Klaus Schwab abdique : à Davos, la valse des mondialistes déconnectés

Changement à la direction du forum de Davos. Un mondialiste chasse l’autre.
DAVOS/SWITZERLAND, 27JAN08 - Klaus Schwab, Founder and Executive Chairman, World Economic Forum addresses the audience during the session 'Message from Davos: Believing in the Future' at the Annual Meeting 2008 of the World Economic Forum in Davos, Switzerland, January 27, 2008. 

Copyright by World Economic Forum    swiss-image.ch/Photo by Remy Steinegger

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DAVOS/SWITZERLAND, 27JAN08 - Klaus Schwab, Founder and Executive Chairman, World Economic Forum addresses the audience during the session 'Message from Davos: Believing in the Future' at the Annual Meeting 2008 of the World Economic Forum in Davos, Switzerland, January 27, 2008. Copyright by World Economic Forum swiss-image.ch/Photo by Remy Steinegger +++No resale, no archive+++

Klaus Schwab, l’emblématique président du Forum économique mondial, plus communément connu sous le nom de forum de Davos, a annoncé quitter la direction de l’organisation mondialiste. L’ancien PDG de Nestlé, Peter Brabeck-Letmathe, prend sa suite par intérim dans un contexte où tous les dogmes sans-frontiéristes et libéraux portés par l’institution, quoique bien vivaces, commencent à s’effriter.

À 88 ans, Klaus Schwab a annoncé « quitter le poste de président et de membre du conseil d’administration ». Lors d'une réunion extraordinaire tenue le 20 avril, le conseil d'administration du Forum a accepté la démission de celui qui a conduit l’essor et le développement de cette institution dans son influence planétaire.

Économiste et professeur, allemand, Klaus Schwab crée en 1971 un colloque où les chefs d'entreprise et les hommes politiques pourront se côtoyer et agrandir leur carnet d’adresses. Davos, petite station alpine suisse, deviendra en quelques années un rendez-vous incontournable au point de devenir, 50 ans plus tard, le lieu de convergence de toutes les têtes dirigeantes internationales.

Le rêve de Davos : « améliorer l’état du monde »

Une organisation qui se targue de fournir « une plate-forme mondiale, impartiale et à but non lucratif pour une connexion significative entre les parties prenantes afin d'établir la confiance et de construire des initiatives pour la coopération et le progrès ». « Améliorer l’état du monde », voilà officiellement sa simple prétention, avec le succès que l’on connaît. En réalité, Schwab poursuit les objectifs qu'on retrouve lorsqu'il publie, en 2020, un ouvrage intitulé The Great Reset (La Grande Réinitialisation, dans son édition française) dans lequel il développe les thèses et les valeurs portées par Davos depuis 50 ans : une économie toujours plus libérale et un monde toujours plus globalisé où l’individu serait déraciné de ses attaches nationales.

Schwab est remplacé temporairement à la tête du Forum par le vice-président du conseil d’administration, l’ancien patron de Nestlé Peter Brabeck-Letmathe. Ce dernier, de nationalité autrichienne, a effectué une partie importante de sa carrière en Amérique latine, au service de la firme suisse. Il grimpe les échelons de la société dont il sera président de 2005 à 2017. Il aura une influence notoire sur le jeune Emmanuel Macron. Les deux hommes se côtoient lors des travaux de la commission Attali, créée par Nicolas Sarkozy en 2007 avec pour but de travailler à la « libération de la croissance française ». Le « jeune Mozart de la finance », passé à la banque Rothschild, conseillera le PDG de Nestlé dans le rachat des laits pour bébé de l’Américain Pfizer par la multinationale suisse (transaction de 11 milliards d’euros).

L'eau, une valeur marchande ?

D’anciennes déclarations de Peter Brabeck-Letmathe mettent en lumière sa conception relativement curieuse du capitalisme. L’homme affirmait, en 2005, que « l’accès à l’eau », plutôt que d’être nationalisé afin « que tout être humain » y ait accès, devait avoir « une valeur marchande », comme toute « denrée alimentaire ».

