La députée Nadia Hai ne connaît pas l’Histoire de France (et ça se voit)

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En politique, et ce, dans les moments fatidiques, il y a toujours des personnalités emblématiques. Alors que le projet de loi relatif à la gestion de l’immigration provoque une véritable crise de nerfs au sein du microcosme politico-médiatique, la députée Nadia Hai (Yvelines) est l’une d’elles.

Née en 1980, à Trappes, d’une famille marocaine modeste (père ouvrier et mère femme de ménage), elle incarne l’excellence française, tant sa carrière dans la banque nous montre que Marianne est bonne mère, même à l’égard de ses enfants les moins capés, Nadia Hai étant devenue ensuite élue du peuple, sous pavillon macroniste, puis membre de la commission des finances au Parlement, avant de voter contre le projet de loi plus haut évoqué.

Mais au fait, pourquoi est-elle entrée en politique ? « Je me suis engagée à servir l’intérêt général en combattant le Rassemblement national et ses idées par tous les moyens qui étaient à ma portée. » Fort bien.

Il y a au moins deux manières de s’engager en politique : « pour » ou « contre ». Ce même Front national, lors de sa création, en 1972, était à la fois l’un et l’autre. « Pour » la France parce que patriote, et « contre » le communisme, parce qu’à l’époque, la guerre froide ne demandait qu’à se réchauffer, qu’une possible Troisième Guerre mondiale entre blocs de l’Ouest et de l’Est, suivie d’une apocalypse nucléaire, était dans toutes les têtes. Bref, l’anticommunisme n’était pas alors une partie de marelle ou de chifoumi ; ce qu’est devenu, ensuite, cet « antifascisme » consistant à lutter contre un fascisme ayant depuis belle lurette disparu. Pour aller court, les hordes du Lepenistan ne se massent pas aujourd’hui à nos frontières.

Mais c’est pourtant sur ce conte pour enfants auquel mêmes les enfants ne croient plus que Nadia Hai a bâti son fonds de commerce. Et d’en rajouter dans les flonflons et les effets de voilettes à dentelles pour rosières offusquées : « Je ne me voyais pas voter avec le RN sur l’immigration, compte tenu des éléments racistes qui constituent leur idéologie mortifère, et compte tenu de mes valeurs et de mon histoire personnelle. » Encore une déclaration de cet acabit et elle pourra demander la médaille du Vercors - à titre rétroactif, s’entend.

Là où cette dame joue sur du velours, trente-six fois la mise sur le tapis vert, pair ou impair, c’est qu’elle reprend à son compte le verbiage de « 80 % de nos médias, abondant en son sens, alors que 80 % des Français soutenaient ce texte, regrettant même qu’il ne soit plus ferme », tel que globalement résumé, hier soir sur CNews, par Pascal Praud.

Et Nadia Hai de se prendre les pieds dans son tapis volant quand évoquant une éventuelle remise en question du droit du sol en matière d’immigration : « Les questions du droit du sol, […] de la préférence nationale sont autant de réserves profondes à un vote favorable. »

Pourtant, le droit du sol n’est pas tout à fait ce qu'elle croit. Mais comment lui en vouloir, les « 80 % » de cette puissance médiatique auparavant évoquée n’en finissant plus de nous assener que ce dernier serait dans la droite ligne des « valeurs républicaines ». Mais rien de plus faux pour qui possède quelques notions élémentaires de l’histoire de notre pays, celui qui est aussi celui de Nadia Hai. Ainsi, le sacro-saint droit du sol « républicain » serait-il plutôt l’apanage de l’Ancien Régime. Ce qui est parfaitement logique : le paysan appartient à sa terre ; laquelle appartient généralement au seigneur local. D’où le renversement législatif dû à la Révolution française affirmant la prééminence du droit du sang. Ce qui est tout aussi logique : pour se soustraire à la tutelle aristocratique, le citoyen portera désormais le sang de la nation dans ses veines.

C’est à l’occasion de la Première Guerre mondiale que tout change. La France commence déjà à accueillir des immigrés, lesquels, n’étant pas français au nom du droit du sang, se retrouvent exempts de leurs obligations militaires mais pourraient le devenir au nom de celui du sol. Il fallait alors produire de la chair à canon…

Quant à cette fameuse « préférence nationale », faudra-t-il encore rappeler qu’elle est éminemment républicaine, ayant été instaurée en France, dès 1931, à l’instigation de la CGT et de la gauche de gouvernement ? Si l’on résume, avec tout ce que Nadia Hai ignore, ce sont des bibliothèques entières qu’on pourrait emplir.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

60 commentaires

  1. pour se faire élire, tous les candidats députés devraient 1/réussir à un test de connaissances basiques de notre Histoire,
    2/ s’engager à respecter les autres dans l’hémicycle: attitude, comportement, minimum vestimentaire, et adhérer à un code de bonne conduite « verbale » avec amende automatique à chaque excès de langage .

