JO : Macron offre un « after » à son peuple. Tout n’est que fête !

Capture d'écran Ben-Hur
Capture d'écran Ben-Hur

Le GO en chef des JO l’a annoncé lui-même, sur X : « 14 septembre 2024. Avenue des Champs-Élysées. Rendez-vous pour célébrer nos athlètes. » C’est le petit plus commercial offert par la maison Macron. La surprise du chef : une grande parade sur « la plus belle avenue du monde ». Passons sur le français approximatif : on célèbre une victoire, un événement ; pas certain que l'on célèbre des personnes. Mais, bon... Comment, en tout cas, ne pas adhérer à cette belle idée au risque de passer pour un rabat-joie, un pisse-froid et, pour tout dire, un mauvais Français ? Le bon peuple sera en liesse et Macron distribuera les accolades à tour de bras. De bien belles images en perspective.

Prolonger la « magie » des JO

Avec cette annonce faite à son peuple, le Président imagine sans doute poursuivre la « magie » de ces Jeux au-delà de la trêve olympique qu’il a souverainement instituée et enjamber les réalités. Cela fait bientôt un mois que le pays est dirigé par un gouvernement démissionnaire – un record olympique sous la Ve République -, qu’en principe, ce gouvernement n’a le droit que d’expédier les affaires courantes, que la France est sous le coup d’une procédure de l’Union européenne pour déficit excessif, mais il ne faudrait surtout pas gâcher la fête. Faites le compte : entre le « before », le show proprement dit et maintenant l’« after », la France aura vécu plus de deux mois sous perfusion des JO. Un record, là aussi. Certes, ce n’est pas tous les jours qu’on organise un tel événement, mais l’exploitation qui en est faite par Macron frôle désormais la pornographie, notamment dans le contexte politique et social que l’on sait.

Du pain et des jeux

Emmanuel Macron, à plusieurs reprises, a été comparé à Néron. On relira la chronique de notre confrère Stéphane Buffetaut. C’est peut-être prêter au huitième président de la Ve République des talents qu’il n’a pas. Quoique. Cependant, comment ne pas voir, toutes proportions gardées, une certaine similitude entre les événements actuels et ceux que connut Rome sous le cinquième et dernier empereur de la dynastie des Julio-Claudiens. Dans la Vie des douze Césars, Suétone nous raconte que Néron « donna des spectacles nombreux et variés ; tels que des jeux appelés Juvénaux, des fêtes dans le Cirque, des représentations théâtrales, des combats de gladiateurs… » La fête devait être belle puisque, poursuit Suétone, « chaque jour, on distribua au peuple des provisions et des présents de toute espèce : des oiseaux par milliers, des mets à profusion, des bons payables en blé… » Néron, du reste, n’hésitait pas à s'impliquer personnellement, comme on dit aujourd'hui. « Il regarda ces jeux du haut de l'avant-scène. Il fit construire, en moins d'un an, près du Champ de Mars, un amphithéâtre en bois, pour un spectacle de gladiateurs, où il ne laissa mettre à mort aucun des combattants, même parmi les criminels. » Grâce à lui, le sport prit une grande place dans la vie de la cité. En effet, « il fut le premier qui établit à Rome des jeux quinquennaux, composés, comme chez les Grecs, de trois genres de divertissements, de musique, de courses à cheval et d'exercices gymniques, et il les appela Néroniens ». Néron aimait aussi se donner en spectacle. « Il descendit ensuite dans l'orchestre, au milieu du Sénat, et reçut la couronne d'éloquence et de poésie latine, de l'avis unanime de ses concurrents mêmes, qui étaient les plus illustres citoyens de Rome. » Bref, du pain et des jeux.

