[Justice] Rocher Mistral, le Puy du Fou provençal, menacé
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Ce mardi 14 novembre, Vianney d’Alançon, propriétaire du château de La Barben et directeur de la SAS Rocher Mistral, avait rendez-vous au tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence. Il lui est reproché d’avoir installé des infrastructures (parkings, billetterie, chalets, scènes…) dans son parc de loisirs, Rocher Mistral, sans avoir eu les autorisations d’urbanisme nécessaires, mais également d’avoir failli sur le plan de la préservation de l’environnement. Le propriétaire évoque une obstruction administrative manifeste sur quelques autorisations indispensables.
De son côté, le procureur, Nathalie Vergez, a requis la remise en état de toutes les installations du site ayant participé à la dégradation des zones protégées, le retrait de l’ensemble des préfabriqués, 150.000 euros d’amende contre le parc à thèmes et 20.000 euros à l'encontre de son propriétaire. Un réquisitoire particulièrement sévère.
Un projet 100 % provençal
Vianney d’Alançon a acquis le plus ancien château de Provence en septembre 2019. Son objectif : le restaurer et y installer un parc de loisirs permettant de faire vivre à ses visiteurs « un voyage extraordinaire dans le temps à travers dix spectacles et de nombreuses animations », sur le thème de la Provence et de son Histoire. Une sorte de Puy du Fou provençal.
Pour ce faire, le nouveau propriétaire lance une grande campagne de travaux. Diverses autorisations sont demandées, notamment à la mairie de La Barben, mais les dossiers n’avancent pas, au contraire. Le maire, Franck Santos, dont le logement est mitoyen du parc, prend même plusieurs arrêtés contre Rocher Mistral. Le temps court, la date de l’inauguration approche, Vianney d’Alançon est au pied du mur. L’investissement a été colossal (près de 40 millions d’euros) et 150 employés sont sur le pied de guerre pour accueillir les premiers visiteurs. Avec les emplois indirects, le site revendique 400 emplois. Il ne peut plus reculer. La décision d’aménager un parking, d’installer des bureaux en préfabriqués, une billetterie, une scène temporaire, une rampe d’accès et un ascenseur pour les personnes à mobilité réduite est prise, malgré l’absence d’autorisation.
Durant l’audience, il précise que toutes ces installations « sont démontables en un quart d’heure ». Le propriétaire espérait une régularisation a posteriori auprès de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) et des Architectes des bâtiments de France (ABF), il n’en sera rien.
Priorité aux chauves-souris !
Côté environnement, Rocher Mistral est également pointé du doigt. La fédération départementale de France Nature Environnement (FNE) accuse le parc d’avoir dégradé l'habitat naturel de la colonie des murins à oreilles échancrées - une sorte de chauve-souris protégée - qui avait élu domicile dans les souterrains du château. Trois salles sont désormais dédiées à l’espèce et Rocher Mistral travaille avec le Groupe chiroptères de Provence (GCP) pour étudier l’installation de ces mammifères, mais cela ne semble pas suffire aux opposants du projet. Toujours sur la question environnementale, l’installation de structures dans des zones classées Natura 2000, soumises aux inondations et aux incendies, pose problème. Pour la DRAC, « c’est le dernier endroit où installer un parc d'attractions ».
Il n’y a presque que sur le plan de la préservation du patrimoine que le projet n’est pas retoqué. C’est trop peu. « Si les réquisitions sont suivies, le château est voué à être vendu à des Chinois », confie Vianney d’Alançon à Valeurs actuelles. Selon nos informations, un investisseur chinois aurait en effet manifesté son intérêt pour le site. Le parc, qui a attiré près de 300.000 visiteurs en trois ans et vise près de 200 000 visiteurs l'an prochain, n’en est pas à son premier bras de fer judiciaire. La Justice a souvent donné raison à l’exploitant, mais cette fois-ci, les réquisitions sont très lourdes. Si elles étaient suivies, elles pourraient priver le site de son parking et imposer le pire : la fermeture. Il ne fait pas bon être un « Puy du Fou » par les temps qui courent. Verdict le 13 février 2024.
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41 commentaires
On préfère laisser ce patrimoine aux chinois, qui ont déjà acheté une grande partie de nos chäteaux, terres agricoles (cf scandale de l’Indre) ? Quelle bande de décérébrés….la propriété du maire est limitrophe, il ne faut pas s’en étonner !
Cette espèce, particulièrement invasive, menace lourdement l’activité humaine……. pour le plus grand intérêt de qui ?? ….
Ce château n’a jamais été vraiment entretenu par ses précédents propriétaires. Les réparations coûtent une fortune et les mécènes sont aussi rares que des cigales en décembre.
Ce pauvre M. Vianney prend conscience que les animaux sont plus fréquentables que cette faune puante d’administratifs.
La France, le pays où l’on sait le mieux emm….. le monde. M. Vianney aurait eu moins de problèmes s’il avait voulu implanter un hyper marché !
Je vois dans cette affaire une manœuvre wokiste.