La France saturée : des départements débordés par l’immigration

« Le mouvement migratoire, constaté notamment en Italie, provoque un afflux, en France, de mineurs africains isolés. » Dans un communiqué en date du 26 septembre, Jean Deguerry, président Les Républicains du département de l’Ain, tire la sonnette d’alarme. Suite aux récentes vagues migratoires, « le département de l’Ain se heurte à un phénomène de saturation des structures d’hébergement » pour mineurs isolés, explique l’élu. En cause, « une augmentation continue du flux de mineurs non accompagnés (MNA) arrivés sur le territoire aindinois ». À ce jour, l’Ain prend ainsi en charge 329 mineurs isolés (dont 232 arrivés depuis le début de l’année 2023). Soit 138 MNA supplémentaires (+72 %) par rapport à 2019 !

Des départements débordés

Cette saturation n'est pas sans conséquence. Les services de protection de l’enfance, qui dépendent des départements, d’une part, craignent de ne plus pouvoir assurer leur mission « dans de bonnes conditions », s’inquiète Jean Deguerry. D’autre part, la saturation migratoire « mobilise fortement ses agents et ses budgets au détriment de la protection de l’enfance pour les Aindinois ». Le budget alloué aux mineurs isolés, notamment, ne cesse d’augmenter. Après avoir dépensé 5,6 millions d’euros pour les MNA en 2022, l’Ain devrait leur consacrer, en 2024, une enveloppe de 8,6 millions d’euros, selon les premières projections. Et alors que le département s’apprête à ouvrir de nouvelles places pour mineurs isolés, Jean Deguerry prévient : « Si la situation devait se dégrader encore – ce qui est fort probable, compte tenu du contexte international lié aux migrations -, le département devra (sic) suspendre temporairement l’accueil des MNA. »

L’Ain est loin d’être le seul département confronté à cette saturation migratoire. Soumis au désengorgement de l’Île-de-France et à l’arrivée massive de migrants à nos frontières, d'autres départements, autrefois préservés de l’immigration, se retrouvent aujourd’hui débordés. Déjà, au printemps, les Côtes-d’Armor s’alarmaient ainsi de voir leurs capacités d’accueil en structures d’hébergement temporaire et d’urgence pour les migrants « quasi saturées ». Ces derniers jours, dans le Doubs, des associations d'accueil des migrants redoutent, elles aussi, une « saturation » dans les centres d’accueil. « Les arrivées sont trop importantes », dénonce, ainsi, un membre de la Croix-Rouge du Doubs, auprès de nos confrères de France 3.

Le département des Alpes-Maritimes, en première ligne face aux passages à la frontière franco-italienne, est également dépassé par cette situation migratoire. Dans un courrier adressé au président de la République ce 21 septembre, Charles-Ange Ginésy, président Les Républicains du département, dénonce « une explosion migratoire à la frontière franco-italienne ». « Le département ne peut être la victimes collatérale d’une frontière passoire qui […] fait supporter au seul contribuable des Alpes-Maritimes une charge financière de près de 28 millions d’euros en 2023 », s’emporte l’élu. Preuve de cette saturation : au 18 août, les Alpes-Maritimes prenaient déjà en charge 4.333 mineurs isolés, contre 4.908 sur la totalité de l’année 2022.

Vague migratoire

Cette saturation dont sont victimes de nombreux départements français est la conséquence d’une augmentation exponentielle de l’immigration, en France. Les demandes d’asile, devenues l’une des filières de l’immigration illégale, ont augmenté de près de 30 %, en 2022. L’immigration clandestine connaît également une forte hausse dans toute l’Union européenne. 330.000 franchissements irréguliers (+64 %) ont ainsi été constatés aux frontières de l’UE par l’agence Frontex. À l’inverse, les éloignements restent à un niveau très faible, avec seulement 6,9 % des OQTF exécutées en 2022.

L’arrivée massive de migrants sur l’île de Lampedusa, au début du mois de septembre, laisse présager l’arrivée d’un flux migratoire important à nos frontières. Alors que la Cour de justice de l’Union européenne vient de restreindre les possibilité de refoulement vers les pays voisins, la France doit se préparer à être confrontée non plus à une saturation mais à une submersion de ses capacités d’accueil.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

38 commentaires

  1. Il n’y a qu’à regarder les élus de ces départements leurs positions pour la plupart. Eh bien, ils n’ont que ce qu’ils méritent et je m’appesantit pas dessus. Qu’il le vivent avec bonheur et sans haine selon l’expression à la mode. Ça n’est pas mon cas.