Cette passation de pouvoir survient dans un contexte d’offensive grandissante contre l’idéal mondialiste véhiculé par le forum de Davos. Via Trump, J.D. Vance, Musk, Milei, Orbán ou Meloni en Europe, les conservateurs ont déclenché une importante contre-offensive. L'actualité toute récente nous le rappelle : la guerre commerciale du président américain est une remise en question fondamentale des valeurs de libre-échange dans un monde globalisé et sans frontières imaginé par la clique de Davos. Trump n’a d’ailleurs pas hésité à défendre sa conception du protectionnisme économique à Davos même, tout en remettant en cause tous les dogmes universalistes du Forum. Lorsqu'il refuse, par exemple, de financer les politiques écologiques ou de genre en déclarant que les États-Unis ne reconnaîtraient que « deux genres, homme et femme ».

Javier Milei, le président argentin, n’avait quant à lui pas hésité à sonner la charge contre « le sinistre programme du wokisme », lors de la dernière édition du Forum. Il accusait celui-ci d’en être le « protagoniste » et le « promoteur ». « Tant que nous n’éliminerons pas cette idéologie aberrante de notre culture, la civilisation et même l’espèce humaine ne parviendront pas à revenir sur le chemin du progrès », avait-il déclaré.

Pour le Forum de Davos, en tout cas, pas de remise en question. De Schwab à Peter Brabeck-Letmathe, un mondialiste chasse l’autre.

Picture of Yves-Marie Sévillia
Yves-Marie Sévillia
Journaliste chez Boulevard Voltaire

Vos commentaires

63 commentaires

  1. Nestlé, pour moi aussi, a fait l’essentiel de ma carrière. J’ai pu rencontrer à plusieurs reprises pendant son parcours Peter Brabeck, puis avec l’évolution de la mienne, le recevoir en tant que Chairman et CEO dans les organisations Nestlè dont j’avais la charge, m’entretenir même en tête à tête avec lui à quelques reprises. Je n’ai jamais entrevu en lui un mondialiste « Schwab Macron » . Je doute qu’il le soit devenu à son âge. Remarquable stratège d’entreprise , il a conduit avec succès l’évolution d’une entreprise immense , très suisse, très « modèle capitalisme rhénan » au monde global. Nestlé pouvait elle vivre au rythme des années 70 en réalisant 2% de son chiffre d’affaires en Suisse. Le dogme de la « Total, Shareholder Value » n’y a jamais été déifié, les élucubrations qu’a connues sa concurrente Danone par exemple n’ont jamais eu cours sous ses mandats. Par contre celui de « Creating shared value » ou « création de valeur partagée » a montrée toute sa puissance et son efficience dans les pays et cultures émergentes. J’invite l’auteur de cet intéressant article- à remettre les déclarations reproduites de façon caricaturale sur ‘EAU’ dans le contexte des nécessités induites par les réalités des développements socio -économiques. Ils ont ont considérablement changé les besoins et les attentes des acteurs sociaux que nous sommes. Et à relire le bouquin de P. Brabeck , « Ascensions », publié en 2020 où la relation avec E. macron est remise à sa juste place, plutôt anecdotique. Je pense qu’il n’y avait pas beaucoup de personnalités dans le microcosme suisse pour assurer l’intérim de la direction du forum de Davos. À ce titre P. Brabeck est un bon choix. Qu’adviendra t’il du Forum de Davos, je n’en sais rien. Mais n’attendez pas que Rob Dreher en prenne la tête! Même si moi, j’aimerais bien!

  2. La couverture morale des mondialistes est d’assurer la paix entre les hommes par une libre circulation des biens et des personnes. C’est la base. Pour y parvenir, un concept éternel à déconstruire: l’attachement de l’homme à sa famille, à ses mœurs, à ses coutumes, à sa langue, à son histoire, c’est à dire à ses racines, en d’autres termes A SON PAYS. Les mondialistes appellent cet ensemble nationalisme, à leurs yeux l’obstacle majeur au vivre-ensemble universel. Or, cet ensemble est chevillé à la nature humaine, vouloir le détruire relève du mythe éternel de l’Utopie: créer un homme nouveau. Quand donc ces rêveurs comprendront-ils que si toutes les tentatives présentes et passées ont échouées, c’est tout simplement parce jamais et nulle part, l’onirisme n’a remplacé ni ne remplacera la réalité.

