La France, homme malade de l’Europe

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Ce n’est pas très agréable, mais c’est une évidence ! La France est « l’homme malade de l’Europe » ! Depuis que le tsar Nicolas Ier avait employé cette expression à l’encontre de l’Empire ottoman, elle a fait florès. Elle désigne l’État qui s’enfonce, qui se noie, qui est à la veille de disparaître. On n’imagine pas qu’un tel destin puisse advenir à notre pays. Et pourtant, des décennies de mauvaise gouvernance, une économie en capilotade, des finances vérolées, des services publics de moins en moins performants, une nation qui « s’archipélise », un peuple qui s’éloigne avec dégoût des isoloirs et des urnes… Les symptômes du mal sont nombreux et envahissants, mais l’oligarchie politique, administrative, financière et médiatique qui publie les bulletins de santé se veut rassurante. Un cancer ne peut pas être un bon médecin.

45 ans de déficits budgétaires, un endettement qui croît d’année en année, des prélèvements obligatoires qui atteignent des sommets, une dépense publique de moins en moins maîtrisée, un commerce extérieur déséquilibré à notre détriment, une industrie qui joue les peaux de chagrin, un chômage qui gangrène la population active, une atmosphère politique qui désespère les citoyens : plus personne n’ose parler du « modèle français », qui ressemble de plus en plus à un épouvantail : la caricature de ce qu’il ne faut pas faire ! Les Français, par coutume, râlaient, mais oscillant entre une gauche « généreuse » avec l’argent factice et une droite élue avec des promesses de matamore et rejetée après un bilan timoré, ils accumulaient les avantages - la diminution du temps de travail, dans la vie, dans l’année, dans la semaine, les emplois publics hyper sécurisés -, comme si l’heure des comptes ne viendrait jamais. Le peuple souverain avait, puisqu’il était le roi, fait sienne la maxime prêtée sans doute à tort à Louis XV : « Après moi, le déluge ! » L’explosion des familles considérée comme un « progrès » et la déconstruction systématique de l’enseignement de notre Histoire ont brisé la chaîne générationnelle.

Lorsque la dépense publique atteint 57 % du PIB d’un pays (Allemagne 44 %), que les prélèvements obligatoires vampirisent sa production de richesses à hauteur de 46 % ( Allemagne 37 %), on peut espérer que le socialisme au pouvoir garantisse au moins des services publics irréprochables, une formation performante des enfants, une protection de tous les habitants ou, au moins, des nationaux face aux aléas de l’existence, comme les maladies, les catastrophes naturelles, les accidents et la délinquance, présente dans tous les pays, mais à des degrés divers.

La maladie française se traduit par le fait que, justement, dans notre pays écrasé de taxes, de réglementations, et pourvu d’une armée de fonctionnaires (qui confirme la boutade de Clemenceau : « La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts »), les administrations fonctionnent mal, les services ne sont plus assurés au public, et cela, d’autant plus qu’ils sont plus nécessaires. L’État régalien ne remplit plus, ou très mal, ses missions : c’est avec effroi que les Français ont appris que Dijon avait été abandonnée pendant plus de deux jours à un règlement de comptes entre Tchetchènes et Maghrébins, armés ! Mais depuis, une gendarme (Mélanie Lémée), un chauffeur de bus (Philippe Monguillot) et bien d’autres victimes soulignent « l’ensauvagement » d’un pays qu’on a transformé en un vaste terrain vague en forme d’hexagone destiné à accueillir tout la misère du monde. Partout, aux yeux de tous, une économie de trafics se répand, les zones de non-droit prolifèrent et ce sont, désormais, les gendarmes, les policiers, mais aussi les pompiers, les personnels des urgences qui ont peur ! Pasqua disait qu’il fallait terroriser les terroristes ? Maintenant, la peur du gendarme, c’est la peur de celui qui dit à ses enfants : « Surtout, à l’école, ne dites pas que papa ou maman sont gendarmes ou policiers ! » La Justice est toujours à la portion congrue, mais contaminée par l’idéologie et la politique, elle étale au grand jour son impuissance et parfois sa nocivité. Que pensent les parents de Thomas qu’un délinquant libéré trop tôt a assassiné ? L’école dont nous étions si fiers descend une à une les marches du classement PISA. C’est l’Extrême-Orient qui brille désormais, comme c’est le cas aussi en matière de santé. Sans doute ce domaine est-il le mieux placé pour que les Français prennent conscience de la maladie. Nous pensions avoir le meilleur système de santé du monde : il a été terrassé par le Covid-19 !

Christian Vanneste
Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre

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