La galette des reines ne fait pas l’unanimité…

Galette_des_rois_exemple

Comme chaque début d’année, la galette des rois est mise à l’honneur dans les vitrines des boulangeries et rayons de supermarchés. Mais cette tradition apparemment innocente n’échappe pas aux polémiques « wokistes » et féministes. Certaines enseignes – et notamment le géant du surgelé Picard – proposent même « une galette des reines » rose, car tout est bon pour lutter contre la discrimination ! Une initiative dénoncée par la féministe Fatima Benomar, interrogée sur le plateau d’« Estelle Midi », sur RMC, jeudi 6 janvier, qui dénonce un phénomène de pinkwashing, c’est-à-dire un procédé marketing utilisé par les entreprises pour se donner une image progressiste et engagée : « C’est du marketing genré dans son expression la plus caricaturale qui se repose sur les stéréotypes de genres », déplore-t-elle.

Enfer et désolation ! Mais si la galette des rois fait référence aux rois mages, à quoi renverrait la « galette des reines », si ce n’est à un militantisme féministe poussé à l’extrême ? Tout le monde sait bien que les « reines mages » n’ont jamais existé… Les « wokistes » de la galette ont du pain sur la planche... L’incontournable dessert de janvier est devenu un business lucratif pour les pâtissiers et industriels, qui réalisent jusqu’à 10 % de leur chiffre annuel, selon Agro Media. Chaque année sont vendues plus de 30 millions de galettes en janvier en France. Les féministes et déconstructivistes s’attaquent à un mur… de galettes.

Le phénomène commercial de la galette des rois est si puissant qu’on en a oublié la véritable histoire : la galette est tristement devenue un énième produit de consommation dont le seul but est de manger pour partager. C’est ce que suggère Jules, jeune homme que nous avons rencontré au hasard des trottoirs parisiens, près d’une boulangerie : « C’est convivial, c’est bien pour tout le monde, c’est à partager ; il y a la fève, c’est toujours bien pour les enfants. En famille, on la fait tout le temps. » Pourtant, Valérie, enseignante et mère de trois enfants, se souvient de la tradition chrétienne : « Moi, je suis catholique, c’est une tradition religieuse après Noël. On parle des rois mages chez nous dans les pays catholiques latins. »

La longue histoire de la galette…

Alors, fête commerciale ou tradition culturelle honnie des féministes ? En réalité, la galette est l’héritage d’une tradition païenne ; elle vient des saturnales, fêtes romaines qui célébraient Saturne et le retour progressif du Soleil par un repas partagé entre maître et esclaves, d’après le dictionnaire Littré. Une fève – premier légume qui pousse au printemps – était glissée dans un gâteau dont l’aspect rond rappelait le Soleil. Puis au XIVe siècle, l’Église a réinvesti cette célébration, en la faisant coïncider avec la fête de l’Épiphanie, jour de l’arrivée des rois mages. Celui qui tombe sur la fève se voit alors attribuer le titre de roi le temps d’une journée, en référence aux rois mages.

Selon Nadine Crétin, docteur en histoire et spécialiste en anthropologie religieuse, « “Tirer un roi” était commun dès le Moyen Âge, le 5 janvier. Normalement, celui qui trouvait la fève devait payer sa tournée à la tablée. Certains prétendent que les plus avares avalaient la fève afin de ne pas débourser d'argent. C'est ainsi que serait née la fève en porcelaine, “pour que le roi craigne de l'avaler”. » Une tradition « machiste », « royaliste » et « discriminante » qui résiste malgré tout à l’air du temps.

Propre à la France, la galette s’est seulement exportée chez nos voisins belges et suisses. D’autres pays européens ont maintenu, mais moins massivement, la coutume, élaborant leur propre spécialité : le bolo rei brioché et fruité du Portugal, la vassilopita grecque et sa pièce de monnaie cachée ou encore le pitka bulgare. Mais nulle part ailleurs la tradition n’a pris la même ampleur qu’en France. N'en déplaise aux « stéréotypes de genre ».

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 14/01/2022 à 1:01.

Vos commentaires

19 commentaires

  1. Il y a galette des rois parce qu’à la naissance du Christ, il n’y avait que des rois mages, pas de reine. Alors que les féministes cessent de nous em….S’il y avait eu des reines il y aurait galette de reines.

  2. Il semble que les gens à peu près normaux commencent à en avoir ras le bol des conneries du « wokisme »…

  3. Balthazarde, Gasparde et Melchiore vous remercient. Une grave erreur historico-religieuse est réparée.

    A la grande satisfaction de Marie et Josèphe !

  4. Du grand n’importe quoi …la société devient fofolle ..j’ai vu les galettes roses ,ce n’est guère appétissant .beurk .

  5. Si le ridicule tuait, on aurait plus de morts du ridicule en France que du Covid ….
    Macron n’a jamais pensé à mettre un passe ridicule ? Peut-être a t’il peur pour lui même et pour sa cour ?

  6. Parlons un peu de la fêve. Est-elle plutôt Barbie ou Princesse Fiona pour un Shrek quelque peu déboussolé.

  7. Rappelez-vous que Einstein a bien dit que «  » » »s’il n’était pas encore sûr que l’Univers fût Infini, il était par contre, bien certain, que la Connerie Humaine le fusse.

  8. Peut-être que les Rois Mages préparent une transition et commence à nous préparer par une galette rose que bien sûr je n’achèterai jamais tellement c’est ridicule.MCL

  9. Il y a me semble-t-il 2 lectures de cet article: Ou, suivant Picard, on pense marketing et donc la prochaine galette sera celle des…princes(ses) avec l’éducation démissionnaire de l’enfant-roi,(donc plus de CA) ou, et c’est mon option, ceci est une tradition bien sympathique et moment de partage depuis des lustres que l’on devrait conserver malgré les quelques frustré(e)s qui trouveront toujours que l’eau est trop liquide ! Comme notre boueuse Rousseau qui a déstructuré son mari. (et castré ??

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