Et, accessoirement, son boulot d’empereur ? « Il ne répondait guère aux demandes des plaideurs que le lendemain, et par écrit. Quand il se retirait pour délibérer, il n'opinait ni en commun ni devant tout le monde ; mais, sans rien dire, il lisait à l'écart les opinions écrites par chacun des juges, et il prononçait la sentence qui lui plaisait, comme si elle eût été l'expression de la majorité des avis. » Vous avez dit majorité ? Pour finir, « il n'épargna pas même le peuple de Rome ni les murs de sa patrie. Un de ses familiers ayant cité, dans la conversation, ce vers grec : "Que tout s'embrase et périsse après moi", "Non, répondit-il, que ce soit de mon vivant" ; et il accomplit sa menace. » On devrait lire plus souvent Suétone. Mais que la fête continue...

Vos commentaires

68 commentaires

  1. M.Michel,
    Vous me permettrez de vous faire observer qu’à l’évidence, une majorité des spectateurs enthousiastes qui remplissent les tribunes de tous les stades votent « national », et fêtent la grandeur de la France un instant retrouvée. Et pas l’Europe de Macron. Et pas les révisionnistes à la Boucheron, et pas les pisse-froid à la Jolly. En fait ces casseurs n’ont fait qu’ouvrir la boîte de Pandore, dont s’échappe le besoin trop longtemps comprimé de briller et de vaincre .
    La réussite du système aura ici été technique : le cadre grandiose et une organisation efficace. Mais elle a permis de libérer l’immense besoin d’exister en tant que « gagnants », à la face du monde entier. Inattendu autant que réconfortant.
    Que cette fête du 14 septembre soit une victoire à la Pyrrhus pour Néron, et que des nuèes de drapeaux tricolores, l’acclamation à nos gladiateurs, et des huées aux fossoyeurs soient opportunité de remettre les choses à leurs places.

    • Exactement, et il suffit d’observer ce silence au sein des troupes de la France Insoumise, hormis certaines frasques de quelques insoumis qui ont fait pschitt, pour comprendre que le peuple français aime quand son pays est grand, qu’il est fier. Léon Marchand a été adulé dans les petits villages, les villes de province, le XVIème et le XVIIIème arrondissement de Paris et en outre-mer, mais pas dans les quartiers nord de Marseille ni à Stains ! Ces derniers n’ont majoritairement eu d’yeux que pour la boxeuse algérienne et pour les athlètes en fonction de leur couleur de peau. La vraie question c’est comprendre qui divise réellement les français entre eux, confrontant les bobos et les pequenots. Qui a mis en place cette stratégie de faire préférer aux bobos les islamistes aux franchouillards ? Le RN diront la plupart, et Macron diront la gauche. Pourtant ni le RN ni Macron n’organisent des manifestations prosélytes dans la rue pour que leurs camps respectifs revendiquent publiquement leurs velléités suprématistes. Alors que d’autres défilent avec un drapeau rouge, un drapeau arc-en-ciel, un drapeau d’une région du proche orient ou de pays étrangers dans nos villes au mépris de la communauté nationale. Il est temps de faire échouer ces manœuvres et que franchouillards, bobos et tradis nous nous embrassions nous plutôt que d’embrasser ceux qui nous nous détestent.

  2. Macron nous aura tout fait: je pense que la commission Européenne n’attendra pas son bon vouloir pour nous mettre sous tutelle…

  3. Référence judicieuse à l’histoire longue. Suétone nous étonne ? Mais après les 16 mai, 4 septembre et autre dates fatidiques, le 14 septembre 2024 sera-t-il le signal d’une marche sur l’Élysée … athlétique, ou non ? Que faire alors des baigneuses ayant plongé, non dans le Tibre, mais dans la Seine, fleuve glauque de nombre de malédictions populaires selon la littérature du XIXe siècle ?

  4. Malheureusement les  »jeux » fonctionnent car le publique se laisse manipuler et récupérer par cette stratégie. Notre pays se réjouit du succès des JO et donc nous passerons l’éponge sur les bêtises de notre président.

