La censure continue sur Instagram, mais les autorités gardent le silence

Instagram censure

« Votre compte vient d’être suspendu. » Plusieurs influenceurs, médias et associations dits « patriotes » ont reçu, ces derniers jours, ce message d’alerte en se connectant sur leur compte Instagram. Sans justification donnée par le réseau social du groupe Meta, ces internautes découvrent que leur compte, qu’ils avaient parfois mis plusieurs années à bâtir, est tout bonnement supprimé ou, dans le meilleur des cas, suspendu. Déjà, il y a quelques jours, BV dressait la liste de ces comptes menacés : le media Occidentis, fort de ses 160.000 abonnés, le compte Une Bonne Droite, le profil de la féministe Alice Cordier (collectif Némésis), le media Frontières (ex-Livre noir), le compte de notre journaliste Jordan Florentin ou encore celui de l’association « Touche pas à ma statue », qui œuvre à la défense du patrimoine, ont tous vu leur compte fermé ou suspendu.

Certains, comme Jordan Florentin ou Frontières, ont fini par reprendre le contrôle de leur profil sur Instagram. D’autres, moins chanceux, subissent toujours cette censure. Pire : ce 30 août au matin, on découvre que la liste des comptes victimes ne cesse de s’allonger. Sont désormais également concernés le compte de secours d’Occidentis ainsi que le deuxième profil Instagram d’Alice Cordier. « Je n’avais reçu aucun signalement » ,s’indigne la fondatrice du collectif Némésis. David Alaime, créateur de la page Occidentis qui relayait notamment les faits divers, un média reconnu par le ministère de la Culture selon lui, dénonce une « attaque contre la liberté de la presse ». « En une semaine, Instagram a détruit cinq ans de travail, sans raison », se désole-t-il.

Appel à une mobilisation collective

Interrogée par Le Parisien, la plate-forme plaide « la modération ». « Selon la filiale du groupe Meta, les membres suspendus ont enfreint les standards de la communauté contenus dans les conditions générales d’utilisation », rapportent nos confrères. Ceux qui ont vu leur compte suspendu puis réactivé auraient, quant à eux, fait les frais d’une « erreur » de modération. Mais comment expliquer que des comptes apolitiques - Alice Cordier ne publiait sur son deuxième profil que des photos des réfugiées ukrainiennes - ou même vides - le compte de secours d’Occidentis ne contenait aucune publication - soient aujourd’hui suspendus ? Instagram se justifie laconiquement en expliquant que ces comptes « semble[nt] associé[s] à un autre compte ayant enfreint nos règles ». Une justification insuffisante qui a conduit certains de ces influenceurs à déposer plainte contre le groupe Meta.

Face à ce manque de transparence, les élus de droite se sont également mobilisés. De l’Assemblée nationale au Parlement européen, nombreux sont les parlementaires à s’inquiéter de ces censures et à demander des comptes au groupe Meta ainsi qu’à la Commission européenne. Toujours sans réponse, une cinquantaine d’élus et de personnalités, dont Marion Maréchal, Éric Zemmour (Reconquête), Julie Rechagneux (RN), Guillaume Peltier, Stéphane Ravier ou encore Sarah Knafo, ont signé, ce 29 août, une tribune pour dénoncer la « censure numérique » et « reprendre le contrôle de notre liberté d’expression ». Face à cette « vague de bannissements massifs », ils appellent à une « mobilisation collective » pour que les États garantissent la liberté d’expression, que l’Union européenne clarifie son Digital Services Act (DSA) et pour que les plates-formes adoptent des politiques de modération plus transparentes.

Mais malgré les nombreuses alertes, les autorités en charge du dossier continuent de garder le silence. Au niveau national, la secrétaire d’État démissionnaire en charge du Numérique n’a pas réagi. Au niveau européen, le commissaire français Thierry Breton, chargé du marché intérieur, ne s’est pas saisi du dossier. Pourtant, nombreux sont ceux à pointer du doigt la responsabilité du Digital Services Act (régulation des plates-formes numériques au niveau européen), entré en vigueur l'été dernier. Sarah Knafo, députée européenne Reconquête, explique ainsi que le DSA « offre aux GAFAM un cadre pour nous museler ». Interrogé, notamment, sur ce point par BV, Thierry Breton, pour l'instant, n’a pas donné suite à nos questions.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

30 commentaires

  1. Il y a longtemps que l’on n’a pas lu un article bien documenté sur SOROS et toute sa bande.
    Intervention DSA possible ?

