Un jour après Paris, Bruxelles échappe à un attentat d’envergure
Un jour après la tentative d’attentat sur les Champs-Élysées à Paris, Bruxelles a connu le même sort, ce mardi soir vers 20 heures 50, en pleine Gare centrale, qui dessert le centre-ville. Dans pareil cas, on se réjouit qu’il n’y ait pas eu de victimes et que seul l’assaillant ait succombé. L’heure, pourtant, est à l’inquiétude.
Un dénommé Oussama, résidant à… Molenbeek et dont le nom était associé jusqu’à présent à des affaires de… mœurs, a perpétré une explosion dans l’entresol de la gare. Il a été rapidement neutralisé par les militaires patrouillant sur les lieux et a rapidement succombé à ses blessures.
Selon un agent des chemins de fer, principal témoin de la scène, l’homme vantait le djihad avant de terminer son laïus au cri de "Allah Akbar".
On se doute que le pire a été, comme à Paris, évité. Dans les deux cas, Adam D., "très armé", et Oussama, qui avait confectionné une bombe à clous "pour faire un maximum de victimes", étaient vraisemblablement des pieds nickelés du terrorisme, mus par une idéologie mortifère et inspirés par les actes sanglants commis dans les deux capitales, et ailleurs en Europe, ces derniers mois.
Si le carnage a été évité et si l’inquiétude se lit à nouveau sur les visages dans les deux capitales, on peut s’étonner que celle-ci s’accompagne désormais d’une part d’indifférence, voire de résignation, comme si le terrorisme était devenu tristement banal dans l’Europe du XXIe siècle.
Après l’attentat sanglant de Manchester, certains médias avaient parlé d’"incident terroriste". Après la tentative de Bruxelles, les autorités ont repris la même terminologie à propos d’une "petite explosion".
Dès que les explosions eurent retenti, un mouvement de panique a eu lieu sur la Grand-Place, qui se trouve à proximité de la Gare centrale. Les restaurants et les cafés ont accueilli les personnes choquées et désireuses de se mettre à l’abri.
Le Premier ministre Charles Michel (Mouvement réformateur, centre droit) a convoqué un Conseil national de sécurité ce mercredi matin. L'Organe de coordination pour l'analyse de la menace, désormais bien connu des Belges sous son acronyme OCAM, a maintenu le niveau de la menace à trois sur une échelle de quatre.
La Belgique tarde à se doter de mesures structurelles qui permettraient de lutter efficacement contre le terrorisme. Celles-ci nécessiteraient un bouleversement des mentalités. Signe qui ne trompe pas : la Chambre des représentants vient de rejeter une modification de la Constitution permettant d’allonger le délai de garde à vue.
Les "incidents terroristes", comme on dit dans les médias, risquent quant à eux de se multiplier dans les mois qui viennent.
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