  3. Ce n’est pas un mal même si le successeur semble être du même acabit, à voir à l’usage. Le sortant est l’exemple vivant du technocrate parfait, arrogant, imbu de sa personne, qui se croyant doté d’un don divin et d’une intelligence hors pair se permettait d’écraser le reste de l’humanité. Quelques 75 ans plus tôt il n’aurait pas dépareillé dans le paysage politique d’alors de son pays. Mais attention à ne pas se réjouir trop car ce genre d’individu a souvent des ressources peu communes ,au propre comme au figuré.

  4. Démission de Schwab, ça se fête !
    Tout concorde : 1971: création du Forum Economique Mondial (FEM= FEMinisme) la bande mondiale qui unit Nestlé-Macron-Biden-Attali-Pfizer-Leilen Starmer et consorts.
    Face à cette mafia, des adversaires résolus à combattre le Mal : Milei, Trump, Méloni,Musk et beaucoup d’autres hommes et femmes qui ont compris le piège politico-financier , dans lequel est tombé l’humanité depuis 1971. Piège en passe de détruire notre civilisation.
    C’est passionnant !

  5. il y a une idée qui m’échappe. Pourquoi vouloir faire de l’eau un produit qui appartient à tout le monde , qui vient du sol, qui est essentiel à la vie etc et par ces caractéristiques, le considérer comme gratuit et accessible à tout le monde, alors que le pétrole, qui vient de la terre, est essentiel pour les populations, n’est pas accessible pour tout le monde à l’instar de l’eau mais fait l’objet de guerres et de luttes de prix incroyables, on parle de  » cours du pétrole » alors que le cours de l’eau (sic) n’est pas côté en bourse, en tout cas pas à ma connaissance? Quelqu’un pour m’éclairer ?

  6. Tous ces mondialistes ont oublié le vieil adage propre à toute vie, notamment humaine. L’homme a besoin de racines pour se construire et se développer, et des ailes pour découvrir le monde.
    Ces pseudo-intellectuels de pacotille ont oublié l’essentiel, les racines.

    • @RV
      Les racines… on dirait que nous y tenons, à nos racines, à en juger par l’émotion suscitée par la mort du pape (ce qui est assez normal) et les nombreux candidats au baptême. La chrétienté semble reprendre du poil de la bête.

      • Que peut apporter la mondialisation à l’humanité ? N’est-il pas préférable de s’attacher aux racines ? J’aime y voir l’éventualité d’une ouverture positive.

    • Au su de ses manigances en fin de vie, on peut en effet s’attendre au pire. Hier un média, LN24 pour ne pas le citer présentait un « débat », soit un petit comité bien en cercle convenu avec les habituels retraités de ceci et cela pour papoter de la question comme s’ils étaient encore sur place. François superstar, il a tout bien fait, progressiste en diable (sic) et tout et tout, ouvert, amoureux des migrants qu’il a été aussi, plus rien à faire de l’Europe, etc., Benoit XVI, une parenthèse, occupé juste par la liturgie. Le cardinal Sarah, bon un Noir OK, mais ça ne suffit pas, il est contestataire, pas sympa, rigide, catho ancien, rétrograde, peu de chances de succéder au brave François, heureusement quoi ! Et pour le sujet central, non pas la fuite des chrétiens, l’envahissement islamique ( mot non prononcé), les propos inappropriés du pape en matière religieuse, le silence sur les assassinats de chrétiens et les incendies des églises, non, du tout, l’essentiel c’est le célibat des prêtres et le fumeux abbé pierre dont il faut parler au moment de conclave actuel. Pfff…

  7. « la valeur de l’eau », on l’a vu avec l’histoire de nestlé ! Serait-ce le secret de l’eau minérale pour laquelle, Alexis kholer ne veut pas venir à la comission d’enquête sénatoriale, si macron était en « bonne relation » avec le PDG de nestlé ? Un scandale de « l’état mondial » ?

  8. Atali, Sarkozy. Deux noms qui devraient déjà éveiller la méfiance. Inutile de rappeler les conseils de l’un au socialiste Mitterrand, et la trahison de l’autre avec Maastricht. Sans parler du reste de la clique qui est du même tonneau.

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