La France exit du Tchad : là où Barrot passe, la France dégage !
Jean-Noël Barrot, notre ministre de l’Europe et (accessoirement ?) des Affaires étrangères, avait à peine quitté N’Djamena pour se rendre au Soudan qu’Abderaman Koulamallah, l'homologue tchadien dudit Barrot, signait un communiqué de presse pour informer « l’opinion nationale et internationale » de la décision de son gouvernement « de mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec la République française, révisé en date du 5 décembre 2019, visant à renforcer la coopération en matière de sécurité et de défense entre les deux nations ».
Le Tchad decide de mettre fin à l'accord de coopération en matière de défense avec la France.
Communiqué du Gouvernement pic.twitter.com/YXeBjv2WZ4— Ambassade du Tchad en France (@Ambatchadparis) November 28, 2024
Un camouflet pour Jean-Noël Barrot
On tordra la chose comme on voudra, c’est un terrible camouflet pour Jean-Noël Barrot, pour son patron Emmanuel Macron et pour la politique que ce dernier mène en Afrique depuis huit ans. L’annonce de cette dénonciation unilatérale et souveraine aurait été faite en présence de Barrot, enrobée des circonlocutions diplomatiques d’usage, histoire de sauver la face, cela aurait été très différent. Même pas. La République du Tchad n’a pas eu ces égards envers le VRP de Macron. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le compte X du ministre est silencieux sur cette « décision historique », pour reprendre les termes du communiqué. Le dernier message de Barrot concernant le Tchad date du 27 novembre : « Aujourd’hui, je me rends au Tchad, à la frontière soudanaise, en Éthiopie et au Sénégal. » Merci, on est content. Avant de quitter N’Djamena, Barrot avait bien participé à un point-presse avec son homologue tchadien, lequel avait prié la France de « considérer désormais que le Tchad a grandi, a mûri ». Comme un clin d’œil à la célèbre réplique d’OSS 117, « il s’agirait de grandir » ? Et ce même ministre tchadien d’ajouter, toujours durant cette conférence de presse : « Le Tchad est un État souverain et très jaloux de sa souveraineté », sans en dire plus. Sans dire, notamment, que cela sous-entendait la rupture des accords de coopération. C’est donc bien – on le répète - un camouflet pour le ministre des Affaires étrangères français.
La fin d'une longue histoire ?
« Tournant historique », en effet, car, « après 66 ans de la proclamation de la république du Tchad, il est temps pour le Tchad d’affirmer sa souveraineté pleine et entière et de redéfinir ses partenariats stratégiques selon les priorités nationales », comme le clame ce communiqué. Tournant historique, car l’accord de défense de 2019 révisait un accord signé le 6 mars 1976, lui-même remplaçant un accord datant de 1960. Autrement dit, c'est la fin d'une longue histoire. À l'époque, Jacques Chirac, Premier ministre, s’était lui-même rendu à N’Djamena pour sceller une réconciliation après une période de brouille et signer cet accord au nom de la France. Un communiqué commun avait alors évoqué un « climat d'amitié et de franchise »... Presque un demi-siècle plus tard, pas de communiqué commun. Quant au climat…
Tournant historique, aussi, pour notre armée. Depuis les premières colonnes parties d’Alger et du Niger au début du XXe siècle pour s'emparer de la région et la pacifier, en passant par Leclerc, nommé commandant militaire du Tchad par de Gaulle le 17 novembre 1940, qui foncera ensuite sur Koufra en Libye, jusqu’aux nombreuses opérations qui jalonnèrent notre Histoire militaire africaine depuis soixante ans (Limousin, Bison, Tacaud, Manta, Épervier, Barkhane), ce sont des dizaines de milliers de soldats français qui ont sillonné ce pays au gré des vicissitudes régionales. Tournant historique, enfin, au plan stratégique, sans doute, pour ce pays clé, situé entre Afrique du Nord et Afrique subsaharienne. Que comprendre, en effet, de cette redéfinition des « partenariats stratégiques » tchadiens « selon les priorités nationales » ? Est-ce à dire que le Tchad de Mahamat Idriss Déby Itno, fils d'Idriss Déby, ami de toujours de la France, va se tourner vers d’autres partenaires ?
Après le Mali, le Niger, le Burkina Faso, c’est donc du Tchad que la France est priée de partir. Et comme les mauvaises nouvelles volent en escadrille, le Sénégal, à son tour, annonce, toujours au nom de sa souveraineté, que la France va devoir retirer sa présence militaire. Bassirou Diomaye Faye, son nouveau président, a, certes, salué le « grand pas » fait par Emmanuel Macron qui vient de reconnaître, dans un énième acte de repentance, un « massacre » commis par les troupes coloniales, le 1er décembre 1944, à Dakar. Mais visiblement, la repentance ne paye pas vraiment.
