Juliette Binoche, présidente du jury à Cannes en 2025, et militante de gauche
Le nom de la future présidente du jury 2025 de Cannes a été officiellement annoncé par les organisateurs du célèbre festival de cinéma, ce mardi : le 24 mai prochain, Juliette Binoche décernera la Palme d’or, à l’occasion de la 78e édition de l'évènement. Lumière sur une artiste qui compte autant de films à son actif... que d’engagements politiques !
« Une carrière complète et engagée »
Si la carrière cinématographique de Binoche n’a de quoi laisser personne indifférent, avec ses 70 films et de grands succès français comme internationaux, mais ses nombreux engagements politiques n'autorisent pas beaucoup d'espoir de changement de ce milieu très à gauche lors de l’édition 2025.
Avec l’actrice oscarisée en 1997 pour Le Patient anglais, les pétitions défilent, comme les films ! Entre tribunes MeToo dans Libération en 2024 ou plaidoyer pour une « loi intégrale » contre les violences faites aux femmes en 2024, appels à cesser le feu à Gaza ou engagement pour une candidature de Christiane Taubira en 2018, chaque année apporte son lot de luttes à cette « serial pétitionnaire », comme s’en amusent nos confrères de Marianne. En 2022, Juliette Binoche appelait encore à voter à la Primaire populaire, « meilleure voie possible pour faire gagner ce que nous avons en partage, la lutte contre le dérèglement climatique et les inégalités », affirmaient les cosignataires.
Sur son compte Instagram, l’actrice se confond avec la militante. Entre deux tapis rouges, la comédienne de 60 ans soutient les causes qui lui tiennent à cœur : les enfants palestiniens, les otages israéliens, l’inceste, mais aussi la lutte pour l’environnement. Elle interpelle même le président de la République : « À quand une conscience responsable de l’écologie ? », interroge-t-elle d'un ton comminatoire. Face à la montée du Rassemblement national, elle n’hésite pas non plus à user de son influence : en juin 2024, elle appelait à « voter contre l’extrême droite », ne cachant pas son soutien envers l’écologiste membre du Nouveau Front populaire Marine Tondelier.
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Cannes applaudit la « citoyenne engagée »
Ces prises de position très ancrées à gauche caressent les oreilles des adeptes du 7e art, qui se réjouissent de la future présidence, au sein du jury de Cannes, de celle qui fut révélée à l’écran par Rendez-vous, d’André Téchiné.
L’actrice française, couverte d'éloges par le communiqué du festival, succédera à la réalisatrice américaine Greta Gerwig, à l’origine du film Barbie, qui présidait l’édition 2024. Ce long-métrage avait été acclamé par la critique pour sa vision « féministe » et émancipatrice de la célèbre poupée de plastique, quand il s’agissait pour nous d’un ouvrage ouvertement misandre, dans le sillon du néo-féminisme actuel.
Par ailleurs, lors de la 77e édition de la Croisette, en mai dernier, Karla Sofía Gascón, né homme avant d’opérer une transition vers le sexe opposé, avait remporté le prix d’interprétation féminine pour son rôle dans Emilia Perez, le film de Jacques Audiard retraçant le parcours d’un baron de la drogue transsexuel. Que peut-on espérer, pour cette année ? On peut craindre le pire...
Mais ce militantisme exacerbé ne semble pas inquiéter les organisateurs de l’événement qui acclament les combats de « cette citoyenne engagée ». Voici donc le cinéma que souhaitent nous proposer les organisateurs de cette compétition censée mettre à l’honneur le talent et le mérite des professionnels et amoureux du grand écran.
« L’éducation, les sans-papiers, les droits humains en Iran, [Juliette Binoche] se place également dans le sillage essentiel des prises de parole autour du mouvement #MeToo », encense le communiqué du festival, qui n’oublie pas que l’actrice « joue également de son influence pour alerter régulièrement les consciences sur les dangers écologiques qui menacent notre planète ». Que récompense-t-on, au juste, en donnant à Juliette Binoche le privilège de présider le festival international ? Son talent d’actrice ou sa capacité à mener tous les combats de gauche en même temps ? C’est France 24 qui nous donne la réponse en se réjouissant d' « une nomination qui consacre une carrière complète et engagée ». C’est donc un peu les deux à la fois !
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