Julia Cagé, fausse experte mais vrai militante

Capture d'écran X
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La semaine antifasciste bat son plein. Après la victoire du RN au premier tour des législatives, dimanche dernier, les appels au « barrage » se multiplient un peu partout. Parmi ces valeureux castors, on trouve une bonne partie de la classe politique, des sportifs engagés, des rappeurs, mais aussi et surtout des médias. Ces derniers sont sur le pont pour empêcher l’arrivée au pouvoir de ce qu’ils nomment « extrême droite ». Certains le font très ouvertement, comme 20 Minutes, dont les journalistes demandent l’abandon de toute neutralité dans leur traitement du RN, d’autres tentent de sauver les apparences - devoir de pluralisme oblige. C’est, bien sûr, le cas du service public en général, et de France Inter en particulier.

 

Un castor nommé Julia Cagé

 

Histoire de passer entre les gouttes de l’Arcom et des règles du temps de parole, la radio a pris pour habitude de tendre le micro à quelques « experts » et « chercheurs » triés sur le volet. Ces intervenants réguliers portent la bonne parole progressiste et font œuvre de propagande en dissimulant leur militantisme sous leur vernis académique. Julia Cagé en fait partie. Ce mardi matin, encore, celle qu’on nous présente comme une simple « économiste » était sur France Inter afin d’appeler à « un grand front démocratique contre l'extrême droite ». « Il faut aller convaincre les électeurs républicains, mais aussi les électeurs de la majorité présidentielle d’aller voter partout contre l’extrême droite », exhortait-elle.

 

 

Notez que, pendant sa longue tirade de près de deux minutes, la militante n’a pas été interrompue une seule fois par le journaliste de service public. Nicolas Demorand s'est contenté de prononcer quelques « ouais » encourageants. On l’a pourtant connu plus incisif, dans ses interviews. Lourdement diplômée, Julia Cagé est manifestement une sommité incontestable à ses yeux... Il faut dire que celle qui parle ici de tout sauf d’économie a des arguments brillants. « La gauche, c’est mieux que l’extrême droite, lance-t-elle, bien consciente de s’exprimer sur une antenne amie où son prêche passera comme une lettre à la poste. Il faut avoir ce discours de manière extrêmement forte et claire. »

Pas à une contradiction près, Julia Cagé appelle au barrage contre « l’extrême droite » mais rejette les accusations de militantisme. « Il ne s’agit pas de donner des consignes de vote. Il s’agit de faire confiance à l’intelligence des électeurs et de leur dire pendant trois, quatre jours tous les risques qui sont associés à une majorité absolue de l’extrême droite en France. » En gros, faire confiance au peuple français tout en le soumettant à un matraquage idéologique ininterrompu. Belle conception de la démocratie.

 

Une militante radicale à qui tout est permis

 

Julia Cagé ne le précise pas dans cet extrait, mais elle est moins anti-RN que pro-LFI. Selon Libération, la femme de Thomas Piketty - un autre économiste de gauche - aurait même ambitionné de prendre la tête de liste des Insoumis lors des élections européennes. Finalement non investie, elle a néanmoins contribué au programme du Nouveau Front populaire et milite, depuis, pour l’union des gauches les plus radicales. « On a une semaine pour se mettre d'accord sur le fait d'avoir un candidat des gauches par circonscription, puis deux semaines pour faire un programme », appelait-elle sans gêne, au lendemain des européennes, sur France Inter. La semaine suivante, elle intervenait lors d'un meeting du NFP à Montreuil et profitait d'un entretien à Libération pour en appeler, sans la moindre gêne, au « rassemblement le plus large ».

 

 

L’absence de toute retenue, de toute décence, est bien ce qui caractérise l’extrême gauche de Julia Cagé. Il faut, en effet, une sacrée dose de culot pour venir à la radio donner des leçons de démocratie quand on soutient un parti volontiers séditieux et antirépublicain. Il en faut, de l’aplomb, pour affirmer que le RN « représente un danger pour l’indépendance des médias, […] pour la liberté des femmes, la liberté des minorités » quand son propre camp politique exige la fermeture d’une chaîne de télé, défend le port du burkini et cajole des antisémites. Hélas, il ne faut pas compter sur les journalistes de France Inter pour relever ces incohérences. Les exigences de professionnalisme passent après la lutte contre le fascisme !

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

3 commentaires

  1. Il est vrai qu’avec les accointances de NFP avec les islamistes, la femme verra sa condition progresser. N’est ce pas en Iran que le non port du voile conduit à la prison? Qu’est devenue cette profession de journaliste qui foule au pieds en permanence la charte de Munich.

  2. Le genre d’universitaire qui sort de la sorbonne et les hautes études sociales ..
    Pour ainsi dire rien .
    Aucune expérience de la vie en entreprise.
    De la gestion industrielle.
    Bref d’une activité économique qui produit des richesses .
    Et non pas du bla bla

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