« Combien c'est généreux, la France ! »
Maintenant, on imagine que cette aspiration bien légitime à la souveraineté du Tchad, comme du Sénégal, va s’accompagner en toute cohérence du rejet des aides que la France apporte économiquement à ces pays. Ainsi, pour le Tchad, le site de France Diplomatie nous apprend qu’en 2022, notre pays était le deuxième bailleur bilatéral du Tchad, derrière l’Union européenne, que sur la période 2013-2023, les engagements de l’Agence française de développement (AFD) ont représenté 748 millions d’euros, que l’appui de la France se traduit aussi par des soutiens budgétaires annuels (entre 15 et 20 millions d’euros par an). Par ailleurs, des prêts de soutien budgétaire ont été octroyés, entre 2017 et 2019, pour un total de 100 millions d’euros. Quant au Sénégal, l’AFD y a engagé 2,2 milliards depuis 2012.
« Combien c’est beau, combien c'est grand, combien c'est généreux, la France ! », s’exclamait le général de Gaulle. Une France qui, aujourd’hui, emprunte de l’argent pour en prêter, comme le soulignait, la semaine dernière, ici même, Guillaume Bigot, au sujet de cette fameuse aide au développement…
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Un vert manteau de mosquées
90 commentaires
Les Tchadiens préfèrent bénéficier de l’aide « désintéressée » des Russes et des Chinois ?
Parfait, cela fait de belles économies en perspective pour notre pays, surtout si nous invitons les Tchadiens qui vivent chez nous de nos aides sociales à rentrer chez eux au même rythme que nos soldats rentreront chez nous.
Le grand « chassé-croisé » de nos vacances estivales en somme…
Très bien ,bientôt la fin du franc cfa , ,,,
Sic transit gloria mundi ! Nous allons quitter l’Afrique, sans remord s ni regrets, et appliquer la formule lapidaire du journaliste Raymond Cartier, bien qu’inexacte géographiquement: La Corrèze avant le Zambèze! Bien sûr notre Président a une grosse responsabilité avec sa méconnaissance de l’Afrique, ses actes de repentance a répétition, et la suppression du Corps Diplomatique ! Mais il ne faut pas oublier que l’ esclavage a été aboli en 1848 par la France avec Victor Schoelcher, après l’Angleterre. Même si tout n’est pas exempt de reproches ne pas oublier les infrastructures routières, minières, aéroportuaires et portuaires que nous y avons réalisé. Enfin last but not least, ne pas oublier non plus le legs sanitaire de la France laissé à ces pays, au moment de leur indépendance : 41 grands hôpitaux, 593 hôpitaux secondaires, 350 hypnoseries et léproseries, 5000 dispensaires, 3000 maternités, 14 Instituts Pasteur, les facultés de médecine de Tananarive, de Hanoï, de Saïgon, de Dakar, d’Abidjan, les centres de recherche Muraz, Marchoux, IOTA, ORANA, , œuvre réalisée par environ 5000 médecins et 500 pharmaciens, pour la plupart militaires, ce qui a fait dire au Professeur Payet doyen de la faculté de Dakar : « qui a fait mieux et où ? «
Comme l’Algérie, ces pays au demeurant respectables veulent la réciprocité, et c’est bien normal, cela tombe bien, nous aussi. Arrêt des transferts de fonds, des visas, expulsion de leurs ressortissants délinquants ou qui ne travaillent pas, et fin des milliards distribués souvent afin d’alimenter des avoirs suisses de certains de leurs dirigeants. Nous recherchons d’énormes économies autrement qu’en spoliant encore et encore les Français qui subissent en les logeant, en les soignant, en les nourrissant. L’humanisme et la générosité des Russes et des Chinois leur donneront le loisir de comparer. Puis un jour, peut-être, nous solliciteront-ils à nouveau afin de les aider à combattre leurs nouveaux ennemis. Parfois, dans un couple, il faut savoir faire une pose. La France est bonne mère avec le monde entier plus qu’avec son propre peuple.
Que l’armée Française quitte le Tchad. Que l’Otan, en réalité les USA, quitte l’Europe. Aucunes objections.
en effet Barnier devrait s’atteler à remettre dans le budget national toutes ces aides distribuées aux quatre vents de la planète, quand à notre pays on se fait virer de partout ceux qui étaient moqués par macron il avait dit à propos d’un chef d’état africain qui s’absentait momentanément d’une réunion « il va remettre l’électricité », en tout cas on voit que la France n’a plus l’électricité à tous les étages, et les pantins des affaires étrangères qui se succèdent depuis le début de la macronie nous on bien fait basculer dans la misère diplomatique.