  2. J’ai aussi été suspendu sur facebook sans aucune explication que le fait que j’aurais contrevenu à leurs standard. Egalement suspendu sur la news matinale de France Info. Puis « réintégré » sans avertissement particulier.

  3. Meta n’attend même pas la mise en œuvre du DSA. Nous pouvons imaginer ce que ça va être lorsque l’UE lancera effectivement sa chasse aux sorcières.

  4. « Mais malgré les nombreuses alertes, les autorités en charge du dossier continuent de garder le silence. » Faire appel au droit alors que rien n’empêche les détenteurs du pouvoir de vous ignorer semble être une démarche de plus en plus souvent vouée à l’échec. De toute évidence, le droit n’est plus qu’un alibi dont abusent les autorités pour contraindre promptement leurs opposants qui, eux, sont confrontés à une étrange passivité des institutions lorsqu’ils entreprennent de se défendre sur le terrain légal par lequel ils ont été attaqués.

  5. La France est une démocratie….démocratie veut dire le pouvoir au peuple ! quel pouvoir, quelle liberté C’est une honte que nos politiques même ceux de gauche acceptent cela .

  6. Ne pas tout confondre, si ce réseau sert aux trafiquants de drogue et d’être humains on doit faire quoi, j’attends des idées !!

  7. Meta est privé. Donc son propriétaire fait ce qu’il veut. Le vrai problème est que ces « réseaux sociaux » sont devenus un service public. C’est à l’état, donc à Macron, de faire en sorte que le service public soit assuré. Concrètement cela veut dit interdire Meta et créer à la place un service équivalent de l’état. Mais il ne faut pas compter sur Macron, ne serait-ce que pour comprendre le problème.

    • E. Macron a très bien compris le problème. Mais, menant une politique d’ultra droite ( = privilégier une élite au détriment du peuple exploité), il approuve cette censure, évidemment.

    • Un service public ! Soit il ne fonctionnerait pas, soit la censure serait encore plus radicale à la méthode mainstrean, rien à en y attendre

  8. La censure est partout.
    Je la vis depuis longtemps sur Boulevard Voltaire. Et pourtant, je soigne mon orthographe, je m’efforce de ne pas être vulgaire, etc. Rien n’y fait. Mes commentaires passent à la trappe. La preuve, ce présent message ne sera pas publié.

    • Tout à fait d’accord avec vous ; certains de mes commentaires ne sont pas publiés, bien que respectant comme vous les règles. J’aimerais connaître les raisons de ces choix de publier ou non.

      • Bien venu au club, moi aussi je modère mes propos ( à peu près mais il y a pire) mais tout ne passe pas, j’en conclus qu’il ne faut pas grand chose pour être bâillonné sur le plan épistolaire!
        La France devient moche, subit le pire hélas!

    • Exact moi de même , tout dépends de l’auteur de l’article, vous plaisez ou pas, et vu la menace qui pèse sur ces journaux on peut tout imaginer !!!

    • On peut écrire des vérités trop fortes, inacceptables pour le pouvoir en place ; BV fait attention de ne pas aller un pont trop loin pour ne pas provoquer l’ire de l’Arcom, la police doxa.

  9. Vous êtes au mieux des naïfs. Vous flirtez avec les joujoux de l’oligarchie mondialiste, alors vous ne pouvez pas vous attendre à recevoir des fleurs quand vous chatouillez ou gratouillez cette caste dominante. Bien sûr il faut la contester.

  10. la dictature « feutrée », puis viendra le GROS ras-le-bol avec ses blessés invalides morts « pour la cause » et ça recommencera ! bon je vais faire des crêpes.

  11. Le problème est de savoir qui sont les dits « modérateurs  » , peut être se sont ils incrusté pour faire valoir des règles d’ailleurs . Les taupes , ce n’est ,pas nouveau ! ! !

    • Comme la majorité des média en ligne , ils utilisent l’IA pour la censure a base de mot clé , dés qu’un mot clé est écrit dans un texte , c’est la censure automatique, il m’arrive d’être censurer automatiquement sur FI , un simple changement de mot (la langue française est si riche pour faire dire la même chose a une phrase en utilisant d’autres mot) et tout rendre dans l’ordre, l’humain n’est la que pour supervisé.

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