La famille de Gaulle, un modèle à défendre
Avec le décès de l’amiral Philippe de Gaulle disparaît le dernier des trois enfants de Charles et Yvonne de Gaulle. Cette famille, au modèle classique et qui sut rester unie même à travers les vicissitudes du XXe siècle, peut désormais apparaître aujourd'hui comme quelque chose de révolu, voire, pour les mauvaises langues, d'archaïque et rétrograde. Cependant, c'est dans ce foyer que se joua le destin de la France.
« Tante Yvonne »
Pour fonder une famille, il faut d’abord un mariage entre deux personnes. C’est ainsi que le 7 avril 1921, le capitaine Charles de Gaulle épouse Yvonne Vendroux, de dix ans sa cadette, à Calais. Le couple devient rapidement fusionnel et les époux indispensables l’un à l’autre. C’est peut-être par ce profond amour qu’Yvonne de Gaulle, devenue « première dame » en 1959, sut se faire aimer des Français. Ces derniers la surnommèrent affectueusement « Tante Yvonne ». Épouse fidèle et précieuse conseillère du premier homme de l’État, elle affronte avec lui les défis et les dangers que lui impose la vie politique de son mari. De Gaulle, disait alors à son épouse : « Ma chère petite femme chérie, nous sommes solidement arrimés l’un à l’autre. » C’est ainsi qu’à ses côtés, elle subit l’attentat du Petit-Clamart. Faisant preuve de courage et de sang-froid, Charles de Gaulle lui dit : « Vous êtes brave, Yvonne. »
Anne de Gaulle, une chance
De l’union de ces deux éternels amoureux naissent plusieurs enfants : Philippe, puis deux filles, Élisabeth et Anne. Cette dernière, atteinte de trisomie 21 et que des lois aujourd’hui constitutionnalisées aurait pu empêcher de vivre, fut pourtant un véritable trésor pour la petite famille. D’abord considérée comme un drame pour son père, cette petite fille sut se faire aimer et lui apprendre la tendresse et l’amour de la vie fragile. En hommage à cette enfant morte en 1948, l’une de ses nièces, Anne de Laroullière, porte son prénom. Cette dernière raconte que son grand-père lui disait que sa défunte fille avait été « une chance pour lui […] et que si Anne n’avait pas existé, il n’aurait pas fait tout ce qu’il a fait dans sa vie ». Pour cette raison, le couple de Gaulle refusa toujours de la placer en institution et s'occupa d’elle jusqu’à la fin.
La Boisserie, un fief familial
Pour s’épanouir et se fixer, la famille de Gaulle achète la Boisserie, à Colombey-les-Deux-Églises, en 1934. Lieu de refuge et de repos, cette propriété chaleureuse, située au cœur de la Haute-Marne, devient avec le temps indispensable à Charles et Yvonne. En effet, ces derniers désirent posséder une maison loin des tourmentes politiques et médiatique afin d’y accueillir leurs enfants et petits-enfants. Ainsi, le général de Gaulle y délaisse son uniforme de militaire et d’homme politique pour celui de grand-père. L'un de ses petits-fils, Yves de Gaulle, raconte que son « grand-père était un peu un personnage particulier, on ne s’asseyait pas sur ses genoux, on ne lui tapait pas sur le ventre et on ne lui grattait pas sous le menton. Il y avait de la retenue mais il n’y avait pas de réserve […] C’était un grand-père attentif à ses petits-enfants, attentifs à tout point de vue. » Pour preuve, la Boisserie se vit doter dans les années 60 d’une piscine en plastique, d’un mini-golf et d’un poulailler afin de distraire petits et grands.
Si le modèle de la famille du général de Gaulle apparaît aujourd’hui, aux yeux de certains, comme désuet ou privilégié, il ne faudrait pas cependant oublier un point important : c’est l’histoire de ce foyer qui forgea le caractère et l’histoire d’hommes et de femmes qui eurent le destin de la France entre leurs mains. Mener une politique gaullienne, cela pourrait être aussi défendre un modèle familial qui l'a fait naître.
Eric de Mascureau
Chroniqueur à BV, licence d'histoire-patrimoine, master d'histoire de l'art
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18 commentaires
Je suis d’une génération qui a vécu sous le « patriarcat » du « Grand Charles » et de « Tante Yvonne ». Ces deux termes un peu familiers traduisaient l’attachement de beaucoup à ces gens qui nous donnaient l’exemple d’une famille « normale ».
