La forêt amazonienne détruite pour les besoins de la COP30

Du 10 novembre au 25 novembre 2025 prochains se déroulera à Belém, au Brésil, la COP30. Comme son nom l’indique, il s’agit de la trentième édition de ce sommet international sur le climat, organisé par les Nations unies. Pour l’occasion, des dizaines de milliers de participants sont attendus. Des dizaines de milliers de personnes dont de nombreuses huiles qui, pour se rendre à l'événement, pourront emprunter une toute nouvelle artère : une autoroute, en cours de construction, en plein cœur de la forêt amazonienne.

L’information a été révélée par nos confrères de la BBC. Elle a de quoi surprendre. D’autant plus qu’en mai 2023, lorsque Belém a été désignée ville hôte de la COP30, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, s’était engagé à stopper la déforestation dans son pays. Il faut croire qu’il a revu ses ambitions à la baisse.

Amazonie déforestée

Résultat : la forêt amazonienne a été défrichée sur une distance de 13,3 kilomètres et une quatre-voies, nommée Avenida Liberdade (Avenue de la Liberté), est sur le point de voir le jour. Selon Adler Silveira, secrétaire d'État aux Infrastructures du Brésil, interrogé par la BBC, il s’agit d’une « autoroute durable ». Bonne ou mauvaise nouvelle ? Difficile à dire. Sur le site de l’État du Para, où se situe la future voie rapide, il a également précisé : « Nous nous engageons à faire avancer les travaux tout en respectant la législation environnementale et en préservant la faune et la flore locales. »

Ce deuxième point reste à prouver. D’une part parce que des milliers d’arbres ont été abattus pour la réalisation du projet et d’autre part parce qu’à cause de cette route, la forêt amazonienne sera coupée en deux, ce qui aura nécessairement un impact sur la faune. Adler Silveira explique, en effet, que « cet ouvrage sera entièrement clôturé ».

Bien que trente-quatre passages soient prévus pour garantir la sécurité des animaux, ces derniers ne jouiront plus de la même liberté qu’auparavant. Dans les colonnes du site britannique, Silvia Sardinha, vétérinaire spécialisée dans la faune sauvage et chercheuse dans un hôpital universitaire pour animaux qui surplombe le site de la nouvelle autoroute, confie : « À partir du moment où il y a déforestation, il y a une perte. Les animaux terrestres ne pourront plus traverser de l’autre côté, ce qui réduira les zones où ils peuvent vivre et se reproduire. »

Écologie sacrifiée

Du côté des entrepreneurs basés à Belém, la nouvelle autoroute est, en revanche, très bien accueillie. Pour eux, elle représente une véritable chance pour faire prospérer leur business. C’est d’ailleurs en très grande partie pour cette raison, pour redynamiser la région, que de tels travaux ont été entrepris. Preuve que les intérêts économiques passent avant les intérêts écologiques.

Preuve, aussi, que les citoyens du monde entier sont pris pour des nigauds. Le Brésil peut détruire une partie de la forêt amazonienne sans qu’un seul dirigeant mondial ne s’en offusque. En revanche, dès qu’il s’agit de nous faire manger des grillons, de nous interdire d’utiliser des poêles à bois ou de nous bourrer le mou avec des slogans du type « Je baisse, j’éteins, je décale », là, il y a du monde.

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