Joe Biden lutte contre les suprémacistes blancs… quand ça l’arrange
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Le président Joe Biden a déclaré, il y a deux mois, que la plus grande terreur, aux États-Unis, était actuellement le « suprémacisme blanc ». Biden va avoir du mal à être crédible dans ce combat. En effet, il promet de sévir contre les nazillons américains mais il ferme les yeux sur leurs homologues que son administration finance et soutient en Europe de l’Est.
Depuis la chute du rideau de fer, Washington fait tout ce qu’il peut pour mettre la main sur les pays de l’Est européen et éloigner la Russie du reste du continent. Cette hystérie atlantiste conduit Washington à parfois raviver les plaies de la Seconde Guerre mondiale et imposer des fractures sur les mêmes lignes de front idéologiques que celles créées par l’Allemagne nazie. Nous avons vu, pendant les guerres d’ex-Yougoslavie, comment l’OTAN a soutenu les mouvements inspirés des Oustachis croates ou des Mladi muslimani musulmans, tous deux ayant collaboré avec le IIIe Reich.
Cette stratégie se poursuit aujourd’hui encore, notamment en Ukraine, où la résurgence d’idéologies héritières de la Seconde Guerre mondiale gangrène jusqu’aux entrailles de l’État. Les USA ont encouragé et soutenu le coup d’État de l’Euromaïdan de 2014 à Kiev. Ce mouvement était encadré par des groupuscules extrémistes comme le Pravy sektor (Secteur droit) qui puise sa doctrine dans celle de Stepan Bandera (1909-1959), politicien ukrainien condamné en 1936 pour l’assassinat du ministre de l’Intérieur polonais Pieracki et soutenu par le IIIe Reich.
Depuis, les membres de ces groupes continuent de faire le jeu des Américains au sein de la Rada (Parlement) ukrainienne ou en se battant contre la population russophone du Donbass, où ils ont commis des crimes de guerre. Cela n’empêche pas Washington de leur livrer des armes et d’assurer leur formation. Le 8 avril dernier, l’attachée militaire américaine à Kiev, Brittany Stewart, est allée inspecter les troupes ukrainiennes sur la ligne de front au Donbass en arborant un écusson « L’Ukraine ou la mort ». Elle est même allée rendre hommage à Vasily Slipak, mort au combat, ancien chanteur d’opéra et militant notoire du Pravy sektor. Biden, qui a été en Ukraine six fois lorsqu’il était vice-président d’Obama, sait très bien à qui il a affaire. En 2014, il a même rencontré Oleg Tyagnibok, président de l’ex-Parti social-national d’Ukraine devenu Svoboda.
Le président américain et son entourage néoconservateur restent curieusement silencieux sur leur soutien aux nazillons ukrainiens. Ils veulent une zone de tension forte sur la frontière russe, quel qu’en soit le prix. Si Washington voulait lutter réellement contre le suprémacisme blanc, il le ferait partout et ne s’en servirait pas pour rallumer la guerre en Europe de l’Est. Pour les victimes mondiales de l’ingérence américaine, la plus grande terreur n’est pas le suprémacisme blanc mais le suprémacisme de la Maison-Blanche.
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