Encore maintenant, quand je repense à cette époque, je me dis que nous avons été privilégiés d’avoir un tel exemple. N’en déplaise à tous ces libertaires qui ne me semblent pas si heureux que ça avec leur liberté si mal employée.
Ne pas confondre gigantisme et grandeur…
(Jean Anouilh)
Les pieds- noirs aussi avaient leur famille, ainsi que les harkis
Bravo!
« Yvonne De Gaulle, devenue « première dame » » en 1959, FAUX Monsieur l’écrivain ; il n’y a pas en FRANCE Républicaine de Premier Dame !!!! Il y a simplement l’épouse du Président de la République c’est tout !!! Si elle l’est vraiment, son épouse …..
Quoi qu’il en soit, Mon Lieutnant, le monde entier sait qu’il s’est agit d’une grande et respectable dame, quel qu’ait été par ailleurs son rang dans des classements médiatiques de modes venues d’ailleurs et qui ne sont pas pour autant des références.
Remerciements à l’auteur pour ce témoignage justifié et réconfortant par ces temps de débâcle civiques et morale.
Ne pas confondre gigantisme et grandeur…
Merci Jean Anouilh!
Ce n’est pas à l’auteur de cet article que j’apprendrai que lorsque « de » est écrit avec une minuscule avant le nom de famille, il constitue une particule nobiliaire, qui ne fait pas partie intégrante du nom. Or, la Famille De Gaulle n’étant pas d’origine aristocratique, dans son cas le « De » doit être écrit avec une majuscule et fait partie du nom, qui s’écrit donc « De Gaulle », formulation que l’on rencontre fréquemment dans les noms de famille du nord de la France.
Pour le reste, cela n’enlève rien à la qualité et au prestige de cette famille, qui a fait beaucoup pour la France, beaucoup plus que nombre de familles aristocratiques dont certaines ont emprunté leur patronyme…
On tremble à l’idée que la France ait du se passer d’un Charles De Gaulle.
Beaucoup de familles de cette époque pourraient également servir de modèle. Familles respectant la morale naturelle et chrétienne, et ses 10 commandements….notre civilisation se tournant vers le couteau et la barbarie, il faudrait une baguette magique pour un retour salutaire vers ces valeurs ancestrales. Et que l’amour remplace la haine du prochain!
Je suis admiratif devant cette famille j’ai visité la Boisserie ,
Si tous nos dirigeants actuel étaient comme les De Gaule la France serait en meilleur état .
Meriteraient d’etre au Pantheon !! Merci a Charles de Gaulle et a tante Yvonne.
Les militaires vont plutôt aux Invalides… Mais le Général a refusé tous les honneurs. Il est enterré à
Colombey, où son fils, l’amiral ira bientôt le rejoindre.
Les modèles familiaux proposés par les successeurs de Charles de Gaulle sont de plus en plus consternants ; sans doute est- ce une manière de nous faire admettre d’ autres « modèles » .Qu’en sera-t-il du prochain président ? Je note que Sarkozy a attendu d’être élu avant d’ annoncer son divorce .tout cela se fait progressivement : cela s’ appelle la tactique du voleur chinois …
La famille est le dernier rempart à la déconstruction de la société car elle en est le premier maillon. Tout est fait depuis bien longtemps pour la détruire. Mais le jour où elle tombera, les idéologues pourront alors constater, mais trop tard et de manière irréversible, que la Terre sera devenue la jungle.
Une vraie belle famille française , un couple modèle , normal qui n’avait pas besoin de s’exiber pour attirer l’attention et le respect . Un homme qui a eu à coeur de défendre ce pays et ces habitants , qu’il aimait lui , qui ne souhaitait pas le remplacer par des voyous . A quand un prochain De Gaulle pour redonner à ce pays sa gloire d’antan .
Le peuple de France, s’il récupère sa souveraineté (RIC et proportionnelle, dénoncations de Lisbonne) n’aura pas besoin de sauveur : il se sauvera tout seul
Le Peuple de France ne s’est jamais sauvé « tout seul ». Il y a toujours eu des « responsables » en tête du Peuple de France pour l’aider à récupérer ce que d’aucuns (parfois certains venus nous « sauver ») ont tenté de nous prendre, à savoir souvent notre Liberté. C’est curieux, cette manie de toujours réduire la stature des grands hommes qui ont fait notre nation.