Kamala Harris, ou le naufrage de la vice-présidence des États-Unis

kamela harris

Un ouvrage secoue la vice-présidence des États-Unis, ces derniers jours. Son titre ? Cela ne passera pas : Trump, Biden et la bataille pour l'avenir de l'Amérique [NDLR : traduction de la version américaine This Will Not Pass]. Alors que l’essai ne sortira en librairie que début mai, le journal Politico en a publié quelques extraits en avant-première, ce 22 mars.

Écrit par deux journalistes politiques du New York Times, Jonathan Martin et Alexander Burns, le livre revient sur ces deux dernières années. De la campagne présidentielle de 2020 à la crise Covid et, bien entendu, à la première année de Joe Biden en tant que président, tout y passe. Les extraits choisis par Politico se concentrent toutefois essentiellement sur la piètre atmosphère régnant dans l’équipe de Madame la vice-présidente, Kamala Harris.

Ainsi, alors que la Maison-Blanche travaille d’arrache-pied pour donner l’image d’un duo Biden-Harris uni, ces nouvelles révélations présentent Kamala Harris comme incompétente et loin des critères requis pour le poste qu’elle occupe. À ce sujet, Kate Bedingfield, directrice de la communication de la Maison-Blanche, lassée des accusations faites à ses collaborateurs, aurait, en privé, renvoyé le bâton à la vice-présidente. « Dans sa carrière politique, ce n’est pas la première fois qu’elle ne répond pas aux attentes. Au Sénat, la gestion de son cabinet était très désordonnée, sa campagne présidentielle fut un fiasco. Peut-être que le problème ne venait pas de son équipe mais bien d’elle-même. » Kate Bedingfield est revenue sur ses déclarations, suite aux publications de Politico.

Un sénateur proche de Kamala Harris confie qu’elle est extrêmement insatisfaite des tâches de « second rang » qui lui sont confiées. La frustration s’est accentuée ces derniers mois, en particulier depuis l’été 2021 et son voyage au Guatemala, où elle fut sous le feu des critiques pour sa gestion de la crise migratoire.

Parmi les confidences, on retrouve ce propos de Jill Biden, première dame des États-Unis : « Parmi les millions de personnes qui convoitent la vice-présidence, pourquoi a-t-on choisi celle qui a attaqué Joe pendant la campagne ? », faisant référence au moment où Kamala Harris avait qualifié son époux de « raciste ». La question se pose en effet, surtout qu’on connaissait déjà les faiblesses de santé de Biden.

En réalité, le livre des journalistes du New York Times n’est qu’un des nombreux cailloux dans la chaussure de Mme Harris qui, il faut l’avouer, accumule les erreurs. Les médias d’opposition s’en donnent d’ailleurs à cœur joie.

Car, dans le bureau de la vice-présidente, c’est l’exode. Dix personnes ont quitté le navire depuis l’été 2021. La dernière en date, Nancy McEldowney, conseillère à la sécurité nationale, a annoncé son départ ce lundi 21 mars. La mauvaise gestion des équipes et la personnalité « toxique » de Kamala Harris ont donc bien été notées. Reste que celle-ci joue la victimisation, « en faisant sa Meghan Markle », comme l’ont souligné certains commentateurs. Peut-être pour détourner les projecteurs de ses « gaffes » politiques.

Après le bad buzz de la couverture du Vogue de février 2021, où Kamala Harris posait en tenue casual (leggings et Converse™) – indigne de son poste (« problème d’ampleur mondiale », pour l’entourage de Biden) –, Kamala Harris pousse désormais un esclandre parce que le personnel de la Maison-Blanche ne se lève pas à son entrée dans une pièce (n’est-ce pas un privilège exclusif du président ?). À coup sûr, il s’agit là de racisme ou de misogynie.

Pour l’ancien député Newt Gingrich, c’en est trop. Même ses déplacements à l’étranger s’avèrent dangereux pour l’image des États-Unis à l’international. Sa cote de popularité est plus basse que celle de Joe Biden dans les sondages. Les enquêtes d’opinion montrent que les Américains sont très inquiets qu’en cas de décès de Joe Biden, elle puisse devenir présidente des États-Unis. Encore une preuve que les choix idéologiques font plus de mal que de bien.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/03/2022 à 8:06.
Gaëlle Baudry
Gaëlle Baudry
Chroniqueuse à BV, spécialiste des Etats-Unis, consultante indépendante

Vos commentaires

48 commentaires

  1. Bidet /K Harris …..Une illustration parfaite de l’adage « de Charybde en Scylla » !

  2. Les commentaires des lecteurs indiquent qu’ils ont bien compris le fonctionnement de nos systèmes dit  »démocratiques ». ¨Ca n’augure pas très bien pour notre avenir.

  3. La politique attire beaucoup moins des citoyens de valeur parce ce que notre contexte politico/médiatique les font fuir la calomnie qui accompagne l’engagement de vouloir servir sa communauté. Pourquoi subir ça? Par contre, comme citoyens nous nous méfions de tout candidat qui propose des solutions qui ébranlent nos certitudes. Résultat, des candidat(e)s opportunistes mais sans envergure. Biden/Harris ne font pas le poids mais sont aussi un reflet de nous.

  4. L’équipe de Biden, complètement sénile comme on l’a vu à Bruxelles, ne cherchait quelqu’un de compétent. Elle cherchait une femme de couleur un peu wokiste, Kamela Harris est très bien dans ce rôle. Pour le reste, qui se souvient du VP de Trump et de Obama ? Pour ce dernier, c’était peut -être Joe !

  5. Les inconvénients de la discrimination positive, je remarque que chez nous la presse idolâtre des Démocrates est très discrète sur la vice-présidente US.
    Et horreur, elle a dit Au Guatemala,« Je veux être claire pour les gens de cette région qui envisagent de faire ce voyage dangereux jusqu’à la frontière américano-mexicaine : ne venez pas. Ne venez pas. Les États-Unis continueront à appliquer leurs lois et à sécuriser leurs frontières… Si vous venez à notre frontière, vous serez refoulés. »

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