Joe Biden gracie son fils : des médias bien plus compréhensifs que pour Trump
À l’approche de Thanksgiving, le président Joe Biden a gracié deux dindes, comme le veut la coutume. Dans la foulée, il a gracié son fils, Robert Hunter Biden. Un Biden junior reconnu coupable, en juin dernier, de trois accusations liées aux armes à feu après un procès axé sur sa toxicomanie et, en septembre, de plusieurs délits fiscaux. Les condamnations (il risquait des années de prison) n’avaient pas encore été prononcées.
Grâce « totale et inconditionnelle »
Après le verdict de juin, Joe Biden avait déclaré l’accepter et « respecter le processus judiciaire ». Dans un communiqué, le président des États-Unis en exercice explique maintenant qu’à travers son fils, c’est lui qui était visé. « En essayant de briser Hunter, ils ont essayé de me briser – et il n’y a aucune raison de croire que cela s’arrêtera là. » Il va jusqu’à parler d’une « erreur judiciaire » frappant son fils, à laquelle sa grâce remédie.
Le plus intéressant est le texte de la grâce « totale et inconditionnelle ». Elle concerne les infractions que Hunter Biden « a commises ou aurait pu commettre ou auxquelles il a participé au cours de la période du 1er janvier 2014 au 1er décembre 2024, y compris, mais sans s'y limiter, toutes les infractions accusées ou poursuivies ». Outre les deux condamnations susdites, la grâce concerne donc toute affaire en cours et toute affaire qui sortirait ou qu’on ignorerait encore. Hunter Biden aurait d’autres choses à se faire pardonner sur la décennie concernée ?
Un gaz ukrainien au parfum de corruption
Là, impossible de ne pas penser à l’affaire Burisma Holdings. Hunter Biden a siégé au conseil d’administration de ce producteur de gaz et de pétrole en Ukraine, de 2014 à 2019. Or, Hunter Biden a été suspecté de corruption, et son président de père, de conflits d’intérêts. Une affaire pas près d’être éclaircie : le président de la commission des finances de la Chambre relevait, en mai dernier, que Hunter Biden avait menti alors qu’il témoignait sous serment lors de l’enquête du Congrès et qu’il y faisait obstruction.
Cette affaire ukrainienne a nourri pas mal de complotisme. Loin de calmer le jeu, la grâce paternelle qui anticipe toute condamnation à venir en couvrant la période incriminée ne fait que l’alimenter davantage. Et ne parlons pas des activités de Hunter Biden en Chine, ni de son ordinateur, qui révélait un « fils de » englué dans le fric, la drogue et le sexe. Un scandale assez sensible pour que Facebook désactive les publications à ce sujet « afin de s'attirer les faveurs de l'administrateur de Biden-Harris », selon une récente enquête journalistique relayée par la commission judiciaire de la Chambre des représentants.
La faute à… Trump !
L'affaire a des précédents. En 2001, à la veille de quitter la Maison-Blanche, Bill Clinton avait gracié son demi-frère, condamné pour possession de cocaïne. En 2020, Donald Trump avait gracié le père de son gendre Charles Kushner, condamné pour fraude fiscale - celui-là même qui va être l’ambassadeur des États-Unis en France. Courrier international titrait alors que « Trump a corrompu la grâce présidentielle ». Ce 2 décembre, nos confrères de Courrier international se contentent de reprendre le titre neutre de l’AFP : « Biden gracie son fils Hunter avant de quitter la Maison-Blanche ».
À l'unisson, les médias français font dans la discrétion. Tout au plus Le Monde note-t-il que Joe Biden « contredit son propre engagement ». Plus fort : si le correspondant de France 24 regrette « un épisode de plus qui abîme l'image de la fonction présidentielle », il en rend responsable… devinez qui ? Donald Trump, bien sûr, dont Joe Biden « s'approprie la méthode et l'argumentaire ». Ah, la fameuse trumpisation des esprits ! Mais ni Clinton ni Trump n’avaient donné à leur protégé un blanc-seing rétrospectif, cette fameuse absolution premium que Biden père vient d’accorder à Biden fils, lequel se refait à peu de frais une virginité douteuse.
