !

  8. Oser et se permettre d’introduire dans l’Olympisme la déconstruction civilisationnelle des immondes tableaux de l’Ouverture et le woke de la démolition sociétale dégénérée du woke dégenré et que la presse soumise à l’oligarchie politico financière défendre ces outrances est une honte absolue.

  9. Nous naissons femmes ou Hommes : point. Après chacun fait ce qu’il veut de sa vie en foutant la paix aux autres !

  10. Le temps passe et les instances du sport ne retiennent pas les leçons du passé. Erika Schinneger a remporté le championnat du monde de descente de ski féminin en 1966 à Portillo au Chili et une victoire en coupe du monde de ski en 1967 (géant de Saint-Gervais) en France. Mais des tests en 1967 ont révélé son intersexe. Le titre de championne du monde a été réattribué à Marielle Goitschel. Erika devenue Eric Schinegger, pleinement homme, s’est marié et a eu une fille.
    Il va de soi que Imane Khelif doit a minima donner sa médaille à Angela Carini. Sinon le fair-play de l’esprit des jeux olympiques est piétiné… une fois de plus.

  11. On apprend donc que l’IBA est d’extrême droite puisqu’ils ont exclu les deux athlètes concourant aux JO de leurs propres compétitions. Il serait grand temps que les instances sportives prennent des décisions claires et objectives. On parle dans le cas de la boxeuse algérienne d’une bizarrerie génétique mais il se profilent déjà les problèmes des athlètes trans.

  12. C’est quoi être d’intersexe ? Si l’on toléré le athlètes d’intersexe, dans quelle catégories les laisse t’on concourir ? Si l’on accepte des athlètes inter sexes, pourquoi les bi, les tr, les trans, etc. On ne fait plus de différence, tous les bipèdes, pourquoi pas un jour aussi les quadrupèdes, concourent ensemble. Les féministes et les specites seront eux aussi satisfaits ! Plus de discrimination.

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