« Journée du droit à mourir dans la dignité »: l’ADMD s’approprie le 2 novembre

ADMD 2 novembre

Le 2 novembre est une journée particulière, pour les catholiques. Il s’agit de la journée des défunts, « une journée de commémoraison et une journée d’intercession », comme la décrit le diocèse de Paris. Une journée où « on fait mémoire des défunts et on prie pour eux », pour qu’ils aient la vie éternelle, pour qu’ils vivent auprès de Dieu, celui qui leur a donné la vie. Pour les non-croyants ou, plus généralement, pour toutes les personnes qui ne croient pas qu'il y a une vie après la mort, tout cela peut sembler absurde. Beaucoup, d'ailleurs, ne savent pas que dans l’Église, les défunts sont fêtés le lendemain de la Toussaint. Or, depuis 2008, l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) s’approprie cette date et décrète qu’il s’agit d’une « journée mondiale pour le droit à mourir dans la dignité ».

Une date polémique

Le jour n’est évidemment pas choisi au hasard. Le but est de faire parler de soi et peut-être même de choquer. L’Église catholique a une position très claire sur l’euthanasie qui ne va pas un seul instant dans le sens du suicide assisté : « Rien ni personne ne peut autoriser que l’on donne la mort à un être humain innocent, fœtus ou embryon, enfant ou adulte, vieillard, malade incurable ou agonisant. Personne ne peut demander ce geste homicide pour soi ou pour un autre confié à sa responsabilité, ni même y consentir, explicitement ou non. » L’ADMD voudrait contrarier les catholiques qu'elle ne s’y prendrait pas autrement.

À moins qu’il ne s’agisse que d’opportunisme ? Cela ne serait pas étonnant, vu les méthodes de l’association. Comme évoqué précédemment, c’est l’ADMD, et plus précisément son ancien président, Jean-Luc Romero, qui a instauré cette « journée mondiale pour le droit à mourir dans la dignité ». Il a donné à sa manifestation un titre on ne peut plus pompeux. Un titre qui n’a rien d’officiel et qui est totalement illégitime. D’une part, parce qu’il n’est pas reconnu par l’ONU et, d’autre part, car l’événement n’a aucune portée internationale.

Une manifestation de faible ampleur

Il s’agit d’une petite manifestation bien franco-française, voire parisiano-parisienne. Pour sa grande journée mondiale, si ce n’est quelques distributions de tracts çà et là, l’Association pour le droit de mourir dans la dignité ne dépassera pas le périphérique de la capitale. Elle va se déplacer entre la place de la République, les Invalides et Matignon. Question « international », peut mieux faire. L'utilisation de l'adjectif « mondiale » est évidemment abusive, elle vise à apporter indûment de la crédibilité à la démarche.

Chose indispensable quand on exige, « sans délai, la reprise du texte permettant l’accès universel à des soins palliatifs et à des soins d'accompagnement et la légalisation de l’aide active à mourir ». Pour être aussi péremptoire, il est impératif d'être pris au sérieux, quitte à s'arranger un peu avec la réalité. Malheureusement pour elle, ce n'est pas l'ADMD qui fixe le calendrier de l'Assemblée nationale et elle va devoir patienter. Pour rappel, suite à la dissolution du 9 juin dernier, tous les travaux parlementaires ont été ajournés. Le débat sur la fin de vie n'étant pas la priorité des priorités, il ne devrait reprendre que courant 2025, comme annoncé sur le site Public Sénat ce jour. Un délai qui laisse le temps, à l’ADMD, de se trouver une nouvelle date moins polémique et de donner un nom à sa manifestation plus en accord avec son importance.

Vos commentaires

29 commentaires

  1. Et le droit de vivre qu’est ce que vous en faites ?? Je suis contre l’Euthanasie et le droit à mourir ! Hervé de Néoules !

  2. Ce serait d’autant plus drôle injuste qu’on n’a jamais invoqué la foi catholique pour lutter contre l suicide assisté … à moins que ne commette une erreur.

