Jordan Bardella et Marion Maréchal invités à Jérusalem : BHL s’étrangle !

Une petite-fille de Le Pen à Jérusalem ? Dans un monde sans manichéisme, BHL est déboussolé.
Capture d'écran I24news
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Evénement assez exceptionnel, Jordan Bardella et Marion Maréchal ont été invités par le gouvernement israélien à participer à un congrès contre l’antisémitisme. Bernard-Henri Lévy a, de ce fait, annulé sa venue. Hors de question de côtoyer la bête immonde en de pareilles circonstances.

L’inénarrable BHL. On pensait que les temps avaient changé. Que l’on avait changé de siècle et que la menace antisémite n’était plus forcément où l’on croyait. Mais l’emblématique philosophe français vient nous rappeler le vieux combat qu’il mène depuis un demi-siècle.
Il faut dire que l’invitation de Jordan Bardella et Marion Maréchal en Israël n’est pas anodine. Le Figaro révélait, jeudi, que les deux eurodéputés étaient invités par le gouvernement de Netanyahou à participer à la Conférence internationale de la lutte contre l’antisémitisme, qui doit se tenir à Jérusalem, les 26 et 27 mars prochains. Une invitation historique pour les deux étoiles montantes de la droite nationale française ; Bardella-Maréchal, le duo héritier de Jean-Marie Le Pen, l’un par le parti, l’autre par le sang.

« L’antisémitisme est un poison »

Le président du Rassemblement national doit intervenir sur la montée de l’antisémitisme en France depuis le 7 octobre. Au JDD, il confie vouloir ainsi « rappeler que l’antisémitisme est un poison, qui ne doit souffrir d’aucune complaisance, en France comme partout dans le monde ».

Difficile d’être plus clair. Bernard-Henri Lévy devait être aux anges. Lui-même répondait en janvier, sur CNews, à Pascal Praud qui lui disait n’avoir rien à reprocher au RN depuis un an sur ce qui s’est passé en Israël : « Absolument ; sur Israël, c’est vrai. »

Mais sa vieille haine de l’extrême droite maurassienne prend le dessus. Peu importe les quarts de siècle qui passent, peu importe que Bardella ait comme président de référence Jacques Chirac, « qui avait cette passion pour la France », disait-il, jeudi, sur LCI.

BHL chante tout de même sa rengaine comme un mauvais vinyle rayé. Après les législatives de 2024 et le score historique du mouvement de Marine Le Pen, il s’exclamait en plateau : « Que le pays de Voltaire, Victor Hugo, Jean-Paul Sartre en soit à voter pour un tiers pour ce parti antirépublicain, factieux, extrémiste, qu’est le Rassemblement national, il y a là quelque chose d’extrêmement triste. »

Les contradictions du CRIF

Il s’est trouvé, récemment, un camarade en résistance de salon en la personne de Yonathan Arfi, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), qui s’est indigné de ce que les élèves de l’établissement privé Lucie-le-Hirsch, école parisienne israélite la plus ancienne de France, visitassent l’Assemblée nationale avec le député RN Julien Odoul. « L’Histoire et les valeurs portées par l’école Lucien-de-Hirsch sont aux antipodes de l'Histoire et des valeurs du RN », a-t-il protesté, sur X. Une protestation d’autant plus étonnante qu’elle intervint le même jour que la polémique autour de l’affiche de La France insoumise. Un CRIF qui, pour l’avocat Gilles-William Goldnadel, « ne représente absolument plus les Juifs français ». Auprès de BV, l’essayiste évoque « la mue » du parti fondé par Jean-Marie Le Pen : « Depuis les attentats du 7 octobre, le RN a eu une attitude tout à fait méritoire à l’égard d’Israël et des Juifs de France. » Pour Maître Goldnadel, l’attitude de Bernard-Henri Lévy est « désolante ». Elle participe, selon lui, de ce mouvement qui, à trop regarder à droite, a autorisé « l’extrême gauche en majesté médiatique de poursuivre impunément son antisémitisme ». Une attitude qui ressemble à celle qui, depuis plusieurs décennies, favorise « une immigration islamique invasive dont les Juifs français sont les premières victimes ».

Antisémitisme de droite ? Antisémitisme islamo-gauchiste ? Une petite-fille de Le Pen à Jérusalem ? Dans un monde sans manichéisme, le pauvre BHL est déboussolé.

Picture of Yves-Marie Sévillia
Yves-Marie Sévillia
Journaliste chez Boulevard Voltaire

Vos commentaires

123 commentaires

  1. C’est vrai que recevoir Knafo, Zemmour ou Goldnadel, cela a du sens pour Tel-Aviv. En revanche, inviter Bardella ou Marion Maréchal relève de la provocation gourmande, or le gouvernement israélien ne manque pas de provocateurs que nos deux mousquetaires seraient bien inspirés de ne pas rencontrer…

  2. Je n’ai jamais apprécié cet individu, philosophe d’opérette, plus soucieux de son image avec son col blanc qui pérore, se promène à travers le monde bien au chaud. Cela me rappelle un autre énergumène avec son sac de riz. Parole, parole……..

  3. Jean Marie le Pen.En matière de politique étrangère, son anticommunisme le conduit à se prononcer, en 1974, pour des « alliances européennes et atlantiques » face à l’« impérialisme soviétique ». Il se pose longtemps en défenseur d’Israël face au nationalisme arabe, au point d’être un temps considéré comme l’homme politique français le plus favorable à cet État. C’est en France qu’il est attaqué par le CRIF alors qu’il est reçu en Israël et aux Etats unis par la communauté juive.

  4. Ne soyons pas aussi durs avec lui, par cette décision Monsieur Bernard-Henri Lévy nous prouve qu’il est un homme intègre, qui ne renie pas ce qu’il est, à savoir un homme de postures !
    L’intellectuel de gauche, dans toute sa splendeur.

  5. « rappeler que l’antisémitisme est un poison, qui ne doit souffrir d’aucune complaisance, en France comme partout dans le monde ». OK.
    Mais alors pourquoi ne pas interdire le génocide des milliers de sémites palestiniens?

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