La catastrophe énergétique qui vient

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On a stoppé Fessenheim, qui produisait deux gigawatts électriques. Cette décision de Macron, d'une bêtise effrayante, montre la misère intellectuelle de cet homme et de ceux qui l'entourent, dans le domaine des sciences et de la technologie.

Que se passerait-il si les 300 passagers d'un Airbus découvraient en vol que leurs pilotes n'ont aucun diplôme de pilotage et qu'ils ne vont donc pas savoir poser l'avion ? C'est exactement la situation des Français avec le nucléaire, car les équilibres énergétiques et la quantité de CO2 (gaz carbonique) ne relèvent pas du domaine des opinions mais du domaine de la science. Nous avons, en France, les meilleurs ingénieurs du monde, et nous confions le pilotage de l'énergie à des saltimbanques comme Hulot, à des béotiens, voire à une parfaite incompétente. Or, l'énergie nucléaire zéro fumée, zéro CO2, c'est l'énergie qui a fait le moins de morts dans l'Histoire de l'humanité. On peut dire que les anti-nucléaires nous ont bien bourré le crâne, mais ils mènent toute l'humanité à la catastrophe.

Il faut prendre conscience que nous vivons dans un monde fini. Notre terre a 12.700 km de diamètre et ne grandira pas. Or, la théorie économique postule que la croissance est illimitée. Cette théorie anthropocentrée (centrée sur l’homme) dit que la production dépend du capital et du travail. Le produit intérieur brut n’a donc pas de limites. Ce postulat est repris en chœur par toutes les instances internationales européennes, onusiennes, etc., et il est complètement faux.

Remémorons-nous la représentation de l’univers avant Copernic : on imaginait la Terre au centre de l’Univers (géocentrisme). Cette erreur fondamentale rendait impossible la compréhension et la prévision du mouvement des astres. Eh bien, la théorie économique avec laquelle nous tirons des plans depuis deux siècles est aussi fausse que la théorie de l’Univers avant Copernic.

Elle est fausse parce que l’homme ne fournit pratiquement aucun travail au sens physique du terme, il ne fait que concevoir et conduire des machines beaucoup plus puissantes que lui.

Ces machines fabriquent et transportent tout ce que nous consommons et elles ont un besoin absolu d’énergie : combustible ou électricité. Sans énergie, tout s’écroule et vous revenez au temps où 90 % de la population cultivait la terre à la main pour survivre. Autrement dit, le PIB, qui mesure la production, est une fonction quasi linéaire de la quantité d’énergie disponible.

L’humanité affronte une terrible contrainte :

D’abord l’épuisement des ressources ; la production de pétrole et de gaz a passé son pic il y a une dizaine d’années. Désormais, elle reculera sans cesse.

De plus, il faut se passer des énergies à CO2 : le gaz, le pétrole, et le charbon.

Le plus simple serait, déjà, de ne pas recarboner l’électricité. M. Macron l'a compris (?), qui a fermé Fessenheim, relancé quatre centrales à charbon (chacune 100.000 tonnes de CO2/jour) et commandé à l’Allemagne la construction d’une centrale à Landivisiau (40.000 tonnes de CO2/jour). Un bon pilote !

Quelles sont les énergies sans carbone ?
- Les éoliennes ? Elles ne produisent qu’un jour sur quatre et ont montré partout (France, Allemagne, Danemark, Espagne) leur incapacité à répondre à la demande. Les éoliennes, c’est faire croire aux nigauds qu’on protège la planète, et derrière, le charbon et le gaz fournissent les trois quarts de l’électricité.
- Le photovoltaïque ? Très faible, il a la propriété de ne pas fournir d’énergie quand on en a le plus besoin : la nuit et l’hiver.

La seule énergie forte, durable (1), sans fumée ni CO2, c’est le nucléaire.

Et il va falloir doubler la puissance du système électrique pour passer aux transports sans CO2 ; on peut douter de la capacité de nos dirigeants à admettre ce changement.

Et s’ils ne font rien, le manque d’énergie étranglera la production et provoquera des émeutes. Qui veut prendre ce pari ?

 

(1) Aux calculs actuels, les réserves d’uranium et de thorium autoriseraient environ 1.000 ans d’énergie électrique.

Jean-Marc Frenove
Jean-Marc Frenove
Ancien professeur d’économie à l'Université d’Abidjan, spécialiste des énergies - Mines ParisTech

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