  2. Puisque, à juste titre, des départements saturent sous le poids de l’immigration, donc la France, pourquoi ne demande-t-on pas l’aide financière de tous nos « artistes-de-gauche », tel Denis Podalydès (voir article plus haut), en taxant leurs revenus d’une « taxe spéciale immigration », et en prenant, c’est-à-dire en détournant le fric des subventions au profit de l’aide à l’immigration ?
    J’dis ça, j’dis rien, mais…
    Mais je doute que ça plaise à ce petit monde de donneurs de leçons !

  3. Que les départements se tournent vers le pape François pour demander des subventions, afin d’accueillir dignement tous ces faux mineurs isolés, futurs cambrioleurs et trafiquants de drogue ! Les richesses du Vatican doivent servir aux plus pauvres !!!!!!

  4. Nous n’en sommes qu’au début, qu’en sera t-il avec l’explosion irrépressible de la natalité africaine et la diminution des ressources alimentaires et hydriques dans ce continent, ils ne vont pas aller vers les monarchies pétrolières, mais vers l’Europe et dans celle-ci, aux pays les plus attractifs, suivez mon regard……

  5. Ce sont les parents qui ont la responsabilité de leurs enfants , pas nous! Y compris la réparation des dégâts ! Cette histoire de MNA est absolument ridicule …ils doivent être renvoyés chez eux , sans vérifier si mineurs ou pas ! Nous vivons dirigés par un gouvernement qui ne connaît pas la logique , qui prouve chaque jour sa complicité…

  6. Et on continue les dons d’armements à l’Ukraine. C’est la spirale inéluctable de l’autodestruction tous azimuts.

  7. Je ne peux m’empêcher de penser que tout cela a été voulu, par leur vote ou leur abstention, par ceux qui ont contribué à mettre et à remettre (!) en place E. Macron. On subit les conséquences de ses actes…

    • Voulu par la mafia OTAN/Von des Leyden, et approuvé par ignorance et/ou bêtise (les 2 assortis) par les admirateurs du couple improbable Macron/ De la chocolatrie du Touquet Paris-plage…

  8. Il est à prévoir un effondrement financier du pays. Et plus grave, quand nous ne pourrons plus abreuver les immigrés d’aides, ceux-ci se mettront à piller et à attaquer partout où ils le pourront. Il n’est même pas sûr que l’armée puisse endiguer ce chaos. Ce gouvernement par ses choix délirants et irresponsables nous amène à la tombe.

  9. L’autre jour je me suis promené à Moulin (Allier) et son hôtel mercure transformé en centre de loisir pour MNA … promenés au cinéma en mini bus, jouant au foot sur les anciennes pelouses … et qui paye???

  10. Il y a quelques jours, le Journal officiel a publié un décrêt indiquant les subventions accordées aux départements: effarant ! Le peuple devra-t-il prendre en main cette situation ?

  11. Et pour les contribuables tout augmentent pour assurer le financement de ces structures d’accueil. Test osseux dès leur arrivée et expulsion immédiate des faux mineurs , et surtout les defouler avant qu’ils ne débarquent , mais ça pour ce gouvernement c’est impossible , Macron a été mis là pour effectuer cette mission . Tous aux urnes ou soulèvement du peuple parce que les prochaines élections sont encore loin et le temps est compté pour arrêter ce massacre .

  12. Rien d’étonnant à cela. Aujourd’hui, les administrations n’arrivent pas à accomplir la mission qui est la leur, faute de moyens et d’une organisation adaptée. Comment peut-on imaginer que ces mêmes administrations puissent gérer toute la misère du monde par-dessus le marché ? C’est un peu l’histoire de l’aveugle qui guide le borgne. Le système va s’effondrer comme un château de cartes, faute de moyens et bien sûr faute d’argent. La suite sera encore moins drôle, les Français devront se relever les manches et mettre la main à la poche pour remettre le pays debout. Espérons qu’à ce moment-là on aura mis dehors tous les pique-assiettes et autres profiteurs du système.

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