  2. évidemment, quand les juges rouges éliminent eux-même les bons avant qu’ils ne se présentent (voir Trump au Colorado ou Fillon en 2017) et qu’il reste 2 nullités, soit on s’abstient, soit on vote à contrecoeur pour le moins nul (voir Hidalgo face à Dati et Buzyn,….. çà fait pas rêver)

  3. Oh, s’il n’y avait que les Français exogènes qui ignoraient l’origine du droit du sol et du droit du sang… Je suis heureux de voir Nicolas Gauthier replacer ce point de droit de la nationalité dans son contexte historique que 98% des Français ignorent. Régnicoles vs. Aubain était l’alternative sous l’Ancien Régime où le droit du sol était la règle. En faire la création de la République est une supercherie fondée au mieux sur une ignorance crasse au pire sur une manipulation déloyale. Maintenant le contexte était différent d’aujourd’hui, Ô combien, et le droit du sol de nos jours doit être entouré de préalables préjudiciels.

  4. En passant, disons-le, non seulement de nombreux franco-arabes ne connaissent pas l’HISTOIRE de notre France mais ils ne connaissent pas non plus les DEVOIRS de notre pays. En revanche, ils connaissent tous parfaitement leurs DROITS SOCIAUX et beaucoup d’entre eux connaissent également les failles de notre système social pour le frauder un maximum.

  5. Connait-elle seulement l’HISTOIRE de son propre pays d’origine ? Quoiqu’il en soit, ce n’est pas surprenant qu’elle ne connaisse pas l’Histoire de notre France, de tous les Franco-arabes, combien connaissent notre Histoire de France ? C’est bien là que le bât blesse…. Pour trier ou filtrer tous ces étrangers qui veulent devenir Français, il serait souhaitable de leur exiger de passer un « examen d’entrée » après qu’ils aient étudié l’Histoire de France avant de leur octroyer la Nationalité s’ils le réussissent et de leur signifier qu’au moindre délit, ils seront déchus de la NF avant d’être expulsés dans leur berceau d’origine avec leur ancienne carte d’identité. D’autres pays étrangers ont bien cette obligation avant d’obtenir la Nationalité Française, pourquoi pas tous les pays d’Afrique même si auparavant, elle était colonisée en partie par la France ?

  6. Quelle drôle d’idée de la politique que de s’engager pour combattre l’adversaire. Vous eussiez mieux fait, madame de choisir une autre voie, celle des armes dont c’est justement la mission. La politique est là pour assurer le bien de la société et défendre la volonté de son peuple. Quand les deux tiers des Français disent qu’il faut mettre un frein à l’immigration votre rôle consiste à trouver les moyens pour la réduire et non à vous opposer à ceux qui oeuvrent dans ce sens.

  7. Comment le français peut-il être aussi naïf pour élire ce genre de personnage et là, nous n’en avons qu’un exemplaire parmi beaucoup d’autres.

  8. Ne pas connaitre l’histoire de la France, aussi sans compter sur les interférences culturelles de certains, parmi lesquelles le « sol » revient à celui qui l’occupe en plus grand nombre … c’est écrit notamment dans le coran pour que les communautés imposent de la sorte la « terre d’islam »…

  9. « Je me suis engagée à servir l’intérêt général ». Refrain archi-connu des postulants aux arcanes du pouvoir, si infime puisse-t-il être. Servir? Plutôt se servir et profiter aussi longtemps que possible des avantages inhérents à ces fonctions d’élus de la munificente République, non? Le coup de l’intérêt général, du bien publique, du don de soi ( quel sacrifice!), c’est un peu passé de mode.
    Au fait, l’argentdu contribuable votant pour le RN, le palpe-t-elle en se pinçant le nez?
    Cela vaut bien sûr pour nos autres politicards ( Macron en tête)qui n’ont d’autres préoccupations durant leur mandat, de lutter contre ceux qui ne pensent pas comme eux et ne votent pas pour eux.

  10. Elle est peut être ignorante de l’histoire de notre pays mais habile à exploiter les quelques bribes qui pourraient être favorable à son opportunisme politique !
    Parce que j’adore les gens qui ne connaissent même pas les bases de notre histoire et affirment des choses qu’ils ne maitrisent et , se permettent d’insulter et de distribuer les bons et mauvais points à des français excédés par cette envahissement migratoire cheval de troie d’un islamisme des plus archaÏque qui nous renvoie presque à l’époque des croisades !
    Mais tout cela fait la clientèle de cette démagos à deux balles et elle ne lâchera pas l’affaire , la mariée est trop belle !

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