    • Vous passerez l’éponge.. peut être.. pour moi ni excuse ni pardon..la place de ce neron en carton est en hôpital psychiatrique ou en taule ( suivant ce qu’on va découvrir quand on s’en sera debarasses)

  5. La fête de la decadence , de la vulgarité , de la pornographie , de la déchéance et de la dépense indécente , non merci . Refroidit par le spectacle d’ouverture de ces jeux je ne veux même pas assister au spectacle de fin . Assister aux gesticulations de ce président surement pas . C’est homme est d’une bassesse sans limite , qu’il réserve son cirque aux gauchos parisiens .

  6. Cette cérémonie, comme d’autres précédemment , sera réservée aux télévisions. Pas de populos. Pas question d’entendre des lazzis et des hués. quand le grand narcissique défilera en tête du cortège, car, toutes ces médailles obtenues, c’est uniquement grâce à lui … pense-t-il !

  7. L’imperator convie donc la plèbe à la fiesta de fin de JO. Il y a quand même un gros pourcentage qui n’est pas intéressé… minimum les onze millions d’électeurs qui ont voté RN. Je crois qu’il retarde le plus possible le moment où il devra faire face aux réalités. Pour le moment il les occulte. Il fait semblant. Comme il a toujours fait depuis ses deux élections par défaut, depuis qu’il prend son pied à emm… les Français

    • Quel rapport entre voter RN et être intéressé ou non par les JO et avoir envie de fête ?
      Les 11 millions d’électeurs RN sont des intellectuels antiJO et rabat-joie ? Quand bien même, les autres électeurs, et les abstentionnistes, devraient aussi être privés de célébrations sportives?

  8. Not my président ce monsieur et j’espère surtout que certains champions auront la décence de rester chez eux après avoir brandi des symboles d’ indépendance montrant par là tout leur mépris du pays qui les nourrit et les adulent .

  9. « Son peuple » ? Sans doute les bobo parisiens qui se masseront sur les champs ce jour là et que Macron confond avec  » la France » par qu’ils votent pour lui…

  10. La différence avec Neron , c’est que Macron, si il détruit la France pourra toujours prendre le premier jet pour l’Amérique ,qui, si elle est toujours démocrate , l’acceuillerait à bras ouverts .
    Louis XVI qui était en très mauvaise posture , et certainement pas pire que Macron n’a pas eu ce loisir lors de sa fuite à varennes .

    • Louis XVI ne méritait pas son sort, et ce n’était pas le débonnaire imbécile qu’on nous a décrit à l’école de la république.

  11. en effet la fête continue, on est au bord de la banqueroute, il n’y a pas de gouvernement, et lui le mégalo, distribue les impôts à sa guise, il n’oubliera pas de convier toutes ces personnes à festoyer, comme au Château de Versailles pour « choose France » pour la réception au Louvre dernièrement là aussi 500 convives, pendant ce temps là nous on cherche comment finir le mois, qu’il en profite encore un peu, l’exil n’est pas loin, la rentrée risque d’être musclée et se prolongera surement quelques mois, peut être là aussi appellera t-il des forces de police étrangères pour nous taper dessus, on verra.

  12. Au lieu de parler, parler, parler, je préfèrerais qu’il nous passe du John Lennon comme le DJ de la finale de beach volley féminines. Au moins elles se sont calmées !

  13. Evitez de personnaliser SVP. L’attribution des JO date d’avant Macron, et c’est la France qui offre les JO, avec comme représentant sont président de la république. Il se trouve que c’est Macron, mais cela aurait pu être quelqu’un d’autre…

    • Oui mais… L’actuel Jupiter aux manettes veut s’en attribuer tout le « mérite » ! Grand mégalo, va….

    • Tout à fait exact, mais il n’aura échappé à personne qu’il se verrait bien attribuer à titre personnel une médaille d’or pour avoir contribué à ce que ces JO se déroulent sous les meilleurs hospices ( c’était son boulot !) mais à quel prix ! Plus dure sera le réveil c’est une certitude lorsque l’on vit au dessus de ses moyens,
      Mais : «  quoi qu’il en coûte « excepté pour lui évidemment !

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