  3. Le droit à la dignité argument majeur de l euthanasie certes mais ce droit pour qui est il ? Certainement pas pour le soignant qui sera obligé d appuyer sur la détente. Parce que c’est de ça qu’il s agit. Remplacez la seringue par un flingue et le produit par une balle. Ceux qui veulent mourir n ont qu’à se donner la mort ou solliciter leur enfants. Mais la loi préférera mettre les soignants en 1ère ligne et ça c’est inacceptable ! Où sera notre dignité ?

  4. Avant qu’il ne soit trop tard pour moi ! Si vous n’en voulez pas n’en degoutez pas les autres , je n’aspire pas à passer deux ans sur un fauteuil roulant ,avec des couches , incapable de manger seul , et dans l’obligation d’obéir faute de pouvoir contester.Je préfère la mort à quelques années de vie de merde ,il est vrai que je ne fais partie d’aucune secte, et ne crois pas aux forces de l’esprit comme disait le vieux satrape Mitterrand ,qui lui y croyait.

  5. La «  dignité » qu’est ce que c’est?
    Avoir de quoi bien vivre? Ne pas déranger les autres? Se taire quand on souffre? Laisser un héritage?
    Est ce qu’on nait «  dans la dignité «  ? Bien propre et sans crier ?
    La dignité c’est de ne pas gêner ne rien coûter à la société se taire et crever en silence .
    Vous connaissez ce beau poème «  la mort du loup » ?

  6. Info pour les plus jeunes : pendant 10 ans Jacques Attali grand Franc Maçon haut gradé, 1er Conseillé à l’Elysée, a harcelé (de 1981 à 1991) F. Mitterrand (P.S.) afin que l’Euthanasie soit présenté et voté à l’A.N, et qui l’a refusé. Il avait un cancer….Il faut dire que l’euthanasie pourrait « économiser » des dizaines de milliards d’euros par an…pour les dépenser ailleurs, par cette Obédience Maçonnique Mondialiste, que la Nation n’intéresse pas en 1er. Macron en est le successeur en Grand Tribun…bien aimé par une partie des anglo saxons…

    •  » Il avait un cancer » soigneusement dissimulé. Pendant 14 ans au moyen d’une pile de faux bulletins de santé (bravo son médecin personnel). Chez ces gens-là, Monsieur, l’honnêteté n’est pas une vertu, tout au plus un obstacle à leur carrière.

  7. Une pub sans un Noir, reconnaissons que c’est rare, mais justement, les Noirs ne sont certainement pas le public cible, les musulmans non plus et il n’y a pas de foulard dans la pub, saluons au moins cela !

  8. « journée mondiale pour le droit à mourir dans la dignité » = pour moi, diplômée de SP, c’est comme on me l’a appris et comme je l’ai pratiqué sur le terrain, le droit à la personne malade, et/ou handicapée, et/ou en fin de vie, et/ou âgée… d’être aimée jusqu’à sa dernière minute de vie, d’être chouchoutée et de voir dans nos yeux qu’elle est digne de vivre quelque soit son âge, son handicap ou sa maladie.

    Mais parler d’amour à ceux qui ne pensent qu’à se débarrasser de ceux qui sont vieux et/ou malades, et/ou handicapés , et/ou en fin de vie, en les tuant afin de ne pas les voir et en pensant pour beaucoup soit à la succession (je l’ai vu = des petits enfants se disputer dans le couloir devant la porte de la chambre pour ce qu’ils voudraient avoir!) soit, comme nos gouvernants (dont le célèbre Attali) penser que ces personnes qui pour moi sont dignes de vivre, coûtent plus qu’elles ne rapportent!

    Je rappelle que l’on peut à notre époque, traiter la (les) douleur! On peut, mais le veut on?

    • « Vivre dans la dignité », c’est tout de même très mis en avant, peut être pas de « journée » mais des revendications, oui.

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