La politique Française en Afrique, sans De Gaulle et Jacques Focart ? re-commencera quand la France trouvera d’abord une nouvelle stabilité politique, industrielle, agricole, économique ; la politique de Macron est à la destruction de son propre pays, comment donc penser à une politique Française pour l’Afrique. Une possibilité, en ce moment, avec nos politiques actuels, serait d’essayer de conserver une ou deux bases militaires Françaises sur des Pays côtiers, afin de pouvoir intervenir sur l’ensemble d’autres Pays Africains pour la sauvegarde de nos ressortissants en cas de difficultés. Il faut laisser les Pays Africains s’affranchir selon leur volonté, quand ils auront « gouté » au régime dictatorial Russe ou Chinois, certains comprendront vite que leur ex-colonisateur, n’était, en fait ps si méchants et si intéressés que les régimes Staliniens des Russes et des Chinois, ou même de l’impérialisme pétrolier Américain, ces derniers, ne viserons que les Pays Africains producteurs de pétrole de gaz, ou autres matières minérales rares. Entretemps, il faudra chercher un nouveau profil à la « Focart », vu que pour parler ou négocier avec des apprentis dictateurs, il faudra autre chose qu’un barrot !
La France a assez donné, la France fait des économies !
Le Tchad ne veut plus de la France, alors que la France accepte l’opportunité !
Mais…
Que nos soldats rentrent… Avec tout le matériel restant !
Que le gouvernement français place le Tchad sur la liste des « pays à aux risques » auxquels « aucune aide » & « aucun passe-droit » ne sont plus accordés.
Et enfin, que les tchadiens ne possédant pas une double nationalité française et résidants France soit priés de quitter le territoire national dans les 6 mous, sans aucun avantage ni aide.
La France a assez donné, la France fait des économies !
La France ne fait pas d’économies. En tout cas pas encore. Il faut d’abord qu’elle apprenne.
Une belle occasion se présente. Saura-t-elle la saisir ?
Ces « foutriquets », ne sont pas capables de rester dans certains pays africains, ni d’assurer la paix en France et ils prétendent aller combattre Poutine. Que ces rigolos, relisent la fable de la grenouille et du taureau.
La grenouille et le BOEUF.
Voilà le résultat de la France honteuse, voilà le résultat des excuses infondées à répétition. Voilà également le remerciement de Poutine pour les sanctions que nous lui imposons. Depuis une décennie l’Afrique passe doucement sous domination chinoise et russe, ils ne s’excuseront jamais, bien au contraire ils vont asservir tous les pays et encourageront l’enrichissement des dirigeants pour conserver leur puissance dans ces gouvernements. M. Macron est plus qu’une calamité, c’est un fléau pour lequel les français ont voté deux fois. On a créé le Tchad comme on a créé l’Algérie, on va se retirer pacifiquement du Tchad, j’espère que l’on ne va pas récupérer la population du Tchad dans notre métropole. C’est maintenant que nous allons devoir être très ferme et très clairs, maintenant que nous allons devoir nous protéger et cesser tous les versements d’aides diverses et variées à ce pays. Parce que les russes vont s’installer au Tchad, ce serait sympa que le Tchad ne paye pas son gaz russe avec notre argent français. Poutine a compris dès les premières rencontres les personnalités de Hollande et Macron, il a pouffé et maintenant il nous dépouille en ricanant devant les effets de manches et les sanctions européennes qui ne sont payées que par la France.
La France n’a plus rien à faire au Tchad, et les tchadiens vivant en France seront pries bien sûr de retourner chez eux. Ils n’ont pas besoin de nous, on n’a pas besoin d’eux.
on leur a tout appris !! sauf à dire merci.
Je vous trouve très condescendant. Un mal très français et dont nous voyons le résultat au Tchad et dans le monde entier. Personne n’a à dire merci ou pardon à personne. En tout cas ce ne sont pas les africains qui nous ont apporté le wokisme, l’idéologie réchauffiste, la soumission aux USA ou la volonté de faire la guerre contre la Russie, etc. Au contraire, les africains se détachent de cette décadence sataniste et prétendent à être souverain chez eux. Nous ferions mieux de nous en inspirer.
Pas faux.
Sur ce plan, je vous suis.
Je rajoute que l’on devrait faire de même avec les américains, l’OTAN et virer leur base militaire d’Europe
Elles sont principalement en Allemagne, c’est aux allemands de le faire.
comme les enfants je dirais que c’est bien fait pour nous nous donnons des millions a des regimes qui n’ont pas de sincerité et pas de parole
Renvoyons chez eux, tous les ressortissants de ces pays, et coupons toutes aides à ces etats.
La France n’a pas à exercer de tutelle sur les pays africains, cela n’engendre que des dictateurs, des assistés et le racket des matières premières. C’est une bonne chose que nous en soyons sortis, par contre il faut changer de paradigme : finie la suprématie occidentale et vivre le monde multipolaire avec les BRICS.
Ben voyons, on en reparlera dans quelques années quand nous n’aurons plus que de la viande aux hormones dans nos assiettes.