Samuel Martin
Journaliste
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
Puis-je laisser mon fils collégien rentrer tout seul ?
Lire la vidéo
27 commentaires
« À l’approche de Thanksgiving, le président Joe Biden a gracié deux dindes » …. Et un dindon, son fils, qui n’est pas un perdreau de l’année et dont la farce est quelque peu avariée !!
Le parti pris général des médias grand public occidentaux pour Biden, Kamala Harris et contre Trump est la démonstration que ces médias sont dirigés par un parti unique pour lequel la démocratie ne peut avoir qu’un visage : le leur.
Biden, juste avant son départ, range ses affaires, coup de balai avant fermeture, et l’opinion semble indifférent, c’est là qu’on peux apprécier que ces gens là osent tout en toute impunité.
Ah, si c’était Trump qui ait gracié sa fille, les journaux de gauche doubleraient les achats d’encre et de papier pour dénoncer tout ça… mais là, c’est un homme « de gauche » alors silence. Comme pour Jean Philippe Desbordes journaliste de gauche, violeur ayant perpétré des actes de barbarie sur ses belles filles, ou Gérard Miller, gaucho bien connu accusé de viols et dont on ne parle plus… Chouette ! Par contre nos bons journalistes mainstream rajoutent régulièrement une petite couche sur Depardieu, même si on sait aujourd’hui que le scandale est parti du mensonge éhonté de « Complément d’enquête » qui a bidouillé des montages mensongers pour mieux le faire tomber. Mais non, non, ce sont des journalistes de gauche qui l’ont fait donc ce n’est pas une fake new… Vivement un gouvernement de droite pour balayer tout ca !
3Outre les deux condamnations susdites, la grâce concernerait donc toute affaire en cours et toute affaire qui sortirait ou qu’on ignorerait encore. Hunter Biden aurait d’autres choses à se faire pardonner sur la décennie concernée ?3 Ecrivez vous ! …
La réponse est dans la question ! … La fameuse mafia « démocrate » made in USA qui n’a su que piller/fracasser/tsunamiser tout ce qui la dérangeait dans sa conquête de pouvoir et en même temps se protégeant de toutes les façons possibles son territoire depuis la guerre de Sécession ! …
Il y a pire qu’un voleur, un voleur qui prône la vertu.
Charité bien ordonnée commence par soi-même, non ?
Ce nouvel épisode va sonner le glas de l’État Profond américain et ça a déjà commencé avec l’élection de Trump,une interview de quelqu’un sur Sud-Radio ayant vécu aux USA, disait que depuis la victoire de Trump, la chape de plomb wokiste qui pesait sur la société avait disparu et que les gens se sentaient vraiment libérées de toute pression, même des électeurs démocrates.Le vent qui a tourné est en train de balayer certains détritus et je pense que ça va arriver en France.
Et si le FBI et tous ou presque les médias US n’avaient pas fait peut-être obstruction sur toutes ces affaires (Burisma, ordinateur oublié, etc.., pendant la campagne présidentielle de 2020, Biden n’aurait jamais été élu et par conséquent, n’aurai pas pu gracier la chair de sa chair.
Oui
Très bien Serge : peu de Français lecteurs du Monde et anti Trump savent ça. Trump arrivera -t-il à laver le FBI corrompu ?
Que n’auraient pas dit cette « mafia » la, si ce scandale avait été le fait de Trump, mais nous avons hélas les mêmes en France.
Rappelez vous que MITERRANDavait amnestie toute la classe politique. Et que les élus en étaient choqués alors qu’ils en bénéficiaient. C’était une démonstration de cette mafia de tous bords.
La mafia de gauche s’est exprimé et blanchit le noir corbeau.
L’image même de deux escrocs de la nouvelle politique dite gauchiste qui sont a l’origine du conflit en Ukraine et ou ils y ont fait fortune. Peu importe ce qui se passe après.
il a osé …..
La gauche dans toute sa splendeur . Et nous avons la même ici .
Comme je suis fier de ne pas faire partie de cette gauche internationale..comme je suis fier de préserver mon Honneur et ma Dignité , et lorsque mes yeux regardent une tel mafia ici ou là-bas, je me surprends à sourire de mépris envers ces » gens là «